mercredi 26 juin 2013

Hu Pépette !



Pour revenir sur un sujet abordé dans les commentaires du post précédent (je l'abandonne à son triste sort), je vais revenir un peu sur les problèmes du droit d'auteur. On va tout de suite évacuer le sujet de l'UPP. Les mecs qui critiquent en permanence le combat  (oui il s'agit d'un combat) mené par cette organisation, je les connais bien. Ce sont des types qui de façon générale, ne sont pas les derniers à profiter des droits obtenus au profit de tous, par ceux qui vont au casse-pipe. Tout est une question de circonstances finalement et c'est seulement en situation de crise qu'on voit le maçon au pied du mur. Donc tous ces mecs, je leur pisse dans l'oeil. Ça, c'est fait. Ça me fait penser à ce journaliste aux thèses ultra-libérales qui le jour où il a été viré a invoqué ses droits, la convention collective et les syndicats pour toucher son gros chèque. Ça me file la gerbe.

Après, le droit d'auteur peut et doit s'apprécier de façon individuelle et personnalisée sans pour autant remettre en cause tout ce fragile édifice. L'essentiel est comme toujours de savoir jusqu'où on peut aller sans se prendre une tôle ou faire du tort à la profession. Le droit d'auteur est donc forcément un truc à géométrie variable qu'on apprécie au coup par coup en fonction du travail et de l'interlocuteur que nous avons en face de nous. Ça fait partie du jeu et du métier et prétendre le contraire est le signe d'un esprit dérangé ou de quelqu'un qui vit dans un monde parallèle, ou encore signifie qu'on s'appelle Riton ou Nestor et qu'on boit trop de Chablis. Après il existe aussi des intégristes du doit d'auteur qui se montent le bourrichon. Ça les regarde.

Pour les photographes qui ont un nom (et un avocat ou même plusieurs), le problème ne se pose pas. Les diffuseurs ont bien trop peur de se faire assigner et prendre cher. Donc sauf quelques hurluberlus ou des chinois, personne ne se risque à faire de la voltige. Ceux qui se font gauler auront des souvenirs à raconter pour plus tard et c'est tant mieux, ça leur passera l'envie de recommencer à ces crevards.

Pour les autres (moi compris), c'est pas la même histoire. 
Il y a des gens avec lesquels on aborde même pas le problème du droit d'auteur. Tout simplement parce que dés le départ, on va négocier un prix qui est équitable pour les 2 parties et donc, on ne va pas revenir dessus pour les réutilisations éventuelles de photos (et il n'y en a pas tant que cela). Ça tombe bien parce que il n'y a pas de tarif non plus. Le service com d'une multinationale qui ne m'avait pas fait travailler depuis 3 ans vient de me re-contacter pour un boulot (il parait que je fais des bonnes photos). J'ai appliqué une augmentation de 50% sur le tarif précédent pour voir et c'est passé comme une lettre à la Poste. La preuve que j'étais descendu bien bas et la preuve que eux, ils n'ont pas de mémoire.

Bien entendu, on a pas les mêmes exigences concernant le droit d'auteur, selon qu'on fait de l'illustration, du "corporate", de la pub ou du rédactionnel. Parce que évidemment, les photographes mélangent les genres, la plupart du temps par obligation, n'en déplaise aux théoriciens de l'image.

Il y a aussi des gens qui piétinent  le droit d'auteur contre ta volonté en te laissant le choix entre ça et la porte ou le tribunal. Certains le font aussitôt que tu as le dos tourné, invoquant la méconnaissance de la législation (un mensonge éhonté), mais surtout le fameux "bon sens" si cher au café du commerce et aux admirateurs de Pierre Poujade qui serait toujours selon-eux un argument imparable pour s'affranchir de la loi. Ceux-là sont l'objet d'un petit dossier bien au chaud qu'on pourra ressortir en cas de besoin au grand dam de ces délinquants minables. À condition que les magistrats ne jugent pas que ton oeuvre de l'esprit, c'est de la merde et que tu mérites seulement un coup de pied au cul. Bien sûr ... Dans ce pays ce sont les magistrats qui t'accordent ou non un brevet d'originalité sur la création d'une oeuvre en cas de litige. De quoi se marrer pour les siècles des siècles.

La semaine prochaine, je vous filerai la recette de la morue à la portugaise.

Frozen Piglet

Pour venir à l'appui de leurs thèses, les sapeurs du droit d'auteur invoquent l'inadéquation entre la production des images et l'usage qui en est fait. Ils nous désignent souvent pour nous salir comme faisant partie d'un "secteur marchand" orchestré par des commerçants. Ce mépris affiché pour les métiers de la création s'exerce surtout au profit des utilisateurs des oeuvres qui nous volent notre travail.




16 commentaires:

Grégoire a dit…

Pas de réaction?
Tu molis, tu deviens trop consensuel.

jse a dit…

C'est très bien résumé, parfait !

BB a dit…

Moi qui suis dans la catégorie des soutiers, on vient de me filer le règlement intégral de mes droits d'auteur piétiné depuis 5 ans, et en petit cadeau bonus, la porte ! Longue vie à la presse...

Unknown a dit…

j adore le résumé , j adore les morues , ha... merci Mr PIGLET, il y a guère que chez vous qu on a le droit au bonheur.

jse a dit…

@ BB : bien fait, pourriture communiste !

Et le pot de départ, c'est pour quand ?

Frozen Piglet a dit…

Ils t'ont pas fait ça Brigitte ???
Les ordures !

Olivier a dit…

BB, passe prendre un café chez Mme Blö, on fera connaissance !
;)

Frozen Piglet a dit…

Ne l'encourage pas à boire ses droits d'auteur !

Frozen Piglet a dit…

Sylvain la thèse sur le bonheur est un peu osée
Mais je prends ...

Anonyme a dit…

Bonjour à tous,
Je comprends que FP ne saisit pas bien ce que je trouve complètement absurde à propos cette fixation sur le droit d'auteur.
Je suis photographe professionnel et je dois gagner ma vie, je ne suis ni bénévole, ni mécène.
Comme photographe, je fais des reportages et je suis réellement l'auteur de mes photographies, mais plutôt que d'attendre que ces photographie soient utilisées et que je touche des droits d'auteur liés à leur usage, je choisi de vendre ce travail par avance, et de négliger la rémunération classique par calcul de droit d'auteur.
Je ne vois pas ou est le problème, je suis souvent plus cher que mes confrères et il m'est arrivé de prendre des commandes, pas sur des question de prix, mais uniquement pour la simplicité du process, pas de contrat, un reportage et 2 lignes sur une facture pour définir l'usage cédé avec les images.
Cela ne fait de moi, ni un rénégat, ni un hors la loi, et quand je vous entends tous râler comme vous le faites, je me dis que ma méthode est la bonne, et que votre concept est dépassé et complètement débordé par cette profusion d'image que personne ne peut gérer.

Le droit d'auteur ressemble à une promesse qui n'est plus tenue et plus tenable, je préfère un engagement pris par avance et lié au travail concret du reportage.

RLZ

Frozen Piglet a dit…

Donc tu fais comme nous tous
Quelle découverte !

Tu veux toujours te singulariser
et tu es juste dans la norme

Du moins en ce qui concerne cet aspect en particulier
Pour le reste, je ne me prononce pas

Anonyme a dit…

<<Tu veux toujours te singulariser
et tu es juste dans la norme<<

Alors pourquoi vous plaignez-vous ?
Et pourquoi me chiez-vous dans les bottes ?

RLZ

Frozen Piglet a dit…

Toi contre le reste du monde
Tu chausses du combien ?

Anonyme a dit…

<<Toi contre le reste du monde

Ce putaing de bloc n'est pas le reste du monde que je sache, tu as les chevilles qui enflent un max...

RLZ

Frozen Piglet a dit…

Bof j'ai passé l'âge de ces conneries
et professionnellement, je suis dans une moyenne assez médiocre sinon je ne serais pas là où j'en suis

Anonyme a dit…

Il est gonflé à blog le Riton...

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