mardi 19 mai 2020

UBER en dessous de tout




Uber c'est "the Business Model" qui doit s'imposer à tous (*), selon la pensée mainstream de la guerre des boutons, des crétins formatés par les écoles de commerce. Malheureusement pour eux, les faits sont têtus, la cocaïne est chère et la pensée magique relève plutôt des couches culottes pleines de merde que de la finance.
Cette "entreprise" (appelons là comme-cela) indiquait mercredi dernier dans un mémo interne que les 3 700 postes supprimés (en 3 minutes de vidéo larmoyante sur Zoom) représentaient 14 % de ses 26 900 employés. D'après ce document, Uber compte engager près de 20 millions de dollars en frais de licenciement et frais connexes (ça en fait de la dope et des putes). Pas de bol pour les cowboys du bitume qui roulent à trois sur une seule licence dans des Mercedes immatriculées en Allemagne. Uber a annoncé qu'il comptait devenir rentable pour le dernier trimestre de l' année 2020, malgré une perte de 8,5 milliards de dollars en 2019. Ben figurez-vous que Il y en a quand même qui commencent à avoir des doutes sur le modèle économique. Tu m'étonnes John !
Nous on a MEERO, une construction identique appliquée à la photo (80% pour eux et 20% pour ta gueule). Ses domaines de prédilection: l'immobilier, la restauration, l'hôtellerie, les mariages. Que des domaines qui cartonnent en ce moment. Les mecs qui ont mis 300 patates dans ce bastringue doivent avoir des sueurs froides dans la raie du cul. Essayez l'hyroxychloroquine les mecs !

FP


(*) Hôtellerie, restauration, transport et métiers de services en général.

dimanche 17 mai 2020

Chasseur de Prime




On ne va pas se mentir. Beaucoup d'indépendants des métiers de la création et parmi eux, beaucoup de photographes ne se remettront pas de cet épisode pandémique et iront au tapis. Les aides de l'état ? Non mais laissez-moi rire. Au lieu de donner de faux espoirs, les responsables politiques feraient mieux de faire tout de suite la liste de tous ceux qui rempliront de la paperasse pour rien, parce que ils auront que dalle à la fin. Ça leur évitera de perdre du temps. Pour les autres, la plupart seront exclus parce que quelque part, dans un bureau, un mec le cul au chaud décidera que non, décidément non, ce dossier ne répond pas aux critères énoncés par la directive, reprise dans la note de service de la sous direction administrative du ministère. C'est un peu comme les fameux "soignants" parés de toutes les vertus, qui pour pouvoir prétendre à un accident du travail quand ils ont chopés le COVID-19, doivent apporter la preuve qu'ils l'ont bien attrapé à l'hosto.

Non mais la  vérité, c'est que si tu n'as pas un méga piston, une famille pétée de tunes, un conjoint qui assure question salaire, papa maman ou Liliane Betancourt susceptibles de te soutenir financièrement, tu n'as plus aucune chance de t'en sortir aujourd'hui comme photographe, à moins de vivre comme un clochard ou aux crochets de quelqu'un, de quelque-chose. Quand je regarde en arrière, d'un strict point de vue du résultat financier, j'aurais dû arrêter ce métier il y a 10 ans. Et ce n'est pas le fait de pratiquer la rédaction en plus du reste (en scribouillage aussi, ch'uis un cador) qui change quoi que ce soit à l'affaire. Avec un peu de chance, j'aurais été dans l'immobilier et l'avantage, c'est que les photos de mes annonces auraient été bonnes, moi au moins. Mes chambres de bonne de 9m2 prises au 20 m/m, ressembleraient à des suites du Ritz. À propos d'immobilier, ayons une pensée pour les mecs qui ont investi des centaines de millions d'euros dans cette belle entreprise qui s'appelle MEERO. On va peut-être tous crever, mais avant on aura bien rigolé quand-même !
Bonne chance à tous,


Frozen Piglet

dimanche 10 mai 2020

Le jour d'après


via GIPHY
Bon je vais vous la faire courte. Comme pour tout le monde, cette période s'achève pour moi dans la confusion,   l'inquiétude et la coupe Raoult. Confusion, parce que comme tout le monde, je ne sais pas de quoi demain sera fait. Inquiétude, parce que comme je le prévoyais, mes gentils employeurs (puisqu'ils faut bien les appeler comme-cela) refusent d'entendre parler de chômage partiel. Leur argument principal tient dans le fait que les rédactions sont en télétravail et que par conséquent, il n'est pas question de faire une exception pour un connard de pigiste comme-moi (un photographe qui plus est !). Et vous le savez peut-être, autant faire des photos avec un smartphone, c'est possible mais un peu passé de mode  (1), mais faire un reportage photo par téléphone sur un endroit fermé, c'est un peu compliqué.
En même temps, tout ces gens solidaires et bien intentionnés qui applaudissent sans doute tous les soirs à 20h00 pétantes, ne voient  vraiment pas où se situe le problème. J'ai perdu 75% de mes revenus ? Et alors ? Tu crois tout de même pas qu'on va te payer à rien foutre non plus mon gars ?  T'as qu'à faire du yoga en ligne, ça te calmera ! Alors, il a y aussi les agences. Les agences qui refusaient de te faire des attestations pendant le confinement, "parce que tu n'es pas salarié" des fois que cela t'éviterait de prendre une prune de 135 euros (même  avec la carte de presse). Ce qui reste à l'appréciation de la police républicaine qui compte bien nous faire payer les images des manifs des gilets jaunes. Tout cela tombe bien parce les agences ne nous paieront pas non plus. Parce que elles aussi sont en baisse de 75%, mais de chiffre d'affaires. Et encore, à condition que la presse française les paye pour les 25% qui restent. Je vous souhaite bonne chance à tous et j'emmerde les cons dans leur globalité.

Frozen Piglet

(1) Je rigole en repensant aux gars qu'on envoyait en Syrie avec un iPhone pour un "regard différent" sur la guerre.

lundi 4 mai 2020

La Bohême







De mes premières années dans ce métier de dingo et de mon statut assumé de free-lance, j'ai toujours gardé l'angoisse du lendemain. Ceux qui prétendent le contraire sont soit des nantis, soit des inconscients. D'autant qu'il est bien loin le temps où je pouvais prétendre parfois gagner en une semaine ce qui pouvait ressembler à un salaire mensuel pour d'autres moins bien lotis que moi. Encore faut-il prendre en compte mon outil de travail qui coûte une fortune et qu'il me faut bien payer, bon an mal an. D'ailleurs, 2020 ne se terminera pas sans que j'investisse dans un nouveau NIKON (sous les hurlements de Mme Piglet). Ce sera sans doute un D6 ou un D5 soldé ou d'occasion, si les choses tournent mal et qu'on s'approche de la fin du monde. Je vous filerai mon RIB pour une collecte sur YUKULÉLÉ ou je sais pas quoi là (Hein ? Ben ouais kwa ???). Avec les années mon angoisse n'a fait que s'accentuer. Aujourd'hui, une de mes collaboration type sur la durée ressemble quelque peu à cela. Pas toujours, mais souvent :

* Moins de 400 euros (en salaire net) par mois, en moyenne sur l'année.
* Paiement à parution. Jusqu'à 90-120 jours de délai, avec un record de 18 mois de délai de paiement.
* "Mois blancs" avec 0 revenu
* Reportages non parus, jamais payés
* Aucun accord et aucun paiement pour les réutilisations (elles sont nombreuses). Y compris sur d'autres titres.
* Cession gratuite à des tiers des photos (sans prévenir et sans me tenir au courant).
* Versement de mes photos dans une banque d'images accessible à tous.
* Avance par moi des frais de reportage avec remboursement sur justificatifs, sauf si le service concerné a perdu la note de frais (connasse !).
* Montant des frais engagés par moi supérieur (parfois) à 50% du salaire perçu en un mois. 
* Le menace continuelle de supprimer le règlement en salaire pour basculer sur le droit d'auteur, quitte à chier sur le Code du Travail et la Convention Collective.
Hors catégorie: Le mépris. Le mépris qu'on te jette au visage dés que tu t'avises de l'ouvrir. Ça c'est la prime (défiscalisée). Tu pourrais dire merci quand-même !

Dans ces conditions, aujourd'hui il faut bien s'accrocher pour ne serait-ce que accéder au statut de smicard envié par tous et toutes. À cet égard, le fait qu'il suffise d'un demi-smic (*) (500 euros bruts par temps de pandémie) pour obtenir la carte de presse est symptomatique d'un métier sub-claquant ou bien mort selon Télérama. Même si le monde libéral tente là aussi de nous faire croire le contraire, en construisant des statuts totalement bidons, hors salariat, pour asservir un peu plus une bonne frange des métiers de la création. Mais qu'importe puisque comme dit Jean-Michel Jarre: "la création existait avant l'électricité et elle existera encore après Internet".
Bon courage à tous, aux photo journalistes et aux autres aussi.

Frozen Piglet

(*) Alors ne me faites pas rigoler avec l'abattement de 30% qui a d'ailleurs été supprimé il y a 24 ans et remplacé par une allocation pour frais d'emploi







samedi 2 mai 2020

Nouvelle Vague

Quelqu'un qui m'est proche et un peu psychopathe disait avec une pointe de provocation minable, qu'il est souvent plus simple de mentir, plutôt que de dire la vérité. Entre les deux il y a sans doute la même différence qu'entre le distanciel et le présentiel chers à nos technocrates, quelque part entre les masques qui ne servent à rien et les millions de masques qui sont depuis aujourd'hui à vendre dans la grande distribution. Quant à nos responsables politiques qui se parent de toutes les vertus, ils ne sont plus que leur propre caricature, s'agitant de façon inutile derrière un pupitre entre deux micros. Quelle est la place du débat d'idées dans tout ce fatras ? Il est à la poubelle au milieu des immondices, là où est sa place. Pourtant, nous parlons librement, mais le sens des mots s'est perdu. Le questionnement plutôt que l'action. La condescendance et l'arrogance qui riment avec l'état providence. Il n'y a plus rien à attendre de ce monde-là, si ce n'est la nouvelle vague qui engloutira tout.

Frozen Piglet

Nouvelle vague
Nouvelle vague
Une p´tite M.G. trois compères
Assis dans la bagnole sous un réverbère
Une jambe ou deux par-dessus la portière
Nouvelle vague
Nouvelle vague
Trois mignonnes s´approchent fort bien balancées
Elles chantent une chanson d´Elvis Presley
Voilà nos trois pépères
Soudain tout éveillés par cette
Nouvelle vague
Pas mal pas mal du tout
Ça c´est un sacré coup
Allez venez on leur paye un coca
Moi j´veux la grande blonde
Moi j´prends la petite ronde
Eh! Les gars, m'oubliez pas
Nouvelle vague
Nouvelle vague
Faut pas grand chose pour faire connaissance
On boit, on cause, on rit, on danse
Mais faut garder cette indépendance
De la Nouvelle vague



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