mercredi 18 mars 2015

©Capture d'écran ...

Décidément, la vie se complique et la confusion règne. Rendez-vous compte, on parle d'interdire les "perches à Selfie" dans les musées un peu partout, au motif qu'elles dérangeraient les visiteurs venus admirer les oeuvres exposées, à défaut de leur crever un oeil (ils n'ont qu'à piloter des drones et voler plus haut). Sinon, on refuse de décerner la carte de presse à des personnes extrêmement méritantes, dont on ne sait plus très bien si elles sont productrices, intermittentes ou journalistes (à moins que ce soit les 3 à la fois ... c'est pratique, ça permet de toucher l'assurance chômage pendant les vacances). Des vraies atteintes à la démocratie !
Pire, on prétend empêcher des personnes éprises de liberté, désintéressées et disposant de beaucoup de temps libre (elles doivent être au 35h, pas comme-nous), de pratiquer leur passion la photographie, en distribuant le fruit de leur "non-travail" à qui bon leur semble. Fort heureusement et comme toujours, André Gunthert le chantre de la photo connectée, le compagnon de route des progressistes qui s'opposent à l'immobilisme et aux rentes de situation, l'ennemi déclaré de la "société marchande", est là pour nous éclairer de sa science et remettre du signifiant dans tout cela: "On peut être photojournaliste et n’avoir rien compris à ce qui arrive au photojournalisme. Comme Pascale Clarck râle contre les syndicats au lieu d'incriminer son employeur, Philippe Sterc tape sur les amateurs au lieu de s'en prendre à ceux qui publient leurs photos…" André Gunthert (de l'Écoles des Hautes Études en Sciences Sociales - EHESS)

Alors pour commencer, je tombe des nues. J'ai la carte de presse depuis plus de 20 ans et je ne savais pas que c'était les syndicats qui me l'octoyaient dis-donc ! André Gunthert me l'apprend et pourtant, je suis journaliste (donc à priori je sais tout, comme Pascale Clarck). De là à dire qu'il faut être syndiqué pour obtenir la carte de presse, il n'y a qu'un pas ... Ben alors c'est où qu'on signe ? Mais dans le cas où je ne l'aurai pas en 2015 cette putain de carte, grâce à André Gunthert, je saurai désormais qui incriminer: mon employeur (si j'ai bien compris) en premier et les syndicats (à tout hasard) qui s'acharnent à détruire la France comme chacun sait. Après avoir réglé son compte à la commission d'attribution de la carte de presse une bonne fois pour toute, André Gunthert nous fait part des problèmes de compréhension des photojournalistes, les pauvres, vis-à-vis du monde qui les entoure. À l'appui de sa thèse, il partage sur sa page Facebook l'intervention d'un photographe de presse: Philippe Sterc, qui adresse une "lettre ouverte" très vilaine à la communauté de contributeurs de "Citizenside" qu'il côtoie chaque jour à son grand dam. Philippe Sterc les accuse pêle-mêle de pratiquer le travail dissimulé, de manquer de courage, d'être des petites crottes et des salariés de chez Orange et de pratiquer l'onanisme (ça je suis pas sûr, j'ai pas lu jusqu'au bout). On sent le mec très énervé.

"Lettre ouverte à vous les "collaborateurs" de Citizenside, les témoins de BFMtv et autres amateurs du dimanche ....
Aujourd'hui, à la manif des médecins vous étiez au moins 7 ... à vous photographier entre vous, à vous placer, à vous déplacer, à nous pourrir le métier ...
Faire des photos c'est un droit, tout le monde y a droit, pourquoi pas vous .... mais gardez vos photos pour vos blogs, pour vos myspace, pour vos amis ... vous les distribuez quasi gratuitement à l'AFP ... cette "grande agence de presse" qui n'est plus que l'ombre de ce qu'elle devrait être en tant que service public de l'information.
Vous rendez vous compte que vous faites du travail dissimulé ? Vous rendez vous compte que la profession de photojournaliste est un vrai métier ? Il faut savoir, analyser, comprendre et produire. Ce qui permet, en compensation de ce travail d'être rémunéré. Vous êtes a priori là "par hasard" selon votre organe distributeur, par hasard dans la cour de l'Elysée, par hasard sur tel ou tel événement, par hasard dans la salle des 4 colonnes de l'Assemblée Nationale ... vous gagnez a priori votre vie chez Orange, chez machin ou untel en tant que salarié rémunéré en CDI ou autre ... nous on est pigistes. on bosse, on est pas sur d'être payés en depit du travail fourni et on se fait fourrer par des petits amateurs qui profitent de la lâcheté de la presse francaise pour se faire plaisir le week end et le soir en faisant des photos de merde mais gratuites ... (lire la suite ici)"

Qu'un type s'insurge contre le fait que des mecs pratiquant un tout autre métier que lui, sans aucun rapport avec le journalisme, disposent d'une lettre d'accréditation leur donnant accès à des lieux officiels et réservés dans le cadre d'un travail dissimulé, ça le dépasse André Gunthert. Qu'un photographe dénonce le fait que l'AFP ouvre son circuit de distribution à des pratiques déloyales y compris contre ses propres photographes, ça ne le défrise pas l'ombre d'un instant le Dédé. Qu'un photojournaliste pointe la lâcheté de la presse française et son inconséquence et André Gunthert l'accuse immédiatement et contre toute évidence de "taper sur les amateurs" au lieu de "taper sur les diffuseurs" qui seraient les vrais délinquants. Je vais vous dire un truc. Vivement qu'on soit tous chez Citizen Side et chez UBER (le reste du temps) et ce jour-là, on vivra dans un monde parfait informé par l'AFP. Pas vrai M. Gunthert ?

Frozen Piglet

On peut ne plus être photojournaliste ou l'être encore, ou ne l'avoir jamais été et parfaitement comprendre ce qui arrive au photojournalisme. De la même manière, nul besoin d'être inspecteur du travail ou magistrat pour reconnaitre un cas de travail dissimulé. Ce qui en France est un délit. Comment peut-on être "par hasard" sur un évènement avec une lettre d'accréditation en poche pour ce même évènement ? Alors André ? On sèche ?


5 commentaires:

Je Blog Tu Blog Il Blog a dit…

Sur ce coup, je n'ai pas trop compris la substantifique moelle de ton message. Les syndicats sont tous des cons, c'est ça ? Étant syndiqué, je dois être con aussi ....
Patrick Rosuel

JulienM a dit…

"aaaah mais faut pas taper sur les amateurs, si les photographes pro se sentent tellement menacés par les amateurs, alors c'est peut être le signe qu'il faut se remettre en question"

C'est surtout le signe qu'entrer en compétition contre du gratuit (ou quasi) bah c'est pas super viable les loulous, et ce quelque soit le métier!

Broum a dit…

Ben oui les conditions d'attribution semblent pourtant claires. Pascale Clarck, selon elle à la demande de son employeur, est rémunérée sous le statut d'intermittent du spectacle comme productrice de son émission et non comme journaliste à la pige ou salariée. Dommage c'est l'unes des conditions requises. Donc oui au lieu de faire un caca nerveux avec la commission, elle devrait aller voir son employeur. On est content au passage de voir un énième abus du régime des intermittents vue que ça fait quand même 5 ans qu'elle est en poste à France Inter. Pendant les vacances elles se met au chômage pour toucher les indemnités ?

Et sinon ça la gêne en quoi exactement de ne plus avoir la carte pour faire son travail ? Elle ne peut plus aller gratos au musée ? Avec un bon avocat elle peut même faire requalifier ça en cdi et récupérer son précieux sésame, youpi.
http://www.village-justice.com/articles/intermittent-spectacle-obtient-euros,16252.html

Pour le dernier paragraphe idem, à quoi ça sert de taper sur les particuliers ? Bon ça soulage sans doute mais c'est totalement inefficace, c'est évidemment sur les utilisateurs professionnels de ces photos et le législateur qui laisse faire ça qu'il faut taper. Qui donne des lettres d'accréditation pour des lieux officiels à des particuliers ?

Alain Delpey a dit…

Et oui ce n'est pas la faute aux amateurs, mais aux éditeurs, aux diffuseurs qui préfères acheter des photos de merde à 10 €, mais le public s'habitues à ces photos, sur la presse people ( les tabloïdes ) c'est toujours de type de photos que l'on trouve, des photos d'amateurs. Les syndicats parlent de ces problème, même les ministres en parlent, mais cela n'avance pas plus c'est de l'enfumage. Il faut plus de vigilance et de contrôle du ministère du travail. Peut être que la peur de payer une grosse amendes pour les amateurs arrêterai ce travail dissimuler au détriment des professionnels.

Anonyme a dit…

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