
Au premier comme au second tour, j'ai évité de faire un "selfie" dans l'isoloir et pourtant, on se croirait dans un Photomaton (il parait que c'est la dernière connerie conversationnelle pointée par les spécialistes, comme un fait de société majeur avec celui de faire un selfie à l'enterrement de sa grand-mère bien sûr). Je me demande encore pourquoi, la semaine dernière, j'ai assisté à une énième conférence sur les rapports conflictuels entre le numérique et la presse où je me suis bien fait chier: "Le Net fossoyeur de la presse ?", "Numérique et presse un divorce annoncé ?", "Le Numérique, une chance pour la presse ?", "Le Net va t-il tuer l'information ?", "Faut-il passer au full digital ?", "le Print est-il condamné ?", "Information et digital, le mariage impossible ?" ... Dans tous ces trucs, nulle part il n'est question de la photo de presse ou de l'illustration tout court. Ça fait longtemps qu'on l'a oubliée et que les journalistes, les vrais, préfèrent se concentrer sur leurs petits problèmes personnels et sur les flammes de l'enfer qui leur lèchent le cul. Je suis sorti de la salle juste au moment où un sociologue dont j'ai oublié le nom déclarait à la tribune: "je ne voudrais pas vous décevoir, mais globalement Twitter, c'est à peu près rien ...". À ce moment là, j'ai eu un léger sourire pour la première fois de la soirée et après j'ai fini au bistrot à raconter des conneries avec mes copains.
Frozen Piglet
Je crois que je suis un peu déprimé, non ? Heureusement, j'ai ma carte de presse en 2014.