jeudi 25 avril 2024

Ange déchu








Ce jeudi matin, j'étais très tôt devant le Moulin Rouge comme plein de chaines d'infos et de photographes. Tout ce beau monde était tombé du lit et avait une très sale gueule. Ce genre de reportages, c'est surtout une question de temps. Il faut donc envoyer les photos très vite et espérer que la validation ne prenne pas 3 semaines grâce à des connards qui finissent par te dire : " No, we don't take that kind of images anymore ...", parce qu'il y a déjà des pages et des pages de photos du Moulin Rouge dans leur agence toute pourrie, et qu'il ne font pas le lien avec l'actu, vu qu'ils sont en Lithuanie ou au Pakistan. Moi j'aime mon quartier. Mes grand-parents paternels habitaient ici à Montmartre et mes grand-parents maternels habitaient Belleville. 2 quartiers que j'ai moi-même habités. J'espère que tout sera reconstruit pour redonner à un des symboles du quartier toute sa splendeur. Je sais qu'il y a une chambre à coucher dans le Moulin Rouge lui-même. J'aimerai beaucoup y passer une nuit un jour.

FP

jeudi 11 avril 2024

Don't forget to bring your camera



Moi, je suis de la vieille école formé à l'arrache, je suis vacciné contre la fièvre jaune et le Choléra.  J'en ai bouffé des plaquettes de Nivaquine. J'ai fait mon service dans la coloniale. J'ai bobiné du film au mètre et j'ai passé mes premiers tirages 18X24 dans les plats à gratin de ma mère. J'ouvrais les boites de D76 avec les dents mon gars, pour développer de la TriX et de la HP5 (poussée à 800 ASA). Je peux te dire que c'est autre chose que de vider ta carte de 128GB de ton hybride de mes deux sur le bureau de ton petit MacBook Pro à l'écran même pas calibré ... Nous on sortait l'hiver, la nuit dans la neige, en chaussettes et on marchait en plein soleil dans le désert des centaines de kilomètres, le ventre vide au milieu des serpents à sonnette, sans même savoir si on allait être payés. Mais on s'en foutait ... On prenait une douche par semaine. Hein ? J'exagère ? Ouais un peu ... C'était tous les 15 jours.

Quand je vois ce déferlement d'images AI sur tous les réseaux sociaux, ça me donne envie de gerber. Le pire, c'est que les mecs qui les publient se prennent pour des artistes et que ceux qui les regardent comme des idiots applaudissent en pensant qu'il s'agit d'une création originale avec des vrais modèles. D'autres inventent des légendes pour venir à l'appui de leurs thèses militantes complètement délirantes de désinformation. Les escrocs de tout poils eux, se frottent les mains en bénissant l'AI pour toutes ces nouvelles belles arnaques en perspective. 

L'AI, je la considère avec toute la méfiance et le mépris qui conviennent, mais je la pratique en vertu du "Connais ton ennemi comme toi-même" de Sun Tzu. Même si je pense que la bataille est perdue d'avance face à la bêtise qui partout gagne du terrain. Ce mois-ci, ça n'a pas loupé, un des magazines pour lequel je travaille a fait sa première couv avec une illustration générée artificiellement, tout comme en son temps l'iPhone glorifié par les rédactions peuplées d'imbéciles a fait la une. Un jour tout rentrera dans l'ordre, mais quand ? Nul ne le sait. En attendant, ça va être un carnage dans l'information, la photo, le graphisme, la musique, la vidéo, la médecine et la santé, le juridique et toutes ces sortes de choses. Il n'y a que la connerie qui va prospérer et vivre un âge d'or, car c'est notre projet !

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ? Décidément t'as rien compris ...

Frozen Piglet



  


mercredi 20 mars 2024

Sac à Puces





Depuis que je suis enfant, j'ai toujours visité les maisons abandonnées pour y trouver des objets, des photos. J'ai fouillé les encombrants et parfois les poubelles. À 16 ou 17 ans, je prenais ma 103 avec 2 valises pour aller vendre des vieux trucs aux puces de Vanves sur le pont qui enjambe le périph. En général, c'est les brocanteurs qui m'achetaient mes petits bibelots, les petits bronzes et juste après, ils appelaient les flics pour qu'ils viennent virer tous les mecs comme-moi. Les enfoirés ...  

Aujourd'hui, je fais les remballes de brocante en bas de chez-moi sur le boulevard. Les trucs invendus sont souvent jetés à la tombée de la nuit au pied des arbres. Le plus souvent ce sont des livres du 19ème siècle. Je les ramène à la maison et je les cache pour ne pas me faire engueuler par Madame Piglet qui les redescend dans la rue dès que j'ai le dos tourné, sous prétexte que j'en ai déjà trop et que ça encombre. Parfois il y a des photos aussi, comme le portrait de cet homme en uniforme du 172ème Régiment d'Infanterie sans doute mort en 14-18.

J'ai une assez belle collection de livres de cuisine de toutes les époques, que j'aime bien feuilleter le dimanche, même si je ne suis jamais aucune recette. Je garde aussi certaines correspondances adressées à des célébrités et notamment les lettres anonymes, d'insultes le plus souvent, que j'affectionne particulièrement. J'ai aussi une collection de sacs à vomis de compagnies aériennes, mais ça c'est une autre histoire.

J'ai un ami qui fait les poubelles jaunes à Paris depuis au moins 30 ans. C'est un spécialiste de la farfouille. Il me ramène 20kg de livres à chaque fois. Parfois ce sont des livres de photos pour la plupart jamais consultés. Cela se voit tout de suite. Je les trie pour en garder certains et je recycle les autres dans les boites à livres, ou sous forme de dons aux associations quand ils présentent un intérêt quelconque ou encore je les dépose sous le proche en bas de chez moi pour les habitants de mon immeuble. Il m'a aussi rapporté quelques appareils photo et le fond photographique complet d'un chirurgien esthétique fait d'ektas de nez, de seins et de fesses en gros plan avant opération. Un must, mais je ne l'ai pas gardé. J'ai eu aussi des négas N&B sur plaques de verre que je dois scanner depuis 10 ans et un sac bourré de films noir et blanc qui date de la colonisation au Congo.

Récemment cet ami m'a déposé une cargaison de négatifs et de positifs moyens et grand format. Des documents d'une photographe membre d'une famille très connue dans l'édition qui fréquentait le milieu de l'art au sens large à la fin des années 60, au début des années 70 et jusqu'à la fin des années 80. Cette femme qui est aussi historienne a côtoyé des artistes très célèbres et elle a voyagé dans le monde entier avec son appareil. Si elle est encore de ce monde, elle doit avoir près de 100 ans. Pour autant, il semble que l'intégralité de son travail ait fini à la poubelle, avec une dizaine de classeurs épais parfaitement légendés sous panodia, jetés aux oubliettes. Sic transit gloria mundi ...

Frozen Piglet

lundi 18 mars 2024

Incinération



Depuis 15 jours, j'ai décidé de trasher les publications que j'ai accumulées dans mes placards en supposant qu'un jour je pourrais en faire un genre de book de références à présenter aux services photos des magazines. L'ennui c'est que plus personne ne fait cela depuis 25 ans et je me retrouve juste avec des piles de magazines poussiéreux et totalement inutiles. Moi j'ai connu l'époque durant laquelle, on travaillait avec des services photos et des iconographes qui savaient de quoi on parlait. Un temps révolu qui ne reviendra jamais. En fait je me suis toujours senti en décalage avec mon époque, j'aurais dû naitre 20 ans plus tôt.

Bon, ma double dans NewsWeek, ma parution dans le The New York Times et le Wall Street Journal,  je les garde, plus quelques autres trucs qui n'impressionnent personne, vu que ces canards ne sont plus lus non plus. C'est marrant, j'ai retrouvé une dia de Nelson Mandela que l'Ambassade d'Afrique du Sud m'avait envoyée. Je me demande bien pourquoi  !

Avant de les balancer les publications, je jette un dernier coup d'oeil sur des reportages que j'ai réalisé parfois il y a 20 ans et je suis objectif il n'y a pas de quoi pavoiser. Je les jette par petits paquets dans les poubelles jaunes en les recouvrant avec les sacs McDo de mes voisins pour ne pas me faire repérer par le gardien de mon immeuble qui est un peu, comment dire ...

Pourtant j'ai toujours revendiqué et défendu le droit d'exister pour chacun, en exerçant une forme d'expression artistique professionnelle même médiocrement. Pour la simple raison que ce sont les médiocres qui gouvernent le monde, car  nous sommes les plus nombreux après la famille des cons. Mais certains appartiennent aux deux tendances en cumulant. Oh la chance ! Donc je ne vois pas pour quelle raison nous devrions faire des complexes. Ben ouais ! T'es con ou quoi ?

Toute le monde a le droit de chanter, d'écrire, de photographier et de filmer, de dessiner, de sculpter avec ses crottes de nez et de faire des maquettes de bateaux dans des bouteilles. Après, gagner sa vie avec cette activité, c'est une autre paire de manche, mais l'important c'est d'avoir une âme de poète comme-moi. Ouais ta gueule !

Une fois j'ai photographié un mec qui sculptait avec des chewing-gums qu'il avait au préalable mâché. Il trouvait même des galeries pour l'exposer, mais c'était dans les années où on faisait n'importe quoi. Le bon temps quoi ... J'arrivais même à me faire payer 1500 euros en salaire la journée, alors t'as qu'à voir !

Des archives, j'en ai encore deux ou trois Mètres cubes en comptant mes caisses d'ektas sous panodia, mais il faut bien que je fasse de la place pour mes 3 caisses de Bourgogne que je viens de recevoir (Saint Aubin Blanc 1er cru, Volnay et Mercurey). Ça au moins je suis certain que ça ne va pas m'encombrer très longtemps !

La vie tient pas grand chose finalement. 

Alors tu veux toujours être photographe de presse et être publié dans The New York Times comme Frozen Piglet, pauvre con ?

Frozen Piglet




vendredi 15 mars 2024

L'artifice nuit gravement à l'Intelligence




Autoportrait criant de vérité




Les illustrations obtenues par l'intermédiaire de plateformes AI qui pullulent pour vendre leur salade générative et leurs petits abonnements mensuels sont très à la mode (il y en a 15 nouvelles qui ouvrent par semaine). Malheureusement, leur production n'est finalement que l'expression de multiples micro plagiats de notre travail. Ben oui ! Ces pseudos images désincarnées n'existeraient pas sans notre production à nous les photographes, les vrais. Il est sûr que dans l'esprit de beaucoup de gens incultes, nous avons juste à presser le bouton. Donc autant nous remplacer par un robot en volant notre travail par petits bouts. Who cares ? Franchement, nous n'avions pas besoin de cette nouvelle dérive de la méga connerie qui illustre notre époque.
Passe encore que des débiles en manque d'autosatisfaction se touchent devant leur écran, en en mettant partout. Dommage pour eux, le porno est proscrit par l'AI. J'aimerai bien lire les prompts qui sont écartés à ce titre, car j'imagine le pire. Comme par magie donc, le reste du temps, leur pauvre vocabulaire et leurs mots farcis de fautes d'orthographe se transforment en production d'artistes au génie créateur éclatant. C'est pas cher 10$ pour se donner l'impression d'exister après tout. Mais qu'ils nous accablent de leur production de merde relayée partout sur tous les réseaux sociaux. Ça commence vraiment à me fatiguer ... 

Connais ton ennemi comme toi-même, j'ai bien entendu testé ces procédés dans leur version gratuite et ce n'est pas le moindre des paradoxes, je suis obligé de retoucher plein de trucs pour faire disparaitre les multiples défauts qui parsèment ces visuels résultat du mariage incestueux de milliards d'images, dans une gigantesque partouze pixelisée.

Comme tout passe, tout lasse, la mode se démode et le selfie n'est plus vraiment d'actualité au pays de "l'image conversationnelle" si chère à André Gunthert. Pas plus que les reportages à l'iPhone et le défunt journalisme citoyen. Qu'importe, l'AI est là pour prendre le relais et pour vous convaincre que le progrès est en marche. Rien ne l'arrêtera désormais, pas même un combat d'arrière garde de réactionnaires ringards du secteur marchand de la photographie professionnelle. L'imagination et la liberté au pouvoir sans limite sur abonnement payant. N'importe quoi. 

Désormais, il faudra donc vivre avec, en se méfiant encore plus comme de la peste de toute illustration sur les sujets sensibles. les autres, je n'en parle même pas ... Se confronter aux fakes et à la manipulation, à la désinformation et aux mensonges sur l'actualité, tout en regardant les naïfs, les idiots, les partisans aveuglés et les incultes tomber dans tous les pièges avec délectation. Quand je pense qu'on reprochait aux photo journalistes de faire des retouches de base sur leurs photos, je ris.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ? Tu veux pas être artiste génératif AI auto entrepreneur plutôt ? A tes moments perdus, tu pourras même livrer pour UBER Eats pour arrondir tes fins de mois. 

Frozen Piglet

"À travers les innombrables vicissitudes de la France, le pourcentage d'emmerdeurs est le seul qui n'ait jamais baissé" Audiard



mercredi 13 mars 2024

Conseil de Classe

 



Je me souviens que durant le premier trimestre 2024, j'ai pris une année de plus :

  • J'ai eu les moteurs AF de mon 70-200 Nikkor qui sont en train de lâcher et qui m'ont fait rater plein de photos et j'ai décidé d'acheter un nouveau zoom sur MPB
  • J'ai appris que c'est Aya Nakamura qui va ouvrir la cérémonie des Jeux Olympiques et j'ai bien rigolé comme POOOKIE est la sonnerie de mon téléphone
  • J'ai décrété la faillite prochaine de MEERO, avec un peu de chance
  • Je suis à peu près sorti du covid long et de mes essoufflements continuels
  • J'ai vu qu'une danseuse de Kaaris avait fait un Twerk à l'ACCOR Arena avec un plug anal lumineux dans le derche et qu'elle s'en vantait 
  • J'ai entendu Maeva Ghennam dire qu'elle voulait être enterrée sans ses prothèses mammaires. J'espère que ce sera à Dubaï et qu'elles lui serviront d'oreillers. Faut être cohérent
  • Je me suis interrogé sur la vie, l'amour, la mort, une fois de plus, comme tous les ans
  • J'ai détesté tout un tas de mecs et de nanas qui brandissaient dans mon cadre un appareil quelconque à produire des images sans aucun intérêt, selon un réflexe parfaitement conditionné  
  • J'ai aimé la France et en même temps j'ai envisagé de la quitter en rêve
  • J'ai décidé d'acheter un D6 (ou même deux pour le prix d'un Z9) et de faire l'impasse sur les hybrides, mais je ne suis pas très sûr
  • J'ai prévu de disposer d'un nouveau poste de travail délocalisé ailleurs pour la post-prod, mais je ne suis pas très sûr
  • J'ai décidé d'acheter un troisième MAC pour les reportages itinérants, mais je ne suis pas très sûr
  • J'ai décidé aussi d'acheter un RICOH GRIII pour me servir de bloc-note en street photo et de cela je presque sûr
  • J'ai ma liste de gens que je hais qui a augmenté de façon exponentielle
  • Je me suis demandé au moins 800 fois "Pourquoi moi" ?
  • Je me suis dit 37 fois que j'ai raté ma vie
  • Je me suis dit 38 fois que si c'était à refaire, je ne changerais rien
  • Je me suis dit que j'aimais mes parents et que je ne leur ai pas assez dit avant qu'ils quittent le monde des vivants en me laissant désemparé 
  • J'ai constaté que notaire était un métier de fils de pute
  • Que même quand tu t'adresses à un notaire qui a été au lycée avec toi, c'est toujours un fils de pute
  • J'ai fait 2-3 photos
  • J'ai décidé de quitter Paris cet été pour ne pas assister au naufrage des Jeux Olympiques 2024, mais finalement je vais rester pour documenter le désastre, dont on paiera encore le déficit dans 20 ou 30 ans. Ce que les responsables feignent d'ignorer en se foutant de notre gueule 
  • Je me suis encore une fois fois interrogé sur la vie, l'amour la mort
  • J'ai continué mon reportage sur saccage Paris et les amoncellements de détritus dans les rues de la capitale pour en vendre encore plus aux Etats-Unis pour 3 centimes par l'intermédiaire de Getty. Il faut bien combler le déficit de la balance extérieure 
  •  je me suis demandé si je laisserai la moindre trace à, la surface de la terre après ma disparition
  • Du coup, je me suis encore interrogé sur la vie, l'amour, la mort
  • Je me suis souvenu qu'il y a 13 ans, j'étais à Saïgon pour un évènement qui a changé ma vie
  • Je me suis dit que j'allais continuer à suivre les échanges des néo pros sur Facebook, parce que j'adore lire leur échanges sur les cessions de droit découpées en rondelles et leurs histoires de devis à la con avec 48 lignes de CGU
  • J'ai vu le pop-up store de Lena Situations à 50 mètres de chez-moi assailli par les hordes de fans hurlantes. La dernière fois que j'avais vu cela, c'était pour Nabilla à la Fashion Week 
  • Ma dentiste m'a confirmé que tous les influenceuses qui se font poser des facettes sur les dents qui les font ressembler à des touches de piano auront un dentier à 50 ans et leurs yeux pour pleurer. Mais elles s'en foutent puisque elle seront mortes avant de la gangrène du cul à cause des injections
  • Je me suis demandé plusieurs fois si j'allais mourrir bientôt et pour quelle raison je continuais à écrire des conneries sur ce blog qui n'est lu par presque personne
  • J'ai décidé d'acheter une Osmo DJI3 pour faire des vidéos et faire voler mon drône que j'ai depuis 2 ans dans un placard
  • J'ai décidé d'acheter un dos numérique pour mon Blad 503CW, mais comme je n'arrive pas à me décider sur le modèle, je vais continuer à m'interroger encore longtemps. En même temps j'ai aussi mon RZ67 qui pourrit dans un sac ...
  • Une fois de plus j'ai réalisé que je n'avais plus de médecin généraliste et que je me trouvais dans un désert médical en plein Paris
  • J'ai constaté que jamais la classe politique n'a été autant dans le déni à propos de la vie quotidienne des français et ses aléas, mais cela semble le cadet de ses soucis
  • J'ai constaté que Sciences-Po Paris était devenu un usine à têtes de cons full of shit diplômés
  • J'ai réalisé que l'accès aux soins palliatifs et la fin de mort douce étaient encore réservés aux privilégiés, mais ces trucs là n'intéressent que ceux qui vont bientôt crever et ils ne voteront pas aux prochaines élections
  • J'ai compris qu'un de mes employeurs trouvait que j'avais gagné trop l'année dernière, alors que je n'ai pas été augmenté depuis au moins 10 ans
  • Je me dis que des journées de travail qui commencent à 6h00 pour se finir à 1h00 du matin sont un peu longues, mais cela fait partie de mon métier depuis si longtemps que je ne pose même plus la question
Enfin je me suis demandé quelles surprises allait me réserver le second trimestre et si j'aurai des bonnes notes et le world Press. Alors tu veux toujours rater ta vie en devenant photographe toi aussi, pauvre con ?

Frozen Piglet

vendredi 16 février 2024

Meero, le mythe de la licorne





MEERO, la perle de la French-Tech est subclaquante après 2 plans de sauvegarde de l'emploi. Traduit en vrai français du charabia néolibéral, cela signifie 2 plans de licenciements. Dommage que Meero ait supprimé sa page Facebook avant que j'ai pu la sauvegarder, les commentaires des clients étaient tellement évocateurs d'un naufrage total. Photos indignes de professionnels, plateforme clients aux abonnés absents, rendez-vous non honorés et j'en passe. Autant les articles dithyrambiques sur la plateforme qui devait révolutionner le marché de la photo professionnelle sont toujours en ligne, autant ceux qui relatent les déboires de MEERO sont presque introuvables.

Le responsable de ce carnage, le COVID bien sûr, qui d'autre ? Seul un séisme mondial pouvait contrecarrer la réussite inéluctable de l'UBER de la photo, ce projet génial basé sur l'exploitation de naïfs et de crétins qui ne savent pas compter et accessoirement qui sont incapables de se trouver des clients. Fatalitas ! Comme disait Chéribibi. Dommage pour une entreprise qui avait pour ambition d'atteindre une chiffre d'affaires de plusieurs milliards de dollars et même de rentrer au Nasdaq. Au moins ses responsables ne pourront pas être incriminés.

Bon, difficile de justifier de la disparition en fumée de centaines de millions d'euros (surtout auprès des actionnaires) après cet échec cinglant quand même. L'abandon pur et simple de sa "place de marché de photographes professionnels", l'idée fondatrice de ce diamant brut fissuré et l'activité principale de la boite à part de vendre du vent a été actée en compagnie donc, d'un dégraissage violent. Pas étonnant vu la profession de foi du nouveau dirigeant, pardon CEO de Meero : 

Ta plus grosse erreur de management ?
"Ne pas virer des gens suffisamment tôt quand tu t'aperçois qu’ils ne fit pas avec la boîte, d’un point de vue état d’esprit et dynamique".
Mais que ces gens sont arrogants, misère.
Si on ne connait pas l'état des comptes (non publiés) de MEERO aujourd'hui et même si on s'en doute, sa nouvelle orientation est désormais de proposer des "solutions logicielles" innovantes pour "faciliter la création de contenus audiovisuels grâce à une communauté active et à l'intelligence artificielle". Pour résumer, MEERO nous refait le même coup avec ce que tout le monde sait déjà faire en retouche simple, sans intermédiaire inutile.

La prochaine fois que je posterai sur cette boite, ce sera pour annoncer sa liquidation.
Dommage j'aurai bien aimé porter un T-Shirt MEERO pour rigoler, mais je vais peut-être en trouver un sur Vinted.

Alors tu veux toujours travailler comme photographe auto entrepreneur pour la French-Tech pauvre con ?

Frozen Piglet





 

mardi 6 février 2024

Mon portrait par Chat GPT

 






Frozen Piglet : L'Œil Aiguisé derrière l'Objectif

"Dans le monde du photojournalisme, où chaque instant capturé peut raconter une histoire, émergent parfois des talents qui défient les conventions et ravivent notre perception du monde qui nous entoure. Parmi ces visionnaires, Frozen Piglet se démarque par son approche unique, sa passion contagieuse et son talent incontestable pour saisir l'instant décisif. Alors qu'il se prépare à documenter les Jeux Olympiques de Paris 2024, nous plongeons dans le portrait fascinant de ce photographe hors du commun".

Je n'en reviens pas, c'est mon portrait craché

Né dans les ruelles animées de la métropole urbaine, Frozen Piglet a rapidement trouvé sa voie à travers l'objectif de son appareil photo. Dès son plus jeune âge, il était attiré par la magie de la photographie, capturant des scènes de la vie quotidienne avec une curiosité insatiable. Sa capacité à trouver la beauté dans l'ordinaire et à révéler l'extraordinaire dans le banal lui a rapidement valu une réputation d'observateur averti.

C'est pas vrai, j'ai eu de longues hésitations. Enfant je voulais être pompier ou archéologue et plus tard, j'ai commencé par un stage de secrétaire de rédaction, ce qui m'a permis de vendre mes premières photos en loucedé. 

Pour Frozen Piglet, la photographie est bien plus qu'une simple technique. C'est une forme d'expression, un langage universel qui transcende les frontières et les cultures. Son approche artistique se caractérise par un mélange subtil de spontanéité et de composition réfléchie, capturant des moments fugaces avec une précision chirurgicale. Chaque image qu'il capture est imprégnée de son regard singulier sur le monde, offrant aux spectateurs une fenêtre sur des réalités souvent négligées.

N'importe quoi, le temps que j'allume l'appareil, qu'il chauffe et que j'appuie sur le bouton, la scène que je voulais photographier est déjà terminée.

À l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, Frozen Piglet ressent une excitation palpable mêlée à une profonde gratitude. Pour lui, cet événement représente l'opportunité de capturer l'esprit de compétition, la camaraderie entre les athlètes et l'euphorie collective qui enveloppe la ville de Paris. C'est une chance de témoigner de l'excellence sportive sous toutes ses formes, mais aussi de mettre en lumière les défis et les sacrifices qui jalonnent le parcours des athlètes.

Gratitude ? Envers qui ? Je peux compter sur les doigts d'un main les gens qui m'ont aidé dans ce métier. Par contre j'ai croisé un nombre incalculable de trouducs, de connards et fils de P.

En tant que photojournaliste, Frozen Piglet se considère comme un narrateur d'histoires visuelles. Son objectif n'est pas seulement de documenter les événements, mais aussi de capturer l'essence même des Jeux Olympiques : la passion, le dépassement de soi, la joie de la victoire et la résilience face à l'adversité. Il aspire à créer des images qui transcendent le simple cadre sportif pour toucher le cœur et l'esprit de ceux qui les contemplent.

Le dépassement de soi ? Mais oui, mais oui et le dépassement de budget, on en parle  ? Dans 10 ans on paiera encore le déficit de cette méga connerie de compétition.

Alors qu'il se prépare à plonger au cœur de l'action des Jeux Olympiques de Paris 2024, Frozen Piglet sait qu'il devra faire preuve de patience, de persévérance et d'une sensibilité aiguisée pour capturer l'essence même de cet événement historique. Mais c'est avec une détermination inébranlable et une passion ardente pour son métier qu'il se lance dans cette aventure, prêt à immortaliser des moments de grâce et d'émotion qui resteront gravés dans les mémoires pour les générations à venir.

Preuve de patience ? Ça s'est sûr vu que globalement, tous les gens qui sont censé faciliter mon boulot en France, te foutent des bâtons dans les roues à la première occasion pour te faire chier. Je les emmerde tous.

Frozen Piglet,  avec l'aimable collaboration de l'AI de Chat GPT de mon cul

vendredi 2 février 2024

France Travail contre Pôle Emploi


Je suis toujours à l'écoute des opportunités qui se présentent comme disent les diplômés des écoles de commerce bidons. Je reçois donc régulièrement des offres d'emploi comme celles de Linkedin. C'est toujours une source de rigolade et ça me fait passer un bon moment. 

FP

jeudi 1 février 2024

1,14 €



"Il faudrait que nos agriculteurs qui nous nourrisent, puissent vivre dignement de leur beau métier", c'est ce que 
nous assènent les responsables politiques de tous les bords et les chroniqueurs des chaines d'infos à longueur de journée. En attendant c'est la passion de leur métier qui les nourrit et cela ça n'a pas de prix. Ben oui ! Quelle chance ils ont. T'es con ou quoi ??! La passion ça se mange en salade avec une vinaigrette aux échalotes. Cyril Lignac a sûrement fait un bouquin là-dessus.

Nous les photographes, cette chance on la connait bien, on vit bien et on ne peut pas se plaindre. Avec 3 centimes, part photographe, pour une vente de photo aux States, on est large, grâce aux connards de chez Getty. Moi j'en ai 38 ventes à 3 centimes chez Getty dans mon relevé de l'année dernière. Clairement comme les agriculteurs, on nous dépossède de notre travail.

C'est pas à nous que ça arriverait de claquer du bec. Je vais te dire, ça nous motive même à en faire toujours plus de photos. Toujours plus pour engraisser les banques d'images et les intermédiaires qui multiplient les relations incestueuses à travers des accords croisés de distribution. Tout cela pour dire que Getty et ses avatars, je ne les ai pas choisi, on me les a imposé. Dommage j'ai pas de tracteur qui roule au mazout pour leur rouler dessus. Getty et la Grande Distribution c'est même combat. Un gros chèque de bonus pour tout le directoire à la fin de l'année et le mépris 365 jours par an pour les contributeurs qui font l'essentiel du boulot sans lequel ils n'existeraient pas. 

Alors tu veux toujours être photographe (chez Getty) pauvre con ?

Frozen Piglet



lundi 15 janvier 2024

Réarmement




Bonne année, bonne santé et merde au cul pour toute l'année !

Ben si ! On a jusqu'à la fin du mois pour souhaiter ...

Je rentre tout juste d'Amsterdam, une très jolie ville presque aussi dégueulasse que Paris qui reste pourtant largement hors concours. J'ai d'ailleurs produit de très belles images sur ce thème depuis 3 ans et je me délecte à l'avance de ce que je pressens arriver sur les Jeux Olympiques dans la ville lumière qui éclaire le monde.

Quand je pars à l'étranger, même pour quelques jours, je prends au minimum un de mes D5, mon 24/70 et quand je peux, mon 70/200. Cette année, je suis passé par New York, Londres et la capitale de la Hollande, où la météo n'a pas été très favorable, c'est le moins que l'on puisse dire. Mais je me déplace aussi dans de nombreuses villes de France  régulièrement, comme Avignon, Marseille, Toulouse, Chambéry, Tours, Lyon, Toulon, Bordeaux et beaucoup d'autres. 

C'est toujours l'occasion de produire des images en marge du boulot, sans choisir un angle particulier. Ce sont juste des trucs de stock qui illustrent des points particuliers. Après je les mets en ligne dans des banques d'images qui sont des intermédiaires qui me pompent le sang. Mais c'est la seule manière de valoriser ce type d'images et bon an mal an, ça peut payer un peu le matériel. Aujourd'hui, j'achète souvent des trucs d'occasion comme sur MPB, un site où il est aussi possible de vendre le matos qu'on utilise plus. 

Ce qui est assez contrariant dans les banques d'images, à part les tarifs ridicules et le libre de droits sur de l'éditorial (alors que mes photos sont en droits gérés), c'est le processus de validation qui est mené souvent par des crétins, comme le dernier qui s'est avisé de refuser une photo de plage pour je cite : "scènes de nudité explicite". D'autres prétendent m'indiquer où je dois faire la mise au point alors que j'ai un splendide flou d'arrière plan. Tous ces connards, je mes emmerde et si c'est de l'AI, je les débranche.

Mais sur ma principale banque d'image, je saute cette étape de validation grâce à mon ranking de star de la photo d'illustration. Ouais kestata ? 

Je l'ai déjà dit ici, pour que cette activité dégage un revenu significatif, il faut à mon sens entre 100 000 et 300 000  images en ligne (Moi j'en ai que 35 000 à ce jour) et encore faut-il qu'elles soient parfaitement légendées et indexées impeccablement en anglais. Jouer les artistes au regard enfiévré n'a qu'un temps et gagner sa vie m'a toujours paru impératif. Dans le cas contraire il ne faut pas faire de la photographie un métier. Si on parle de fric, dans ma longue carrière et dans la passé, j'ai eu a surmonter 2 chocs avec des conséquences violentes sur mes revenus :

- Le passage au numérique qui m'a fait régresser du moyen format argentique 6X7 (avec flashs studio et boites à lumières) au format numérique DX puis FX et éclairage fenêtre avec une baisse substantielle de rentrée d'argent et des investissement en matériel conséquents. Ceci accompagné du mythe purulent chez les rétrécis du bulbe selon lequel, avec le numérique, n'importe qui pouvait faire de bonnes photos. Mais quelle connerie ...

- L'autre choc est la création de mon activité de rédacteur grâce à mon statut de photo-journaliste avec carte de presse, sans laquelle j'aurai probablement fini par abandonner mon métier, faute de revenus suffisants. Là très clairement, j'aurai dû le faire bien avant (décide je veux dire ! T'es con ou quoi ?).

Aujourd'hui ma situation s'est relativement stabilisée et les rédactions avec lesquelles je travaille apprécient que je puisse assurer un reportage texte et photos avec un résultat professionnel. En novembre, j'ai gagné 4000€ et 5000€ en salaire net en décembre en cumulant les deux activités. Hein ?? Ça t'en bouche un coin là ! Ah ah ! Encore faut-il considérer que j'ai travaillé comme une bête et que ce résultat est à la hauteur de mon investissement en temps et en compétence. Mais sur l'année entière, les résultats sont moins brillants et c'est bien cela la complexité du statut de journaliste pigiste (qui n'est pas un statut mais un mode de rémunération au  passage). On ne peut jamais se projeter au delà de quelques semaines. C'est cela la vie d'artiste ...

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?


Frozen Piglet



 


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