jeudi 17 mars 2022

Comme un russe au Congo

C'est 720 euros le gilet sur un site belge, mais au moins le service trois pièces est protégé ! 
Déjà 5 journalistes tués en Ukraine, le sujet fait l'objet de débats enflammés sur certaines pages Facebook. Certains évoquent le Vietnam, les vieux cons contre les jeunes, les expérimentés contre les rookies, les "en commande" contre les pigistes, Youtube contre TikTok et Canon contre Nikon. Encore faut-il rappeler que la "pige" est un mode de rémunération, en aucun cas un statut. Pas plus que les cotisations sociales qui font partie intégrante du salaire ne sont des "charges sociales" d'ailleurs. Mais par extension, le pigiste est celui qui part à ses risques et périls, sans garantie d'un média, sans couverture, sans assurance et sans protection. Un contresens total.

Par conséquent, il est encore plus vulnérable que les autres. Mais quand on est mort, on s'en fout.

En même temps, on en est à 8 journalistes tués depuis le début de l'année au Mexique et pourtant, ce pays n'est pas en guerre. Mais c'est pas pareil.

Pendant que ses habitants fuient la ville de Kiev, les "journalistes" donc, s'y précipitent. On dit qu'il y en aurait plus de 2 000 entre les murs la capitale de l'Ukraine. Dont pas mal qui feraient du journalisme touristique de guerre, sans aucune expérience sur une zone de conflit. Je ne parle pas de ceux qui causent dans le post, ceux-là sont en général postés loin de l'action, à la différence des gens de l'image qui se doivent de prendre des risques insensés pour ramener de l'émotion, du courage et de l'image de guerre.

Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvais augure, mais les russes ont dit qu'ils considéreraient comme des espions ou des ennemis, tous les gens qu'ils trouveraient sans carte de presse ou justificatif. Depuis ils ont abattu ce photojournaliste américain avec son accrédition périmée du NYT, sans lui demander s'il avait la carte de presse, justement. Avant cela, Guillaume Briquet, un photographe suisse s'était fait tirer dessus. 

C'est vrai, il ne suffit pas d'acheter un Z9 pour devenir par enchantement reporter de guerre même si cet appareil permet de geler une balle sortant du Canon (joke) d'un fusil d'assaut. On est pas dans Matrix. 

Je parle de tout cela, mais pour ma part, je n'ai eu l'occasion de me rendre qu'une seule fois sur une zone un peu tendue, au Liban sud près de la frontière, dans un camp palestinien ou j'ai séjourné. J'avais ultra kiffé ce reportage et j'aurai beaucoup aimé en vivre plein d'autres, mais la réalité m'a vite rattrapé et je suis retourné travailler pour Charcuterie Magazine. Ouais Ben ... Ta gueule.  

C'est la vie qui est comme-ça. Alors tu veux toujours être photographe et te prendre un balle pauvre con ?

Frozen Piglet











Ça tombe avec le Z9, on peut geler la balle qui sort du canon au 32000 de seconde



Guillaume Briquet photographe suisse

mardi 1 mars 2022

Photo de Groupe



J'ai acheté 2 albums de photos à un japonais dans une brocante du quartier des Abbesses. Toute une vie dans 2 albums, avec des photos de classe, des photos d'école, de vacances, de mariages dans 2 familles japonaises pour 25 € les deux. Ici c'est une photo de groupe du Studio SATO PHOTO de Tokyo. J'en ai plein comme ça. L'autre album, c'est une famille de Nagasaki (C'est une copine japonaise qui me l'a dit). 

En Chine, j'avais voulu acheter une dizaine de photos en vrac du même genre et de la même époque. Et j'étais reparti dépité devant le prix délirant que demandait le mec (de mémoire au moins 300 €).

Moi je n'aime pas faire les photos de groupe et encore moins les mariages, même si je suis obligé parfois pour les groupes. Les mariages c'est niet, j'ai ma dignité. Plus il y a de gens, plus il y a des risques que ça merde à un moment. En la matière, les photographes japonais sont logés à la même enseigne que les photographes français. Sur cette photo il y a un type qui ferme les yeux au premier rang et au moins 3 personnes qui regardent ailleurs. En plus il faut gérer les tailles et là, ils sont sur 5 rangs. En fait, c'est la mise en place qui est le plus compliqué à faire.

Je me souviens d'une photo de groupe pour du corporate avec plus de 160 personnes, en clôture d'un congrès. Sur ce truc totalement improvisé, je disposais d'un escabeau en tout et pour tout. 160 personnes, cela multiplie les emmerdes par 160, surtout quand les mecs sortent de table et qu'ils sont un peu chauds. Entre ceux qui en profitent pour mettre la main au cul des filles et ceux qui font des grimaces à la con, c'est assez critique.

Mais ce jour là, alors que je finissais classiquement par un salut de la main général, après la réélection triomphale du président, j'ai eu droit à un doigt d'honneur et un peu plus loin à un poing serré et dressé dans le ciel. L'opposition sans doute ... Après j'ai passé des heures à retoucher ces conneries et pour finir, ma photo a fait la couverture du magazine, sans que personne ne s'aperçoive de rien. Sauf peut-être les 2 saboteurs (surement des russes).

Une autre fois avec un groupe de coréens qui était en visite chez RENAULT, alors que j'avais attendu 2 heures, mes deux flashs parapluie se sont envolés dans une bourrasque et il s'est mis à pleuvoir instantanément. Ma photo sans les flashs étaient toute pourrie. C'est la vie qui est comme ça.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

 


 











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