lundi 25 septembre 2023

World Record of the year



Je viens de battre 2 records du monde. J'ai vendu depuis le début de l'année 11 fois la même photo (les mecs ont bon goût) sur un de ces sites de fils de pute de micro stock. Les 11 fois sur abonnement du diffuseur avec résultat total de 1,10 Dollar pour moi. L'autre étant la vente d'un photo prise à l'IPHONE sur un site dédié à ce genre de connerie pour 1 cent de revenu. Je me demande quand on sera obligé de filer du pognon en échange de l'utilisation de notre travail (comme les amateurs).

Je travaille avec 2 autres agences. L'une vend mes photo 25 Dollars (part photographe) dans le meilleur des cas. Quand c'est plus, on débouche le Champagne. L'autre ne m'a strictement rien payé depuis le début de l'année alors que je vois les parutions sur le net. Je viens de me taper la ré-indexation et le keywording de 22 000 images pour mieux figurer dans les moteurs de recherche et les algorithmes. Tout cela pour que des types que je ne connais même pas se goinfrent sur mon travail. C'est assez déroutant je dois dire.

Heureusement que je gagne ma vie avec des collabs directes, sinon ça fait longtemps que je ferais un autre truc, comme du business dans les cryptos ou des injections d'acide hyaluronique dans ma baignoire (Oui j'ai une baignoire ! Y a quoi ??). 

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

mercredi 20 septembre 2023

Snobish




Je viens d'apprendre que je ne serai pas invité au Château de Versailles pour le dîner d'Etat. Quelle déception ! Pourtant il y en a des places autour d'une table de plus de 60 mètres de long. Ils auraient pu se serrer un peu les enfoirés. Visiblement, la rencontre des 2 monarques passionne la presse et on va en bouffer pendant toute la semaine. Mais ce ne sera pas les plats dans du sèvres et du baccarat de Yannick Alleno, Anne-Sophie Pic et Pierre Hermé que au passage, j'ai eu l'occasion de photographier tous les 3 individuellement à différentes occasions. 

Je dois dire que je suis un peu sidéré de voir la République foutre tout cet argent par les fenêtres ostensiblement, alors que les français claquent du bec, se restreignent sur tout et que les taxes et les impôts augmentent tous les jours. Et croyez-moi sur parole, en Angleterre, ce n'est pas mieux. "La différence entre vous et nous, c'est que vous vous leur avez coupé la tête ! " me disait jadis un collègue british sur un des mes reportages à Londres. 

Mais qu'ils mangent de la brioche s'ils n'ont pas de pain, ces bouseux, après tout !

La modestie n'est pas la valeur la mieux partagée par les "grands" de ce tout petit monde. Ça c'est clair ... Il faut en foutre plein la vue et surtout que cela se sache.

Ça me rappelle quand je me suis retrouvé dans le bois de Vincennes avec la Garde Républicaine à cheval dans la voiture du chef de l'Etat à 6h30 du matin pour une répétition de défilé du 14 juillet et un reportage. A un moment, je m'y suis cru même s'il n'y avait rien à bouffer. Et les rares fois où je vais à l'Elysée, le protocole vire tous les photographes au moment du cocktail à chaque fois. Pas question pour nous de boire ne serait-ce qu'une coupette non de Dieu !

Alors palsambleu ! Tu veux toujours être photographe pauvre membre de la plèbe de bas étage ?

Frozen Piglet

lundi 4 septembre 2023

Holy Trinity





C'est la rentrée tas de feignasses et ça fait longtemps que j'ai rien écrit sur mon petit blog. A vrai dire, je démarre sur les chapeaux de roues le mois de septembre. Ça fait un bon moment que je n'ai pas eu autant de boulot. Bon c'est pas avec ça que je vais avoir le World Press, mais au point ou j'en suis, je m'en fous. Juste après le COVID, mes plus vieilles collaborations se sont réveillées et j'ai bien progressé l'année dernière et encore plus cette année j'espère. Faut dire que je suis un cador. Moi je suis objectif, on parlera encore de moi dans 100 ans.

Depuis aujourd'hui, j'ai enfin complété ma sainte trinité NIKON. Le 14-24, je le voulais depuis longtemps, mais par pure fainéantise, je ne prenais pas le temps de m'en occuper. J'ai fini par en trouver un "Mint Condition" chez MPB pour 750 euros. Il vient de Hollande et il est comme neuf. Il vient se joindre à mon 24-70 et 70-200 tout en 2,8 avec mes 2 D5. Un kit de base qui permet de faire déjà beaucoup de choses. J'ai aussi un 200-500 qui ne cesse de m'étonner pour le prix, un 24-120 f4, un 60 micro, un 85 1,8 (excellent), un magnifique 85 Zeiss Planar entièrement manuel. J'ai aussi un D4 et un D3s qui tournent comme des horloges en cas de besoin. En fait le matériel, je m'en fous du moment que ça marche. J'ai passé l'âge de frimer avec un truc autour du cou comme un pauvre gland.

A vrai dire, j'ai du mal à comprendre tous ces mecs qui revendent tout et en particulier des valeurs sûres pour acheter des hybrides à la mode. Moi je fais des manifs, j'escalade des trucs et je monte dans des grues. J'ai besoin de matériel solide qui ne se mettra pas en rideau au premier choc. Et là dessus je ne parierai pas sur les nouveaux modèles de NIKON ou CANON. Si un D6 se présente, je l'achèterai aussi. Mais je ne suis pas sût d'aller au delà. On verra bien ... J'aimerai bien aussi trouver un dos numérique pour mon Blad 503 CW, mais ça c'est une autre histoire !

Je suis étonné, Madame Piglet ne s'est pas mise à hurler quand je lui ai dit que j'avais acheté un nouvel objectif ... J'espère qu'elle n'est pas malade.

Seule ombre au tableau le contrat qui me liait à l'entreprise qui était chargée de recouvrer mes droits sur toutes mes photos volées sur internet s'est terminée en eau de boudin. Bon j'ai quand même récupéré près de 7000 euros, mais ce n'est rien par rapport à ce que mes relevés laissait potentiellement supposer, soit près de 20 fois plus !

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ? 

Frozen Piglet


lundi 24 juillet 2023

Photo de Merde




Parfois des gens m'envoient des photos pour illustrer les merveilleux articles que j'écris sur eux dans un style parfait.  la plupart du temps, c'est des photos de prises avec un smartphone à 400km de chez moi, ce qui explique que je ne les fasse pas moi-même, vu qu'avec ce que je suis payé, je ne pourrais même pas m'acheter un billet de train pour y aller. Être un looser c'est aussi apprendre à travailler avec son téléphone en s'imaginant par la pensée ce sur quoi on est censément supposé écrire 3 feuillets de 1500 signes. Un peu comme les correspondants de guerre qui travaillent le cul posé au bar de l'Hôtel, pendant que les photographe vont se faire trouer le leur, mais avec le Martini dry en moins (avec une olive). 

Cela me permet de vérifier le théorème de IOS-Android selon lequel, même avec un smartphone dernière génération à 1500 balles, une photo de merde reste une photo de merde. Et même re-dimensionnée, extrapolée (car envoyée en basse définition alors que j'ai spécifié HD) et retouchée par mes soins, cela reste toujours une photo de merde. Surtout prise en plein soleil ou à contrejour total sous ex de 8 diaphs. A moins que ce soit sous une rampe de projecteurs qui douchent les gens avec des grosses poches sous les yeux et qui les font ressembler à des figurants de "The Walking Dead". 

Certains de mes sujets font appel à des photographes professionnels plus ou moins qualifiés pour l'occasion, rajoutant une semaine de délai en plus, pour bien me foutre dans la merde à cause du bouclage. Cela me permet de mesurer l'océan qui sépare un cador de la photo comme-moi (Hein ??? Kestata ?), de petits branleurs de province qui viennent d'acheter un hybride avec un bague d'adaptation et un fond de studio bien naze sur Amazon pour faire les mariages.

Quand je reçois ces photos, je les examine à 100% et je regarde les métadonnées pour voir de quel appareil et de quel objectif il s'agit et je ris juste après. Cela me permet également de voir le nom de l'auteur quand la photo est créditée. Souvent je constate que les photographes d'aujourd'hui "shootent" (un terme que je n'emploie jamais) à pleine ouverture juste pour faire du genre, quitte à avoir les boutons de la chemise nette et les yeux flous. Ce qui est clairement une ineptie quand cela devient systématique et qu'on ne dispose pas d'objectifs très hauts de gamme. Mais moi je m'en fous parce que je tape un coup de "encore plus net" dans Photoshop et on en parle plus parce que je n'ai pas que ça à foutre.

9 fois sur 10, le journal me crédite comme l'auteur de la photo alors que j'ai clairement spécifié le nom du photographe à la fin de l'article. Parfois je soupçonne la rédaction de le faire exprès pour me foutre la honte. C'est la vie qui est comme ça. 

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ? Tu veux pas être journaliste plutôt ? Au moins tu pourras collectionner les clés USB gratuites avec les dossiers de presse dessus et te faire payer des coups !

Frozen Piglet

vendredi 30 juin 2023

Dépôt de Bilan



Les banques d'images, c'était bien avant. Avant que les tarifs s'effondrent et que le mot licence perde tout son sens. Non seulement une photo de professionnel ne vaut plus rien, mais son prix de vente est totalement décorrélé de l'utilisation qui en est faite. Ne parlons même pas de la durée d'utilisation qui devrait amener les "clients" de ces banques d'images à utiliser les photos sur 3 générations au moins et dans toutes les galaxies, dans un fauteuil.

Shutterstock a même institué un système totalement pervers selon lequel, le pourcentage que touche le photographe est calculé en fonction du nombre de ventes réalisées dans l'année. Soit 10% en-dessous de 100 ventes sur 12 mois. Avec chaque premier janvier une remise à zéro des compteurs. Par le jeu des abonnements, le prix atteint sans problème la somme de 0,10 USD. Et pour ce tarif, les "experts" de Shutterstock se donnent le droit de juger ta technique et te dire que selon eux, tu n'as pas fait la mise au point sur le sujet principal. Une autre de leurs lubie consiste à te déclarer que ta photo est une atteinte éhontée à la propriété intellectuelle. Quelle bande de guignols ! Ci-contre un résumé des ventes provenant  d'un collègue et ami, sur un mois et un portfolio de 350 images : 9 ventes au mois de juin pour un montant total de 0,90 USD. Tu sais qu'il faut en chier des centaines de milliers de photos pour se dégager un revenu. Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

jeudi 15 juin 2023

Sale Fayot





Voici la réponse de l'AI Chat GPT à la question : "La photographie professionnelle a t-elle un avenir ?"

FP







Oui, le marché de la photographie professionnelle a toujours un avenir. Bien que l'industrie de la photographie ait connu des changements significatifs ces dernières années en raison de l'évolution des technologies numériques, il existe encore de nombreuses opportunités pour les photographes professionnels. Voici quelques points à considérer :

  1. La demande pour des images de qualité : Les entreprises, les publications, les agences de publicité, les médias et de nombreux autres secteurs ont toujours besoin de photographies de haute qualité pour leurs besoins de communication, de marketing et de promotion. Les photographes professionnels sont en mesure de répondre à cette demande en offrant leur expertise, leur créativité et leur capacité à capturer des images uniques.

  2. La spécialisation : Les photographes professionnels peuvent se spécialiser dans différents domaines tels que la photographie de mariage, la photographie de mode, la photographie de produits, la photographie d'événements, la photographie architecturale, la photographie culinaire, la photographie de voyage, etc. En se spécialisant, ils peuvent se différencier sur le marché et répondre aux besoins spécifiques des clients dans ces domaines.

  3. La créativité et le style personnel : Les photographes professionnels ont la possibilité de développer leur propre style et leur propre vision artistique, ce qui peut les démarquer des amateurs ou des concurrents. Les clients recherchent souvent des photographes avec une esthétique distinctive qui correspond à leurs besoins et à leur identité.

  4. La valeur de l'expertise technique : La photographie professionnelle ne se résume pas seulement à appuyer sur un bouton. Les photographes doivent maîtriser des compétences techniques telles que la composition, l'éclairage, la retouche d'images, la gestion des couleurs, etc. Leur expertise technique leur permet de produire des images de haute qualité et de résoudre des problèmes liés à la prise de vue dans différentes conditions.

  5. Les nouvelles opportunités : Bien que l'industrie de la photographie ait été impactée par la montée de la photographie amateur et des banques d'images en ligne, de nouvelles opportunités ont émergé. Par exemple, la demande croissante de contenu visuel pour les plateformes en ligne, les réseaux sociaux, les blogs et les sites web a créé de nouveaux besoins pour les photographes professionnels.

Cependant, il est important de noter que l'industrie de la photographie est très compétitive et en constante évolution. Les photographes professionnels doivent continuer à développer leurs compétences, à se tenir au courant des tendances et des technologies émergentes, à promouvoir leurs services de manière efficace et à s'adapter aux besoins changeants du marché.

lundi 12 juin 2023

Bonne nouvelle

Les "Vingt-Sept" sont enfin parvenus à un accord sur le projet de loi européenne très controversé des travailleurs des plateformes numériques qui vise à requalifier de nombreux chauffeurs Uber et autres coursiers Deliveroo, en employés à part entière - Les Échos 

Employés, cela veut dire salarié, c'est à dire la norme archi majoritaire en France. Mais ça leur arracherait la gueule de le dire ...

Les salariés sont les personnes qui travaillent, aux termes d'un contrat, pour une autre entité résidente en échange d'un salaire ou d'une rétribution équivalente, avec un lien de subordination  (INSEE)

Très bien ! A quand les photographes employés à part entière des plateformes de mise en relation pour finir de les couler ?

Les cotisations sociales, c'est la vie,

FP



dimanche 4 juin 2023

Ici Mieux Qu'en Face














Ici "Mieux qu'en Face" était le Bar Tabac situé en face de la prison des Baumettes à Marseille (auteur inconnu)

Je me souviens très bien du jour où je me suis rendu dans une prison pour la première fois. Pourtant je n'avais rien fait ! J'étais juste là pour faire un reportage sur un cours d'informatique dispensé aux détenus par une association de sales gauchistes. C'était à la Santé et j'étais en argentique avec de la TriX poussée à 800 et un NIKON FM2 + MD12. Déjà à cette époque, c'était plus facile de rentrer dans un établissement de l'Administration Pénitentiaire avec un appareil photo que dans une école de l'Education Nationale. Je travaillais en tandem avec un rédacteur qui ne se prenait pas pour Cartier-Bresson en brandissant un smartphone. Ben ouais, ça existait pas ! T'es con ou quoi ?!

Toujours est-il que je me pointe à l'entrée et que le maton me dit que je peux y aller en laissant mes affaires dans un casier au vestiaire. 

Hein ??? Que j'y fais ...

Ben ouais qu'il me fait. Sur la note de service, il y a marqué Frozen Piglet photographe. Il y a pas marqué que vous rentrez avec un appareil photo dans la prison !

On a été obligé de téléphoner à l'administration centrale pour lui faire rendre raison à cet enragé ! 

C'est à cette occasion que j'ai pu découvrir l'odeur d'urine et de rance qui imprégnait les murs de cette taule décrépie. J'ai pu échanger avec un type qui venait de prendre 3 ans et qui se prétendait dealer de Françoise Sagan et un autre qui prenait des cours d'informatique pour travailler dans la comptabilité une fois sorti, alors qu'il avait été condamné pour escroquerie. Qu'est-ce qu'on rigole quand même ...

Après j'ai eu l'occasion de me rendre à Fresnes et à Bois d'Arcy pour d'autres trucs et j'ai fait le tour des Baumettes sans y rentrer. J'ai aussi fait des prisons en construction dans différentes régions de France. Ces machins, c'est comme des programmes immobiliers, avec une cellule aménagée comme un appartement témoin. On se croirait dans un studio cabine de Pierre et Vacances à la montagne en plus petit. Mais ça c'est au début. Une fois occupé, ça ressemble plutôt à un local technique de la RATP squatté par des SDF. 

Partout où je passais, les responsables m'interdisait de montrer les plans de circulation sur les photos pour éviter que cela fuite à l'extérieur. J'avais bien pensé me les faire tatouer dans le dos, mais j'ai laissé tomber. Sur la dernière que j'ai visité en construction, on m'a fait le même coup, sauf que j'ai découvert après que les bâtiments en voie d'achèvement n'était pas gardés le week-end. Des mecs en profitaient pour s'y introduire et balancer des colis et envoyer des drones chargés, pour les détenus de l'ancienne prison qui était contiguë. 

Heureusement, moi aussi j'aime rire ... Alors tu veux toujours être photographe pauvre idiot ?

Frozen Piglet

samedi 27 mai 2023

Palmes et Tuba





Ça fait longtemps que je n'ai rien écrit, mais je m'en fous. Après tout j'ai bien d'autres occupations plus valorisantes pour mon égo, comme critiquer tout et dire du mal sur les photographes qui n'ont comme excuses, que leur jeunesse, leur manque de talent et leur arrogance. Comment arrivent-ils dans la position qui est la leur, c'est un mystère ... Grâce à des gens qui leur ressemblent sans doute.

Je me faisais cette réflexion en contemplant le désastre de la série de portraits du défilé d'acteurs à Cannes, publiée sur le site du monde. Comment peut-on se mettre à plusieurs pour arriver à publier une telle série de merdes mal cadrées, mal éclairées, limite floues ? Un travail sans aucune cohérence par manque totale d'unité en plus. 

Sans citer de noms, je me souviens d'un temps ou les mecs envoyés par Libération ou je sais plus qui, assuraient comme des bêtes avec des prises de vues de 2 minutes sans respirer, ceci avec une créativité sans défaut. Portraitiste c'est une spécialité, surtout quand on doit travailler vite. Dans ce cas, l'improvisation n'a sa place qu'accompagné d'une technique irréprochable et d'une culture de l'image approfondie. Des notions qui manquent cruellement à certains professionnels d'aujourd'hui qui subissent les prises de vues, pour aboutir à un résultat qui ressemble à une punition. 

Personnellement, j'en ai rien à foutre du festival de Cannes. Ils peuvent continuer à enlever les clopes sur leurs affiches de merde, je m'en tamponne. 

D'ailleurs, je n'ai pas le temps d'aller au cinéma. Mais cette succession de reportages sur le défilé de stars (qui n'en sont pas) en promo permanente me fait carrément chier. Savoir dans quel hôtel elles sont descendues et combien de temps a duré la standing ovation, quelles tenues elles portent et comment elles voient le monde, je m'en bats les steaks. Parfois je me demande juste comment font les 300 photographes qui sont au coude à coude au pied des marches, pour payer leur tuxedo de location et leur hébergement chaque année. 

Mais trêve de plaisanterie, l'Intelligence Artificielle, c'est THE sujet du moment. Dommage que l'intelligence tout court ait déserté les lieux de pouvoir depuis longtemps, dans notre beau pays. L'avantage du point de vue libéral, c'est que l'AI n'est pas prête de revendiquer la retraite à 60 ans.

Je ne parlerai pas de "Chat GPT" qui fait ressembler n'importe laquelle de ses réponses à n'importe quelle question à un exposé en trois parties de Sciences Po Melun, mais des services payants comme le bien nommé "Midjourney" qui signifie que tu n'as plus à te lever le matin, vu que c'est la plate forme qui passe à la moulinette de ses algorithmes, les photos des vrais photographe pour chier un truc qui a de la gueule, mais qui n'existe pas et dont tu n'es surtout pas l'auteur. Passons sur le fait qu'on fasse parler les morts, qu'on puisse doubler les films avec l'AI, qu'on produise des FAKES au kilomètre pour inonder tous les réseaux sociaux de la terre. Parfois, ce monde m'angoisse par sa médiocrité maladive. Elle s'étend comme la vérole dans tous les secteurs, avec la bénédiction de tous les crétins qui n'y comprennent rien. Elle va tout ravager et tout piétiner dans les métiers de l'image et du son. Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet 


vendredi 24 mars 2023

De Russie




Hier j'étais à la Manifestation parisienne contre la réforme des retraites. Grâce au petit millier de BB Black blocs en tête du cortège, elle s'est déroulée dans le sang, les larmes et la fureur. Mortiers dans la gueule, marteaux pour casser les abribus et les sucettes Decaux, kiosques à journaux incendiés pour entraver sans doute la diffusion de la presse financée par les milliardaires du CAC 40. Jets de pierres et de tout ce qui leur tombait sous la main, incendies de palettes judicieusement placées là à l'avance et feux de poubelles systématiques. 

Bref, de nombreuses animations pour le plus grand bonheur des rigolos aux casques marqués "presse" habillés tout en noir, avec leurs lunettes de ski et des masques de peintre. Ils doivent revenir de Méribel après une semaine de snow. Il y en a même qui portent des accessoires militaires de protection, achetés dans les surplus. Quelle rigolade de les voir affublés de cette manière.

Parler de retraite à des photographes (le sujet du moment pour les libéraux de droite et les anciens trotskistes), c'est comme parler cantonais à des paysans berrichons ou demander à des étudiants en master 2 d'arrêter de faire des fautes d'orthographe ou de hurler des slogans révolutionnaires alors que ce ne sont pour la plupart, que des petits bourgeois mal éduqués et sans aucune conscience politique.

Les acnéïques qui revendiquent d'exercer le métier de journaliste depuis la semaine dernière ont déjà bien du mal à gagner 3 ronds une fois tous les 6 mois en se la jouant, alors la retraite c'est pour les vieux, les autres qui vont bientôt mourir ... Ceux qui pratiquent depuis des années et qui croisent les doigts, en espérant un miracle qui n'arrivera pas. Non aucun miracle ne se produira pour ceux qui n'ont jamais cotisé, ou pas assez ou pas assez longtemps. Ceux qui s'imaginent que c'est automatique et que ça tombe du ciel par l'opération du Saint-Esprit, alors qu'ils ont été en précompte agessa pendant 25 ans ou qu'ils ont bossé au black. Ceux qui pensent secrètement que le ciel y pourvoira et qui vont jouer les étonnés devant la catastrophe qui ne manquera pas de leur faire coucou et de leur péter à la gueule le moment venu. Et ce moment là, il finira par arriver, soyez-en sûrs !

Dans la presse, la vraie, le problème est un peu différent. Là aussi, tout est une question de générations entre ceux qui ont le statut de journaliste avec la carte de presse (comme-moi, vu que je ne suis pas un perdreau de l'année) et les crevards qui sont payés en droits d'auteur avec un système ou le photographe supporte seul l'intégralité des cotisations sociales (appelées improprement charges sociales par les suppôts du MEDEF), comme chez les chauffeurs VTC et les livreurs de pizzas hawaïennes. En ce qui concerne la presse, c'est parfaitement illégal, mais les chances de se faire gauler par l'URSAFF sont infimes compte tenu du faible nombre de contrôles effectués. Alors j'aime autant vous dire que pour décrocher la carte de presse aujourd'hui pour un photo journaliste, il faut vraiment se lever de bonne heure ou être bi ou tri-médias ou très pistonné.  

Même pour ceux qui ont la carte de presse et qui sont donc payés en salaire, il y a un piège. C'est celui de l'abattement de 30% sur les cotisations sociales. Un système hérité du passé qui plombe tous les photographes pigistes, qui se le voient imposé par les éditeurs, bien qu'il soit soumis à une autorisation signée et ce chaque année (c'est obligatoire depuis plus de 20 ans). Résultat la cotisation retraite est calculée sur la base de 70% du salaire brut et elle est donc minorée d'autant avec un résultat désastreux à la fin du game. Mais comme la plupart des gens ne savent même pas lire une feuille de paie, ça passe crème. Il sera bien temps de se lamenter plus tard avec le minimum vieillesse pour une personne seule ou un photographe qui s'est fait plaquer par son ex qui en avait marre de faire tourner la baraque.

Quand j'entends les politiques pontifier sur le sujet en parlant de carrières hachées et de pénibilité, je rigole avec ma carte de presse en plastique et mes deux D5, ma hernie discale et mes lombaires soudées. Moi qui n'ai jamais pris un seul jour d'arrêt maladie de toute ma vie d'artiste. Je leur chie dans la poche et je leur pisse dans l'oeil.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

Pendant ce temps, à l'Elysée, on prépare le banquet qui doit accueillir 150 invités au Château de Versailles, en présence de Charles III et de ses grandes oreilles. Un timing parfait pour énerver encore un peu plus la foule qui n'est pas le peuple et vice et versa. On me dit dans l'oreillette que cette visite est annulée. Quelle lucidité des services de l'état. Dommage que les médias français ne parlent jamais des grèves qui se produisent actuellement en Angleterre en voir de Tatchérisation accélérée et en Allemagne. C'est trop loin sans doute ... 



mardi 14 mars 2023

Pour quelques dollars de plus




Déposer ses photos dans la galaxie des agences ou des banques d'images ou de Stock ou whatever you call it, c'est devenu aujourd'hui comme les jeter dans un puits sans fond parmi les centaines de millions d'images qui  s'y trouvent déjà. Moi je dis que c'est comme faire le trottoir à Pigalle, pour le compte de maquereaux atteints de la petite vérole.

Pendant que mon ticket de caisse augmente de 30% au "Carrefour Market" en face de chez moi (5% selon l'agence gouvernementale de désinformation INSEE), le prix moyen des photos vendues par nos chères agences baisse chaque année, de 15% en moyenne sûrement à cause de la guerre en Ukraine et des problèmes de logistiques ou de cours du gaz russe. Et ce n'est pas la moindre des analogies entre ce qu'est devenu le marché mondialisé de la photo et les méthodes de la grande distribution. Sauf que là, les photographes se retrouvent dans la case fournisseurs, face à des entreprises qui font la loi et qui changent les clauses des contrats tous les 6 mois, sans te demander ton avis et toujours à leur profit. La plus grande défaite a été d'accepter de voir la part photographe passer de 50 à 40%. Le reste n'est qu'une lente dégringolade sans fin ... Sans carte de fidélité pour toi, mais avec tickets de réduction pour les éditeurs. Peu importe que ce soit du stock, de l'illustration, du reportage, tout est logé à la même enseigne du discount comme chez LIDL.

Si t'es pas content, la porte est grande ouverte. Tu peux toujours changer de crèmerie, mais ce n'est qu'une illusion, puisque par la loi des intermédiaires et des accords de distribution, tu finis toujours par retrouver tes photos chez les mêmes petits fils de putes qui squattent le secteur. C'est comme cela qu'une même photo peut être vendue 100 dollars ou 10 dollars, ou 1 dollar ou 0,1 dollar. Tout dépend par qui et où.

Il y a 5 ou 6 ans, j'ai ouvert un compte chez Alamy, une banque d'images anglaise (450 millions d'images en stock). Je ne les aime pas vraiment. Je les trouve assez arrogants dans l'ensemble. Des anglais quoi ... J'ai téléchargé près de 25000 photos exclusives jusqu'à présent, et je continue. J'espère sans trop y croire atteindre un jour un revenu significatif. A ce jour, j'ai vendu environ 450 photos pour un montant de 15 000 dollars à peu près. Je dis "j'ai", parce que c'est moi qui fait tout le boulot et personne d'autre. Alamy ne fait que me piquer 60% des droits et encore plus avec ses intermédiaires de mes deux, qu'elle rétribue grassement. Et je ne parle même pas des photos qui s'évaporent sur des publications inconnues que je retrouve un jour au détour d'un site internet et que je suis obligé de signaler moi-même en m'attirant des réponses condescendantes. 

Mais à vrai dire, il ne reste pas grand chose une fois les retenues opérées et encore, chaque année le prix de vente moyen baisse. Disons que je gagne de quoi amortir mon matériel de prise de vues sur 5 ans (et je ne parle que des boitiers).

Je suis aussi dans une ex-première agence mondiale de photojournalisme dont la ligne éditoriale est aussi incompréhensible que le site qui ressemble à une rubrique nécrologique. Elle a signé un partenariat avec GETTY, ce qui me permet de voir moi aussi mes photos vendues pour 50 centimes dans le monde entier. La gloire quoi ! C'est elle qui m'a permis de faire connaissance avec l'URSSAF Limousin qui prétendait me prélever 800 euros, alors que j'avais gagné 390 euros. Heureusement que je suis payé en salaire depuis toujours comme détenteur de la carte de presse depuis ... Hein ? Oui ta gueule.

D'ailleurs je plains les jeunes photographes qui expérimentent non seulement la précarité, mais aussi le statut le plus pourri du monde, celui d'auteur et tous ses avatars. Ben ouais, ça fait bien longtemps qu'on connait l'autoenterprise dans notre métier. On est donc bien placé pour savoir que c'est de la merde et un pur rêve pour les employeurs qui transfèrent ainsi l'intégralité des cotisations sociales sur des mecs qui disent merci en plus. Les cons ! Ils comprendront un jour, mais plus tard, quand il sera bien trop tard ... A 25-30 ans, on se croit immortels et à 65, on se lamente sur son triste sort et sa retraite minable.

J'ai aussi ouvert des comptes chez Shutterstock avec 2,63 dollars gagnés sur 11 ventes  pour moins de 200 photos téléchargées. Chez Adobe Stock pour 0,22 dollars et une vente pour 68 photos. Le must, la validation des photos dans les 2 cas par des guignols qui ne connaissent rien ni à la propriété intellectuelle, ni au droit à l'image, ni à la photo en général. Ils prétendent même t'indiquer à quel endroit, tu dois faire la mise au point, alors que tu as volontairement rendu flou le premier plan de l'image. 

J'ai aussi expérimenté la signature d'un contrat avec une autre agence anglaise de photo-journalisme en même temps, mais j'ai vite réalisé qu'on avait du mal à se comprendre, même si je parle rosbif les doigts dans le nez. Alors j'ai laissé tomber ...

Le bilan de tout cela est que gagner de l'argent avec les agences n'est qu'une illusion de plus. (Je me demande où sont passé les contributeurs de FOTOLIA au fait ? Les pauvres ... Ben si les pauvres !) Bien que je connaisse des gens qui arrivent à en vivre (mal) en produisant en masse sur des sujets précis. D'autres produisent en masse tout court pour emboliser encore un peu plus le système. Mais bon l'important finalement, c'est d'avoir une âme de poète ! Pas vrai les gars ?

Heureusement pour moi, j'ai réussi à préserver quelques collaborations essentielles et sur le long terme. Sinon j'aurai changé de métier depuis bien longtemps.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet



mercredi 8 février 2023

La République est bonne fille

Oui, la République est bonne fille. Elle te convie même parfois dans les palais des anciens régimes qu'elle a eu tôt fait d'investir par commodité. Ceci pour une raison très simple. Si le système a changé parait-il, on y croise toujours les mêmes personnages. Qu'ils soient présidents, ministres, personnalités, invités tout excités ou petits laquais qui s'autorisent à autoriser tout un tas de choses et à en interdire la plupart par le fait du prince. Pour ma part, je fuis ce genre d'endroits, mais je suis bien obligé de m'y rendre parfois et ce n'est pas pour recevoir la légion d'honneur qui orne le revers des vestons de tous ces messieurs tellement méritants (les femmes y sont si rares). J'ai même travaillé comme photographe pendant une dizaine d'années pour un ministère que je ne citerais pas, et j'ai détesté du début jusqu'à la fin. Si certaines cartes de presse claquent des bises et y sont reçus comme des invités ou même des intimes (Quitte à venir chercher des éléments de langage lors d'un déjeuner pour écrire leurs articles. Je dis cela, je ne dis rien), les journalistes de base, les sans grades sont plutôt suspects à priori et les photographes encore plus. Bah ouais ! T'es con ou quoi ?! Pas question de faire 3 mètres sans être accompagné. Personnellement, dés que j'ai fini mon taf, je dégage et je laisse la piétaille trinquer à ses petits fours.


Mais le plus emmerdant reste à venir. Ces messieurs prétendent aussi valider les images avant publication et ça peut durer longtemps, longtemps, très longtemps, trop longtemps. Des fois qu'on chercherait à ridiculiser les plus hautes instances de l'état. Oui vous entendez bien ! Alors que des centaines de photos, de selfies et de films foireux sont captés, échangés par tous les smartphones des personnes présentes et instantanément postés sur les réseaux sociaux et ailleurs, il faudra se soumettre au diktat des petits hommes en costumes bleu marine. Autant te dire que t'as intérêt à chier droit car à la moindre incartade, tu es menacé d'être raccompagné à la sortie sans que tes pieds touchent par terre et de ne plus jamais revenir.

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet


mardi 3 janvier 2023

C'était un temps déraisonnable



En ces temps de grande solitude (comme dirait Michel Sardou), les voleurs et les escrocs, les menteurs et les faussaires, les mafieux et les esclavagistes, les usurpateurs et les illettrés, les psychopathes et les wokistes, les curés et les ayatollahs, les cryptocons et leurs avatars ont établis leurs campements un peu partout, et pas seulement à Dubaï. Ils attendent encore un peu pour donner l'assaut final. 
Comme dans le seigneur des anneaux, le voile noir du Mordor s'étend sur le monde. L'obscurité recouvre la connaissance. La science et la culture tentent de surnager dans un océan de médiocrité plein de cadavres en de start-ups en train de pourrir. Heureusement, Macron est là ! Hein ? Non je déconne ... 

Moi pour le réveillon de Noël, j'ai eu la grippe comme cadeau. Très frais, très sympa ! Vivement lundi que je me fasse arracher 2 dents pour bien commencer l'année. 

Je souhaite à tous les égarés qui se retrouvent ici une belle année 2023 et d'être heureux tout simplement.

Frozen Piglet 

C'était un temps déraisonnable, on avait mis les morts à tableOn faisait des châteaux de sable, on prenait les loups pour des chiensTout changeait de pôle et d'épaule, la pièce était-elle ou non drôleMoi si j'y tenais mal mon rôle, c'était de n'y comprendre rienDans le quartier Hohenzollern, entre la Sarre et les casernesComme les fleurs de la luzerne fleurissaient les seins de LolaElle avait un coeur d'hirondelle sur le canapé du bordelJe venais m'allonger près d'elle dans les hoquets du pianola
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?Et leurs baisers, au loin, les suivent


jeudi 15 décembre 2022

MEERO, c'est déjà après ... MEERO - Prix de la Start-Up de l'Année 2019 - Lauréat national






Dans l'économie réelle, ce sont les donneurs d'ordre qui exploitent les sous-traitants en les pressant comme des citrons. Dans la "French-Tech", c'est le contraire, enfin du moins chez MEERO. 6 ans après sa création, la situation de la  perle de l'économie 2.0 qui accumulait levée de fonds sur levée de fonds et les articles dans les ECHOS ressemble fort à un naufrage.

On se demande où sont les myriades de "journalistes" qui minaudaient en encensant cette "licorne" de la nouvelle économie française qui prétendait révolutionner le marché de la photographie professionnelle.

MEERO, dont l'obscur projet était de délivrer les photographes des tâches ingrates de la post-prod grâce à l'intelligence artificielle, et accessoirement pour son créateur de "brûler du cash", est à la rue.

En mai 2022, le magazine CHALLENGE annonçait déjà que la Start-Up avait licencié 350 personnes, soit la moitié de ses effectifs sur les 2 années écoulées. Une annonce surprenante pour une entreprise décrite comme resplendissante dans les interviews de son dirigeant.

Mais cette fois-ci, coup de sifflet. C'est la fin de la récré. Le Comité de direction de MEERO a viré son créateur "réorganise sa gouvernance" et "se recentre sur son activité logiciel ". Traduction : C'est la panique. On a fait venir des spécialistes de la spécialité sous la pression des actionnaires pour voir si on peut encore sauver quelque chose. Mais c'est très mal barré.

Voici le communiqué du nouveau PDG de MEERO, Gaétan Rougevin-Baville. Ben oui les noms de famille composés, ça fait trop stylé ! 

"Diriger une entreprise c’est aussi prendre des décisions qu’on n’a pas du tout envie de prendre. Celle que nous venons d'acter avec l’ensemble du comité de direction de Meero est certainement la plus difficile à laquelle nous avons été confrontés.."

"Nous avons en effet présenté à notre CSE un projet d’arrêt progressif de l’activité de photographie professionnelle de Meero à destination des acteurs du travel et de la restauration. Nous faisons face à des vents contraires depuis la crise sanitaire - tourisme mondial durablement affecté par le Covid et concentration des acteurs de la Foodtech - et nous ne voyons pas de perspectives positives à court et moyen terme. Avec l’arrêt de cette activité, nous envisageons de nous séparer de 72 collaborateurs en France. C’est un moment difficile pour les équipes concernées par ce projet et pour nous en tant que managers. Avec l’équipe RH, nous mettons en place des mesures pour leur permettre de rebondir au plus vite. Meero s’est construit grâce à eux et ils ont créé les fondations de notre offre actuelle. Nous leur devons beaucoup et nous nous engageons, je m’engage personnellement, à les aider dans leurs futures démarches. Pour Meero, ce projet vient dans la continuité des changements dont nous parlons depuis quelques mois et sur lesquels nous avons décidé de communiquer de manière la plus transparente possible, en interne comme en externe. Désormais, nous allons nous concentrer sur le développement de notre suite logicielle Meero Suite et sur notre offre actuelle de photographie professionnelle dans les secteurs de la mode et de l’e-commerce". 

En résumé, le licenciement de 420 salariés, c'est le vent contraire.

Et les photographes ? Hein !? Les quoi ??? Ben les mecs qui shootaient à 40 euros tous droits cédés là, la crème de la crème de la photo low cost internationale. Eh bien eux, ils ont droit à un autre discours du Vice-président dans un message qui leur est adressé et dont voici l'essentiel ...

"Après analyse du contexte économique mondial et des perspectives de développement de notre service de photographie sur demande, c'est avec regret que nous considérons la possibilité d'interrompre nos opérations dans le monde entier (à l'exception du Japon) à l'horizon 2023. 

MEERO continuerait son activité dans la photo de "Mode" et le "e-commerce", mais au Japon. Ahahahhhahahhhahhhahhha ! Pourquoi je ris  ??? 

Heureusement, le T-Shirt MEERO va devenir collector. Les mecs pourront toujours le revendre sur VINTED. Parce que pour les indemnités, tu vois la corne de la licorne ? Tu vois où tu peux te la mettre ?

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet


Voici ce que j'avais écrit il y a 2 ans jour pour jour

MEERO, ce sera mieux après

Les plateformes de mise en relation sont un peu comme des parasites qui prospèrent, sous couvert de modernité, sur le fumier du libéralisme. Mais le plus étonnant, c'est de trouver des gens pour mettre des tunes dans ce bastringue, alors que le business repose de prime abord sur une simple hypothèse, selon laquelle, la présence d'un intermédiaire serait indispensable pour mettre un peu d'ordre dans le bordel ambiant. Ce qui est encore plus curieux, c'est de voir une plateforme démarrer ex-nihilo, avec des fichiers remplis de noms dés le premier jour, avant même d'avoir initié quoi que ce soit. En la matière, Meero est arrivé comme une déflagration dans la presse économique, non pas pour ses résultats qui sont bien minces, mais plutôt pour avoir réussi à convaincre assez de débiles pour mettre 300 millions de dollars au pot, sur sa bonne mine. Alors, MEERO prétend en offrant son aide, décharger les photographes des tâches ingrates, comme la post-prod et la facturation, au profit du temps consacré à la créativité.

Est-il utile de rappeler que les coeurs de cible de cette plateforme sont: L'immobilier, la restauration, les mariages, le voyage, le e-commerce et les gogos ? Que des secteurs à l'agonie ou en passe de l'être, suite à la situation que l'on connait. Le réveil va être difficile pour ceux qui croyaient disrupter un secteur dans son entier, à grands coups de nouveaux paradigmes dans ta gueule.

Voici le genre de message que les photographes reçoivent de la part de cette plateforme, les fautes sont cadeaux et les inexactitudes sont légion.

Bonjour Frozen Piglet,

Je m'appelle Hubert de la Motte Fifrée (Les noms ont été changés) et je travaille pour une entreprise nommée MEERO, une agence de photos basée sur Paris (Faux, MEERO est une plateforme de mise en relation). Nous sommes actuellement à la recherche de photographes sûr Palavas les Flots. 

Pour vous en dire plus, nous sommes une agence qui mettons en relation nos clients avec vous photographes indépendant afin de réaliser des missions photographiques. En devenant  un partenaire à nous (!), nous vous créons un profil sur notre platform où vous serez en mesure de mettre à jour votre calendrier et être proposé (!) des shooting en fonction de vos étiquettes. Vous obtenez ces étiquettes après avoir réalisé un shooting test Exemple: l'étiquette Fooding, l'étiquette immobilière etc

De plus, sachez que vous serez que photographe, nous nous occupons de créer les invoices (évidement Ducon puisqu'il n'est pas question de savoir combien est facturée la mission au client par MEERO)d'organiser les shoots mais aussi de réaliser toute la partie Post production. 

Nous insistons que cette opportunité est une activité complémentaire a ce que vous faites. 

Pour ce projet particulier:

un peu moins de 1 heure de travail pour 23 photos payées 40 €

Par ailleurs, nous compensons vos trajets à hauteur de 0,20 € pour chaque kilomètre dépassant les 40 kilomètres aller-retour (Pour info, le Barême fiscal 2020 varie de 0,45 à 0,60 € dés le premier kilomètre). 

Pour ce qui est du paiement, il est réalisé tous les 5 et les 20 du mois par Virement Bancaire Direct

Si cela vous intéresse .... Bla bla bla blalalla bla ... 

Résumons-nous. Si vous signez avec ces illettrés, vous serez payés 40 € bruts la prise de vues + 2 € pour un déplacement de 50 Kilomètres. En prime vous perdrez vos droits sur votre travail. Belle opportunité, n'est-ce pas ? Et encore, ça c'est si t'arrives à te faire payer avant le dépôt de bilan.



mardi 18 octobre 2022

Fuck en Stock








Depuis 20 ans, le prix moyen des licences sur les photos n'a cessé de se casser la gueule et une fois qu'il est arrivé à une somme où moins ce serait zéro, les petits fils de putes qui sont à la tête des banques d'images ont décidé de s'attaquer à la dernière variable d'ajustement qui restait, la durée de la licence (*) d'utilisation. Parce que des photos, ils en ont des centaines de millions, donc si t'es pas content c'est un peu comme si t'étais un moustique sur le dos d'un éléphant. Mais eux ils gagnent du fric quoi qu'il arrive. 

Ici, un bel exemple de licence de merde accordé pour une utilisation "Monde Entier" pour un usage éditorial, site web, application et social média pour illustrer un article avec droit d'archivage à perpétuité et un droit d'utilisation qui débute en octobre 2022 et qui se termine dans 10 ans. Ce qui signifie que l'utilisateur peut publier cette photo autant de fois qu'il le veut et ce pendant 10 ans. Initialement cette photo est en droits gérés (rights managed), ce qui voulait dire que le prix de cession de droits devait être calculé sur la base de l'utilisation qui en sera faite. Une règle qui a été dévoyée totalement, genre je te retourne et je t'encule Marie-Thérèse.

J'ai shooté cette photo (et beaucoup d'autres) à Tokyo, il y 3 ans et la banque d'image en question en a l'exclusivité. Ce qui veut dire qu'elle me rétrocède la modique somme de 1,2 US Dollar (soit 40% du prix de vente) et qu'elle se garde 60% de la somme totale.

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

(*) Licence : Contrat de cession de droits défini par le prix, les domaines d'utilisations et la durée d'usage

vendredi 14 octobre 2022

Oksana

De temps en temps, Paris-Match se souvient que jadis, il était un magazine qui racontait le monde. Bien avant que qu'il ne lèche le cul des hommes politiques ou qu'il fasse des publi-reportages sur les dictateurs en villégiature à Paris, pour faire du shopping chez DIOR ou chez Chanel, Paris-Match publiait des reportages. C'était il y a longtemps et rassurez-vous, cela ne dure jamais beaucoup plus que le temps d'un numéro. Cette semaine, j'ai entendu Patrick Chauvel, un des reporters de guerre français digne du plus grand respect, raconter l'histoire de cette photo et de cette enquête, de la mort horrible de cette jeune femme et de cette ignoble tragédie qui souille la Russie et l'humanité toute entière. 


Peu importe que sur son site, Paris-Match se trompe en disant que cette jeune femme avait 25 ans, puis dans le texte qu'elle en avait 34 ans. Il fallait absolument montrer cette photo. Cette photo qui hantera le monde pour longtemps, comme d'autres en leur temps. La question ne se pose même pas.
Elle montre qu'au delà d'être des fils de pute en certaines circonstances, alors que ces chiens se prennent certainement pour des héros, les soldats peuvent se conduire comme des monstres dénués d'une quelconque parcelle d'humanité. Comment ces mecs peuvent-ils regarder leur femme, leurs enfants dans les yeux après cela ? J'espère qu'ils seront pendus et qu'on crachera sur leurs tombes et sur leur noms pour l'éternité.


En enregistrant la page sur le bureau du MAC, je peux lire l'article dans son intégralité. 
L'article est publié dans le numéro de cette semaine.

Frozen Piglet


Là, l'interview de Patrick Chauvel sur C à Vous.




mercredi 28 septembre 2022

C'est la Rentrée




Ouais, enfin ça fait un moment que c'est la rentrée, je te signale et ça débute bien. Hier, 2 mecs d'une trentaine d'années ont essayé de me faire le téléphone dans la poche alors que je remontais la rue avec un gros sac à roulettes plein de matos. Le premier, je lui ai éclaté le coccyx à coup de pompes (ça doit être pour ça qu'on dit, je vais te monter en l'air ...). Il a poussé un petit cri d'animal blessé. Le second, je l'ai collé contre une bagnole pour lui expliquer que si je le revoyais dans le quartier, il rentrerait chez lui en pièces détachées. Ils ont détalé comme des lapins. Dommage que j'étais pressé, sinon vrai de vrai, je me serai bien battu avec ces deux minables pour évacuer toutes les frustrations que je ressens face à ce monde qui se démantibule de partout. On a beau être photographe, on en est pas moins homme. Enfin je crois.

Il y a quelques mois, j'ai ouvert un compte chez Shutterstock et chez Adobe Stock pour voir, vu qu'Alamy et les autres commencent très sérieusement à me chier dans les bottes. Eh ben j'ai vu. Comme je suis un peu maso, j'adore qu'une pseudo intelligence artificielle de mes deux trashe mes photos en m'expliquant que la mise au point n'est pas faite au bon endroit ou alors que mon appareil n'est peut-être pas assez performant. Ou même qu'elle m'indique que le motif du refus serait qu'un élément relevant de la propriété intellectuelle figure dans une photo de paysage. La meilleure étant de refuser une série en bloc, en prétextant qu'il s'agit d'un sujet rédactionnel réservé au titulaires de la carte de presse. Ça tombe bien, je l'ai pauvre conne d'AI.
Quelle rigolade ! C'est au moins aussi drôle que de se faire établir un arrêt de travail en cochant des cases sur un site de télé-consultation. Quand je pense que de toute ma vie, je n'ai jamais pris un seul jour d'arrêt et que même covid à mort, j'ai continué à bosser. Bon enfin passons ... Sur Shutterstock, j'ai quand même déjà gagné 1,49 USD pour 5 ventes avec moins de 100 photos. Trop la classe !

Sinon la boite que j'ai mandaté pour récupérer les droits sur mes photos volées sur internet  (inutile de me demander laquelle) m'a envoyé un relevé récapitulatif sur les dossiers en cours. Il y en aurait pour 220 000 euros, dont 55 000 pour un seul site du côté de l'Asie. Ça serait bien que le flouze, la moula commence à rentrer, parce que j'ai besoin d'un nouveau MAC à acheter et d'un 14-24 2,8 Nikon, plus un dos numérique pour mon Blad et un Z9 ou deux avec 3 optiques Z, plus deux trois autres trucs comme un écran 27 pouces tout neuf. 

La semaine dernière, j'ai fait des photos en prison. C'est au moins la cinquième fois que je fais de la prison (comme photographe, t'es con où quoi ?). La première c'était la Santé et puis Fresnes et Bois d'Arcy et puis je ne sais plus quoi. Je me souviens avoir été surpris par l'odeur, un mélange d'urine, de désinfectant et de vomis. Et aussi par les "Vas te faire enculer avec tes photos", "Range ton appareil sale fils de pute", "je vais te niquer ta mère et ta grand-mère", "fous-toi ton zoom dans le cul". Et j'en passe, tous des poètes ! C'est marrant, sur les chantiers "d'établissement carcéral", il y toujours une cellule témoin qui se visite, comme les appartements témoin dans les programmes immobiliers, là où t'en prend pour 20 ans, mais de crédit. 

Cette semaine, j'ai refusé un boulot qui ne se refuse pas, la veille pour le lendemain. Mais j'en ai rien à foutre. Il y a longtemps, je ne prenais jamais de vacances, je vivais seul et je travaillais tout l'été. J'avais toujours peur de laisser passer une belle opportunité. Mais tout ça c'est fini. Aujourd'hui, j'ai trop de boulot. On dirait que mon génie de photographe est sur le pont d'être reconnu, mais c'est trop tard. Je suis presque mort. 


Frozen Piglet

Sinon tu veux toujours devenir photographe pauvre con ?

mercredi 3 août 2022

J'aime pas Getty




J'aime pas les photographes de Getty non plus. D'ailleurs, c'est curieux chez ces mecs, ce besoin de faire des phrases entre 2 rafales de 283 photos identiques. Ce qui est encore plus curieux, c'est que les petits fdp avec leurs hybrides de mes deux se retrouvent en masse chez Getty pour vendre leurs photos à 20 centimes en Chine et foutre encore un peu plus le bordel. On avait pas besoin de ça. Moi j'y suis pas chez Getty, mais en fait j'y suis quand même malgré moi, à cause des accords croisés entre agences. Juste assez pour savoir que Getty est le rendez-vous de tous les escrocs de la presse et du web. Tous ceux qui viennent profiter de l'aubaine, de la sueur des autres et des abonnements à prix discount. Je ne comprends même pas que cette boite de merde existe encore avec un endettement monstrueux et un modèle économique qui ressemble tellement à UBER PHOTO qu'elle devrait être en faillite depuis longtemps. Comment être pris au sérieux par le service juridique d'un média qui t'as volé une photo vendue 20 centimes d'euros ? Je te le demande.

Par contre j'aime bien faire des photos dans la rue. C'est même une de mes occupations principales quand je n'ai rien à foutre, à part glander devant mon écran sur le net. Mes deux sujets favoris depuis au moins 2 ans, c'est les poubelles et les travaux à Paris, cette ville que j'aime devenue dégueulasse et que je ne reconnais plus. L'autre, c'est tous les crétins qui roulent sur des engins à 2 roues électriques ou pas en grillant les feux. A vrai dire, c'est les mêmes. J'envisage sérieusement d'acheter un cheval pour démontrer que oui, décidément c'était mieux avant. 

Parfois je suis étonné de voir la capacité d'autodestruction qui anime notre monde. C'est fascinant de contempler ce désastre et de voir Nabilla vanter les mérites du trading et se faire condamner à 20 000 euros d'amende alors qu'elle gagne 400 000 euros par mois avec des placements de produits et ses 5 millions d'abonnés. 

Dans 72h00, je serai en vacances dans les Alpes à faire chier les marmottes, mais au moins je pourrais respirer le bon air.  Passez de bonnes vacances les mecs et profitez de la vie en n'oubliant pas de rire de tout. Le reste n'a pas d'importance.

Frozen Piglet



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