mercredi 25 juin 2025

Paris Martyrisé, Paris Prisonnier



Quand j'ai rien à foutre, c'est à dire jamais, je vais faire une manif ou deux, histoire de changer d'air, de me dégourdir les jambes et de me faire déboucher les bronches au lacrymo bien mieux qu'au sommet du Mont-Blanc. Après je mets les photos en agence et personne ne les achète, sauf à l'étranger pour critiquer la France et dire qu'elle est en pleine décadence. C'est comme quand je fais la grève des poubelles. Hein ? Si la grève des poubelles je te dis ! Ouais ben ta gueule !! On fait ce qu'on peut et l'Elysée refuse de m'accréditer je te signale !

Dans ces cas-là, dans les manifs je veux dire, je laisse mes convictions personnelles au vestiaire. Gauche, droite, extrême milieu, je m'en tape comme de mon premier 24X36. J'ai même pas le brassard presse à l'épaule (en plus j'en ai pas), vu que dans tous les cas, ça attise l'agressivité des membres du club des connards, à jour de leur cotisation annuelle. Ils sont toujours au rendez-vous, à croire qu'ils n'ont rien à foutre de leur pauvre vie. Par contre, je vais te dire, la connerie est la force spirituelle la plus puissante au monde, mais elle est aussi la mieux partagée, aussi bien par les manifestants que par les forces de l'ordre. Mais les forces de l'ordre, vu ce qu'elles prennent dans la gueule, j'ai presque envie de les pardonner. 

Je dois constater que c'est clairement lors des manifs de gauche que je suis aujourd'hui témoin des trucs les plus dégueulasses et que je me fais régulièrement insulter à la limite de l'agression. Tant que les black blocks ouvraient le bal avec leurs tenues de bouffon, ça me faisait plutôt rigoler, ces petits trous du cul toujours en tête de manif pour foutre le bordel avec le visage masqué, sans doute pour cacher leur acnée pustuleuse. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus flou et des petits groupes se déplacent en foutant le feu à des tas de palettes de bois parfois pour faire diversion. Les bagnoles brûlent et les magasins sont détruits par des pillards opportunistes qui viennent pleurnicher quand ils se font gauler. Mais la plupart du temps ce sont des petits groupes qui montent des banlieues pour voler et éventuellement agresser et dépouiller à la moindre occasion. Les manifs, c'est devenu leur terrain de chasse. Heureusement, les LFI sont là pour dire : circulez, il n'y a rien à voir tas de fachos !

Alors ? Toi aussi tu veux te faire fracasser la gueule et te faire voler ton matériel pauvre con ?

Eh bien rejoins moi !

Frozen Piglet 


dimanche 22 juin 2025

Ravage



Ce n'est pas un secret, j'habite le quartier de Montmartre que j'aime d'amour et j'y suis né. Hier, c'était la "Fête de la Musique" et comme chaque année, je suis resté chez moi. D'abord on crevait de chaud et ensuite, c'est un jour que j'exècre depuis longtemps, pour des tas de raisons. Un jour où le club des minables de tous bords se donne rendez-vous pour pourrir ma ville. L'alcool coule à flots, tout comme le vomis et je ne parle même pas du reste. Pour ceux qui n'ont pas ramené leur bouteille pour se mettre bien, il y a la Poliakov, cette vodka bas de gamme qui brûle la gorge, très appréciée des SDF et vendue un peu partout à bas prix, mais plus chère que la 8.6. Car une fête n'est pas réussie, tant que tu n'es pas 3 grammes dans le sang, semble t-il.

La plupart du temps, il n'est pas question de musique, mais surtout de bruit. L'essentiel est de montrer qu'on a la plus grosse sono pour écraser le voisin sous une avalanche de décibels. A 120 dB, on est pas sur de la musique de chambre, mais plutôt sur de la techno et tous ses avatars de merde. Une sous-culture qui pollue l'univers sonore à 120 BPM, sans se soucier le moins du monde des dégâts collatéraux. 


Ce matin, je suis sorti faire quelques courses et j'ai pu contempler le désastre après cette nuit un peu agitée : Bouteilles vides ou pleines d'urine, amas de mégots de joint et de cigarettes, tas d'ordures de toutes sortes et éclats de verre, préservatifs usagés et petites culottes abandonnées à leur triste sort. Fort heureusement, toute cette belle jeunesse retournera dés lundi à ses valeurs humanistes et fondamentales pour la planète, comme le développement durable, la fast fashion et la bataille contre la pollution des océans, l'anti-racisme à géométrie variable et le tofu fumé, le gauchisme acculturé et la poursuite de ses brillantes études, avec année de césure à Singapour. 

Des photos de la fête de la musique, j'en ai fait des tas et j'en ai pas vendu souvent, donc l'idée d'illustrer cette manifestation annuelle ne me semble pas d'une urgence primordiale. Tous ces gens-là, ils me font pitié. Mais avec eux, nul doute que l'avenir de la France est assuré ...

Frozen Piglet 

  

vendredi 20 juin 2025

Combien gagne un photographe ?



Ça fait longtemps que je n'ai pas abordé le sujet brulant qui vous préoccupe tous depuis toujours. Mais si ! Vous savez bien ! La réponse à LA question qui va déterminer ou non la concrétisation d'une vocation naissante ou bien la tuer dans l'oeuf de poule (élevée au grain, en plein air), sans l'ombre d'un doute. Cette question, c'est bien entendu: Combien gagne un (les) photographe(s), ces petits fils de pute ? Ça, on peut dire que c'est un secret bien gardé. Mais moi, je connais la réponse et toi non, pauvre zulu emplumé de chez Citizenside genre de mes deux. Ah non merde, c'est vrai, ils ont déposé le bilan ... Tout fout le camps. 

Alors pour commencer, il y'a la carte de presse. Cette carte il faut l'avoir pour pouvoir bosser dans la presse et pour l'avoir, il faut bosser dans la presse (sinon, tu peux pas l'avoir). Ben oui ! On va quand même pas filer une carte tricolore officielle à n'importe qui quand même ! La carte de presse, moi je l'ai et toi pas. Je fais donc partie des derniers 760 mecs en France qui peuvent frimer au bistrot et passer les barrages de flics pour aller faire des photos place de la République. Bon mais ça, ça ne dit pas grand chose sur combien on gagne comme photographe de presse. Surtout que les exigences de la commission d'attribution de la carte de presse ont été comme qui dirait revues à la baisse depuis un certain nombre d'années déjà. Alors pour que les photographes (pigistes) ne disparaissent pas tout à fait du paysage journalistique, disons que le ticket d'entrée tourne autour de 750 euros en salaire brut mensuel en pige presse (ou même moins dans certains cas alambiqués). T'imagines ? Ça, ça te donne une idée de l'état de la profession. Enfin est-ce qu'on peut encore parler d'une profession ?  Moi je vais te dire la vérité. Dés qu'on parle pognon, les photographes la ramènent pas (sauf les mythos qui parlent toujours d'une belle vente en 1997, mais jamais des pourries), parce que ils ont trop honte.
Alors bien sur, il y a encore quelques services photos de par-ci par-là, dans la PQR ou à la mairie de Paris. Il y en a même qui sont mensualisés en CDI et bien payés en plus (les enfoirés). Non mais je vais te dire. Quand t'es pigiste, si tu arrives à faire 2000 ou 2500 euros par mois sur l'année, soit tu couches avec la chef icono et tu la fais hurler, soit tu es mauvais comme un cochon et pistonné comme un petit enculé (moi ? Euh ... Je suis dans les deux catégories en même temps, comme-ça, je double mon salaire). En plus, il faut payer ton matos qui coûte un bras (Prix du Nikon Z9 boitier nu: 5500 euros). Alors bien sûr, en tant que jeune freluquet, il y'a papa maman pour te payer ton premier Canon R5 ou une connerie du même genre, ce qui va te permettre de travailler gratos pour des "médias indépendants" qui parlent des trucs qui n'intéressent pas les médias officiels qui nous manipulent. Mais je te signale pauvre con, que dans ce métier, la première qualité, c'est de durer. Et ça, c'est pas gagné pauvre buse. Alors évidemment, à coté des organes de presse sous xanax, il y a les agences photos. Être estampillé AFP ou Reuters ou Getty, ça fait peut-être bien dans le tableau, mais si ça paye même pas le loyer, les spaghettis et la sauce tomate, ça sert à quoi ? Regarde. Moi par exemple, j'ai signé très récemment avec 2 agences (une par orgueil et l'autre par opportunisme). Ma première photo a été vendue à un site internet finlandais pour 6.42 US dollars. Après les 70% de commission rétrocédée à l'agence et à son intermédiaire, il me reste ... 1.92 US dollars (et c'est pas un microstock). Quand je pense que les VTC gueulent parce que UBER leur prend 20% de commission sur leurs courses. Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet


lundi 16 juin 2025

Vaincre ou Mourir






En matière de photo professionnelle au sens où l'on en fait son métier, il vaut mieux éviter de regarder par dessus son épaule pour contempler le temps qui passe et le désastre. Et pourtant ... 

Ça fait déjà un paquet d' années que je vois des magazines, jadis de premier plan, publier des photos particulièrement médiocres. Gestion de la lumière inexistante, cadrages approximatifs et rendu général avec un aspect très désagréable à l'oeil, en partie à cause d'un papier bas de gamme et d'une impression dégueulasse, mais surtout par manque de professionnalisme. Tout se passe finalement, comme dans bien d'autres domaines où le travail et la compétence sont ignorés au profit d'une pseudo spontanéité créative pataugeant dans l'amateurisme de bas niveau. En fait la raison est très simple, les commanditaires sont aussi nuls que ceux qu'ils prétendent missionner. Et en matière de nullité, on peut toujours progresser, croyez-moi. Regardez Macron et son gouvernement ...

Cela me rappelle le temps béni où je voyais des mecs rentrer du Pôle Nord pour faire développer 5 films vierges, parce que ils ne savaient pas charger leur 24X36. Comme de toute façon, ils étaient sous-ex de 5 diaphs à cause de la neige, ce n'était pas très grave ... En même temps prendre 36 photos sur la même amorce sans avancer le film d'un centimètre, c'est presque une sorte de performance qu'il convient de saluer. Bien sûr, depuis cette époque lointaine, le monde a évolué et les hordes de presses boutons numériques ne voient désormais le monde qu'à travers leur petit écran. Mais ils sont toujours aussi nuls.  

Finalement tout aujourd'hui est question de flatter des égos, faire l'artiste et soigner son look. Manque de pot, pour durer, il faut surtout gagner sa vie et quand on travaille dans la presse, il faut se lever tôt, très tôt pour aller bosser. C'est autre chose que de faire des petits tirages de merde pour "exposer" grâce à son nom de famille ou dans un lieu charmant, sponsorisé par papa maman. Quand à ceux qui s'emboitent les uns dans les autres, je ne préfère même pas en parler. Et puis aujourd'hui, il y a aussi une nouvelle engeance : les "artistes IA". Des mecs qui se prennent pour des créateurs, alors qu'ils ont écrit 5 lignes pleines de fautes dans une petite case ? Non mais laissez moi rire. Des cafards tout juste bons à piller le travail des autres, les vrais. Mais l'essentiel est devenu de générer sans se fatiguer, des images fausses pour tromper les idiots. 

Pour autant, existe-t-il des raisons d'espèrer ?  Je ne voudrais vous alarmer et encore moins vous décourager, mais sans vouloir paraitre désagréable, je n'en vois aucune. Tant qu'on avait ces armadas de petits connards qui balançaient leurs pauvres photos numériques partout, en rêvant de voir publier leurs merdes, ce n'était pas bien grave. Mais aujourd'hui, ce n'est plus la même limonade avec le net et les "nouvelles technologies". Si tu n'es pas bimédia et même trimédia, tu n'as aucune chance, de gagner ta vie je veux dire. En ce qui me concerne, j'ai choisi l'écriture comme activité secondaire. Principalement pour montrer aux rédacteurs qui ont toujours eu un énorme complexe de supériorité, que je peux faire mieux qu'eux sur le texte et bien mieux sur les illustrations, même sur un quart de page dans un coin de l'article. Mais ce n'est plus suffisant.

Le truc, c'est qu'il faut en plus maitriser la vidéo et le montage, notamment pour les réseaux sociaux, ce qui nécessite encore d'autres investissements. Et pourtant croire qu'on peut assurer un reportage texte photo et vidéo en même temps sur le même évènement, c'est le signe de l'esprit dérangé d'une dircom ou d'un red-chef de pacotille. " Ben quoi ? Je le fais bien avec mon IPhone !" - C'est ça, ferme bien ta gueule, t'auras chaud aux dents ...

Il y a un autre truc qui me défrise, c'est les néo photographes qui postent sur les forums pour demander quelle somme ils doivent inscrire sur un devis, avec de multiples options sur 20 lignes sur les cessions de droits. Si tu crois que tu vas passer comme ça, tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'au coude mon garçon (ma fille en option). On en reparle dans 5 ou 10 ans quand t'auras les idées un peu plus claires et que tu seras devenu fonctionnaire territorial en charge des espaces verts et des boulodromes ou responsable du photo-club des PTT. 

Photographe professionnel, ça veut dire que tu gagnes ta vie avec ce métier de façon régulière, sans oublier les dépenses pour ton équipement et pour son renouvellement. Ben ouais ! C'est pas ta grand-mère qui va te les payer tes Nikon et ton MAC et tout le reste avec les flashs et les accessoires, t'es idiot ou quoi ?? 

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

  • J’aimerais qu’un jour, nous nous retrouvions dans une autre vie…
  • Ni aussi têtus, ni aussi jeunes,
  • Ni aussi aveugles, ni aussi orgueilleux.
  • Sans prétextes, mais avec des passions.
  • Sans masques, ni prétention.
  • J’aimerais… »
  • Car nous avons cette fâcheuse habitude d’aimer à moitié,
  • De taire ce que l’on ressent à ceux qui sont là, tout près.
  • Cette habitude de regretter ce que l’on aime,
  • Mais seulement une fois que cela s’en est allé.
  • Nous avons la mauvaise habitude de gaspiller le temps,
  • À courir après des illusions,
  • À poursuivre des rêves qui ne sont pas les nôtres.
  • Et surtout, nous avons cette triste habitude
  • De ne pas voir ce qui compte vraiment…
  • Jusqu’à ce qu’il soit trop tard.


Charles Bukowski

 








 

lundi 26 mai 2025

Beyrouth sous les bombes




J'ai eu la chance, il y a quelques années (on va dire cela), de séjourner à Beyrouth et au Liban sud, à quelques encablures de la frontière avec Israël, pour quelques semaines. J'étais notamment chargé d'un reportage sur un camp de réfugiés palestiniens pour le compte d'une ONG que je ne nommerai pas, pour des raisons évidentes et tant elle m'a déçu par la suite. J'y ai rencontré un peuple accueillant et j'ai même été hébergé pendant une dizaine de jour par une famille du camp, partageant son quotidien et ses repas. Encore aujourd'hui, l'association utilise mes photos sans me créditer, bien entendu.

J'ai toujours eu des copains libanais lors de ma scolarité (et des iraniens, un peu plus tard). La plupart du temps, il s'agissait de chrétiens éloignés de leur pays par la guerre civile et leur cohorte de milices à la solde de l'étranger. J'ai beaucoup aimé ce pays et sa population tellement attachante, mais pas de la même manière que les riches saoudiens qui viennent passer 2 semaines au bordel à Beyrouth, en se saoulant jour et nuit, parce que ils ne peuvent pas le faire dans leur propre pays. Comment un état aussi petit que le Liban peut-il compter autant de confessions religieuses ? C'est encore un mystère pour moi, mais c'est un fait historique. En tout cas, nulle part au monde, on y est aussi bien reçu et c'est un merveilleux pays. Je ne sais même pas pour quelle raison, je raconte cela. La nostalgie sans doute ... 

Autres temps, autres moeurs. Je ne pensais pas voir un jour l'extrême gauche française se salir à ce point en devenant l'allié objectif de l'extrême droite, qui en tirera probablement les bénéfices à court terme. Tout cela est le résultat de décennies de pouvoirs faibles successifs et du travail de sape d'une classe politique faite d'arrivistes, d'idéologues, d'abrutis et d'énarques. Mais le tribunal populaire qui siège jour et nuit sur les réseaux sociaux animé par des débiles, des dissimulateurs et des élus de circonstance les battent à plate couture. 

Devant cet effondrement intellectuel qui mène au déclin probable de notre pays, le photo journalisme et le journalisme tout court, aura son rôle à jouer comme toujours, pour combattre la désinformation et la manipulation qui  polluent les esprits.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet
   

Nicolas Gómez Dávila, « 
personne ne méprise autant la crétinerie d'hier que le crétin d'aujourd'hui »

 

mercredi 14 mai 2025

Pack de Débutant


 




























Quand j'ai un peu de temps à perdre (C'est par période, mais c'est assez rare), je contemple des conneries sur internet comme tout le monde. La connerie, c'est la ressource inépuisable du 21ème siècle. Elle avale tout et régurgite une sorte de bouillie informe qui dégage une puanteur immonde, comme un collecteur de tout à l'égout géant. Si la connerie pouvait se vendre, le budget de l'état serait excédentaire pour des siècles et je pourrais me payer un Hasselblad numérique avec plein d'objectifs. La nuit quand je ne dors pas, c'est à dire toutes les nuits (parce que Madame Piglet ronfle comme un remorqueur ... Mais non je l'ai pas dit !), je regarde sur mon IPhone le fil de conneries qui passe sur Threads, la nouvelle plate-forme où les connards et leurs cortèges de conneries pullulent. À croire qu'ils se reproduisent. On y trouve aussi beaucoup de gens qui se disent photographes. Je dis ça je dis rien ... Moi-même, je laisse des conneries un peu partout pour apporter ma pierre à l'édifice, mais je ne suis pas certain d'être à la hauteur de certains génies qui frôlent le sublime. Je suis quand même étonné de voir que l'extrême gauche est en passe de battre à plate couture l'extrême droite, en matière de connerie. Les français me surprendront toujours.

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?  

Frozen Piglet

« Personne ne méprise autant la crétinerie d'hier que le crétin d'aujourd'hui » Nicolas Gómez Dávila, 



jeudi 10 avril 2025

Comme des Connards




Parfois je me laisse des commentaires à mes propres posts. 
Il faut dire que je ne suis pas toujours d'accord avec moi-même aussi, surtout après coup. Mais ce n'est pas vraiment un problème pour moi, le relativisme. Je dois être schizophrène ou un truc dans le genreJe suis à un moment de ma vie où ma conscience politique frise le zéro absolu de toute façon. À défaut de bulletin de vote, je n'ai plus que mon mépris à mettre dans l'urne, pour ceux qui mandat après mandat nous ont consciencieusement trahi. Je ne fréquente plus beaucoup le bureau de vote de l'ancienne école de Miss Piglet où je croisais Michou du Cabaret du même nom de la rue des Martyrs. Il disait : "Moi au moins, on sait pour qui je vote !", vu qu'il portait un costume 3 pièces bleu RPR. Ça fait une voix de moins puisqu'il est mort et que son cabaret a été vendu à Gad Elmaleh. Quand j'y vais au bureau de vote par inadvertance, j'écris des conneries sur le bulletin qui devient nul, genre : allez tous vous faire cuire le cul tas de connards, mais je ne vais jusqu'à y mettre une préservatif usagé comme on me l'a raconté l'autre fois.

Face au fanatisme je sais une chose, il ne faut jamais utiliser un appareil photo qu'on vient juste d'acheter pour une prise de vues sur une manif d'extrême droite. Et encore moins sur une manifestation d'extrême gauche. En ce qui me concerne, je me tiens au milieu pas pour voter, mais pour faire des tofs. S'il y a une chose que la vie m'a appris, c'est reconnaitre les connards de loin. Connards de gauche, connards de droite, peu importe, la connerie n'a pas de parti. C'est pourquoi je recommande la fusion entre LFI et le RN. Mais non je l'ai pas dit ! 

Et les mecs qui hurlent "Paris ! Paris ! On t'encule !" ils votent ? Ils votent pour qui ?

N'oublions pas les fabuleux connards à peu près du milieu (c'est à croire qu'ils se reproduisent) qui après des décennies au pouvoir, nous ont amené là où nous sommes aujourd'hui. C'est à dire vers la faillite et dans une situation plus très éloignée de l'insurrection et de la sauvagerie. Je suis impatient de documenter cela. Bonne chance les mecs !

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

lundi 17 mars 2025

True Lies


L'irruption de l'intelligence artificielle dans le monde de l'image est arrivée comme une déflagration dont l'écho résonne encore à mes oreilles. Elle est pourtant un pur produit de notre temps extrêmement troublé et en perte de repères. Comment s'inventer une carrière d'artiste en volant le travail des autres sans aucun risque ? Désormais rien n'est plus facile que de rédiger son petit prompt, et en appuyant sur un bouton, d'attendre fébrilement 30 secondes, que la machine régurgite une pseudo image géniale, résultat de la compilation du travail des autres. On ne vole plus un photographe (ce qui se voyait déjà sur les réseaux sociaux), mais on vole tous les photographes. C'est bien plus confortable pour les hordes de petits connards mythomanes qui peuplent les réseaux sociaux, et pour qui l'apprentissage d'une technique quelle qu'elle soit ne signifie rien puisque qu'il suffit de cliquer pour ramasser des likes.   

Pourtant, cela n'est presque que peau de zob par rapport à la désinformation, les escroqueries, les manipulations de masses de pauvres idiots qui se multiplient sous l'oeil indifférent des plateformes et des réseaux sociaux. En la matière, tout ce qui peut être fait sera fait car Internet est une arme de destruction massive des esprits, j'allais dire des pauvres d'esprits, mais pas que. Ce serait presque drôle si ce n'était pas aussi tragique.

Je connais tellement de mecs comme moi qui sont dans la merde en France et ailleurs. Des vrais professionnels avec un travail totalement original et de grande qualité, que ça me donne envie de vomir. Pour ma part, je suis relativement épargné pour une unique raison. J'ai la carte de presse depuis très longtemps et je suis donc payé en salaire, selon la convention Collective de la Presse. Avec des collaborations régulières et sur le long terme, on ne peut se débarrasser de moi que sur une rupture de contrat de travail et vue mon ancienneté, ça chiffre. Mais je ne fais aucune illusion, je fais partie de la dernière génération (très) relativement protégée par un statut réglementé. Après moi le déluge et vive la précarité de l'auto-entreprenariat ou un statut similaire de merde, du même acabit. La carte de presse, c'est un peu comme les vélo au feu rouge. Il y en a un sur mille qui s'arrête et un sur mille qui l'a.

Je le sais depuis longtemps. S'il n'y a aucun changement de cap, tôt ou tard, le monde versera dans la sauvagerie des images et du reste. Après tout il y a tellement de photographes qui n'ont jamais su gérer leur vie tout court, pour finir dans la misère ou morts, que cela ne choquera personne. Mais quand ce sera l'immense majorité des gens qui seront dans un océan de merde, que se passera t-il ? Hein les jeunes ? Bon en attendant, continuez à faire vos petites images avec votre IPhone 16 payé par Papa Maman, pour les poster sur Instagram ou je ne sais quelle plateforme à la mode cette semaine. Des "collabs" ils appellent cela les jeunes. C'est pas payé et si t'as de la chance, tu fais des shifts chez McDo pour aller au cinoche. Si ta grand-mère te file des tunes pour Noël, tu peux même te payer tes tazs et des whiskys coca. Oh la chance !

Remarque, moi j'ai travaillé dans un supermarché parisien les vendredis soir et les samedis soir pendant 4 ans, quand j'étais étudiant. mais c'était pour me payer mes premiers appareils photos.

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet


 



vendredi 7 février 2025

Oh mince, pas de bol !


 



Parfois, je me pose la question de savoir si j'ai raté ma vie professionnelle. Il faut se rendre à l'évidence, je n'ai pas d'autres talents que d'écrire des articles minables lus par personne et faire des reportages photos merdiques, à moins que ce soit l'inverse. Bien sûr, j'ai travaillé pour des hebdos de la presse nationale. J'ai été publié dans dans des trucs célèbres comme le New York Time, le Wall Street Journal ou Newsweek aux Etats-Unis de façon épisodique, dans des titres magazines en Espagne, en Italie, au Japon, en Corée, en Allemagne et dans plein d'autres pays comme la Chine, Taïwan et la Russie. J'ai aussi signé des contrats avec des agences photo jadis très célèbres et aujourd'hui moribondes, comme tout le secteur de la photo de presse. Il y a aussi les banques d'images aux prix tellement bas qu'on se fait honte quand on télécharge des reportages. 

Pour autant, il ne restera rien de mon travail, à part quelques pages découpées dans un book poussiéreux jeté dans un coin sous mon bureau. Récemment, un ami m'a remis une dizaine de classeurs remplis d'Ektas et de négatifs tous formats, d'une photographe proche d'artistes célèbres. Ils avaient été jetés à la poubelle, vraisemblablement par ses héritiers peu soucieux de préserver son travail. "Memento Mori" disent les latinistes : "Souviens-toi que tu vas mourrir". Et j'ajoute que tu n'es pas complètement mort tant quelqu'un, quelque part pense encore à toi ... Pour ma part, j'ai l'âge d'avoir ma galerie de disparus et je les invoque régulièrement en conversant avec eux. Ben ouais quoi ???!!!

Parfois j'ai l'impression d'avoir gâché mon talent par manque d'ambition. En réalité, je n'ai jamais atteint les objectifs que je m'étais fixés, si ce n'est celui de gagner ma vie quelles que soient les circonstances. C'est sans doute le principal handicap à surmonter quand on veut être photo-journaliste. Se réaliser en tant que professionnel, c'est durer, gagner en expérience et vivre sa vie pleinement sans avoir à la subir comme une pauvre chose, mais gagner sa vie, la belle affaire ... Expliquer cela à des gens qui osent dire que "les amateurs sont parfois meilleurs que certains professionnels", c'est perdre un temps précieux à expliquer la vie à des imbéciles. 

Quand je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule, je mesure le chemin parcouru et quand je regarde devant moi, je contemple le désastre et l'impasse dans laquelle nous sommes engagés au delà de la limite de vitesse autorisée. Quand va t-on se prendre le mur en pleine gueule ? Là est la question, car le vieux monde est en train de craquer de partout, face à la nullité de nos "élites" qui écrivent le monde et qui nous promettent des lendemains qui chantent depuis la nuit des temps. Ne parlons même pas du wokisme qui est au 21ème siècle ce que la peste et le choléra étaient au moyen-âge. Non mais sans déconner pour une fois, je suis très inquiet et vous ?

Frozen Piglet 


mercredi 8 janvier 2025

Génération Z




À Tout ceux qui commencent toutes leurs phrases par "du coup", "en vrai", "à la finale", "Wesh", "Ok boomer", "genre", "c'est démodé", "red flag", "sur le Coran de la Mecque". Tout ceux qui ne peuvent pas passer une soirée sans se murger et prendre des tazs en se mettant minables et en donnant des leçons à la terre entière, alors que leur culotte est jaune devant marron derrière et qu'ils n'ont encore rien fait de leur vie. Ceux qui font leurs devoirs sur Chat GPT, Ceux qui foutent le feu aux bagnoles et qui trouvent cela très amusant. Sincèrement, je m'inquiète pour vous ... mais pas trop "enfaite". 

À ceux qui dansent sur les cadavres en buvant du Champagne acheté chez LIDL à République, ceux qui se nourrissent au McDo et qui ne savent pas distinguer une courgette d'un concombre, ceux qui pensent que le wokisme est l'aboutissement d'une réflexion intense de l'intellect, ceux qui pensent que les "mégenrer" est une insulte à ce qu'il sont, ceux qui n'on jamais lu un livre, mais qui pensent que la culture, c'est internet et les réseaux sociaux et que de toute façon, ils n'ont rien à apprendre des adultes. Ceux qui sont incapables de faire cuire un oeuf et qui se font livrer par des immigrés sans papier exploités et qui refusent de descendre 2 étages dans la rue pour réceptionner leur commande, alors qu'ils votent (ou pas) LFI. 

Ceux qui croient que le monde n'existait pas avant leur arrivée sur terre. Ceux qui sont photographes, cinéastes et directeur artistique, et encore plus risible "artiste IA" à 18 ans et demi grâce avec leur IPhone 15, alors qu'ils sont incapables de formuler une phrase avec sujet verbe complément sans faire 7 fautes d'orthographe.

En 2025 et toutes les années qui suivent jusqu'à la fin des temps et même après, je vous pisse dans l'oeil et je vous chie dans la poche. Tas de clochards. Votre arrogance finira par vous tuer. 

FP 

"La connerie est la force spirituelle la plus puissante au monde" Romain Gary

mercredi 11 décembre 2024

L'amour propre ne dure jamais très longtemps

Publié en 2013 sur KCB

Un bruit insistant court selon lequel Lagardère voudrait vendre certains de ses magazines (si le coeur vous en dit ... "France Dimanche" et "Ici Paris", 2 fleurons de la presse française sont à vendre les mecs). Faut dire que la presse n'est plus ce qu'elle était aussi pas vrai ? Bon enfin toute la presse est plus ou moins schizophrène en même temps. Mais Paris-Match qui fait partie de ce groupe est quand même largement tout en haut de la pile (c'est peut-être pour cela qu'il n'est pas à vendre lui). Il y a 3 façons de faire le grand écart: le facial, le latéral et le Paris-Match. D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours vu Paris-Match trainer à droite et à gauche selon le pouvoir en place et lécher le cul de tout le monde. Tout se passe finalement comme-ci ce canard était là pour rendre service à des amis et faire les relations publiques de tout un tas de gens puissants, de copains et aussi de clients peut-être ? C'est pour cela que quand on mélange la photo de presse avec Paris-Match et qu'on parle du photojournalisme à travers l'histoire de Paris-Match, je rigole. Ah ah... ah argg ! Tout ça c'est du passé. Ça date du temps où Paris-Match voulait copier "LIFE magazine" et "Jours de France" en même temps. 

Parce que entre 2 guerres civiles et des familles entières gazées au sarin, Paris-Match c'est ça:


Après bien sûr, quand ça tourne au vinaigre, cela devient du jour au lendemain: le couple infernal Bachar et Asma dans le même magazine d'infos sans concessions. Hein ? Bah ouais c'est ça le journalisme en France. C'est coller à l'actu ! T'es con ou quoi ?! Un jour invité de marque, le lendemain tyran sanguinaire. Kesta ta ?
Ce qui est curieux par contre, c'est qu'aujourd'hui encore, le but ultime de tout jeune photographe qui part en Tunisie, Libye, Egypte, Syrie (rayez la mention inutile) reste de faire sa petite double dans Paris-Match pour devenir un vrai reporter de guerre tatoué et si possible pas mort. Heureusement c'est pas les mêmes qui font les photos des amoureux à Paris et celles des enfants morts gazés en Syrie. Non non ! À l'Elysée, c'est toujours des gendarmes je crois qui font les photos. La prochaine fois ils en profiteront pour les arrêter et les jeter en prison. Hein !  Qu'est-ce qu'on rigole quand même ... Non ?

Frozen Piglet

L'amour propre ne le reste jamais très longtemps (Martin Veyron)

mardi 12 novembre 2024

Déclics


Ça c'est mon équipement standard, quand je pars en reportage loin de chez moi. 
Actuellement, 2 Nikon D5 plus 2 batteries de rechange supplémentaires et des cartes XDC Sony, Un flash SB 5000 avec 3 jeux d'accus Eneloop Pro 2500MAh et un diffuseur de poche. Mais j'ai aussi 2 petit boites à lumière hexagonales de 40 et 60 cm (Speedlite) que j'utilise parfois, tenues à la main avec une poignée et de très bons résultats en les désaxant. Le matériel, c'est simple, quand tu trouves une combinaison performante qui te convient, tu l'utilises en l'oubliant. Pour l'instant je n'ai pas cédé aux sirènes des Z9 qui me font de l'oeil, mais je crois bien que je vais plutôt acheter un D6 très rapidement. Cette série me correspond mieux et elle me semble beaucoup moins fragile que les Z, compte tenu du genre de boulot que je fais.  

Pour les Lens, j'ai un 14/24, un 24/70, un 70/200 tous en 2,8. Le 24/70 est un Tamron SP G2. J'ai aussi un Nikon 24/70 2,8, mais le Tamron est plus compact. En cas de besoin, j'ai aussi un Nikon D4 et un D3S, mais je les utilise plus rarement, tout comme mon 200-500, mon 24-120 et mes 85 (dont un Zeiss Tessar superbe objet), mon 60 micro et mon 50 1,4. 
Certains éléments sont de seconde main, mais tous achetés en excellent état. Le matériel neuf perd de sa valeur tellement vite aujourd'hui, que le marché de l'occasion est devenu attractif, surtout quand la matos est revendu paradoxalement par des amateurs qui prennent soin de leur équipement. En général je passe par la plateforme MPB pour les trucs d'occasion.

J'ai aussi un Canon EOS 1 Dx et le mythique 85 1,2 Canon,plus un 35 1,4 Sigma en monture Canon, juste pour faire chier le monde. 

Dans mon placard, j'ai un Hasselblad 503CW état nickel avec 3 objectifs et un Mamya RZ 67 avec 3 objectifs plus des accessoires, dos Pola, tubes allonges, etc ... Je les ressortirai l'un ou l'autre, quand j'aurai trouvé un dos numérique performant et abordable au niveau du prix, genre un truc qui ne coûte pas 10 000 euros. J'ai aussi un chambre 4X5 Calumet endormie sous une couche de poussière. Un jour peut-être ... J'aimerai bien faire des photos sur les plages de Normandie. 

J'ai tout un tas d'autres trucs qui se sont accumulés au fil des années, des boitiers argentiques ou pas, des objectifs AF ou pas et des accessoires qui ne me servent plus à rien. De toute façon, le matériel, c'est assez simple. Il faut des trucs de la gamme professionnelle, point barre. Tout le reste, c'est du vent.

En fait le matériel, je m'en fous un peu. Ce que je lui demande, c'est d'être fiable et de produire de bons résultats. Le reste, je m'en tape totalement. Si en plus je peux planter des clous avec, ça me va aussi. Quand il est usé, je le change sans me poser la moindre question, sauf celle du choix des possibles qui s'offrent à moi. Quand je vois les gens qui se prétendent photographes professionnels travailler avec un unique appareil, je rigole un peu. C'est prendre des risques inutilement et méconnaitre la loi de Murphy. 

Alors tu veux toujours être photographe "professionnel" pauvre con ?      

Frozen Piglet

jeudi 31 octobre 2024

Fuck me, I am Famous !



Il faut se rendre à l'évidence, sur 2000 mecs et greluches se déclarant photographes, il y en a à peine 200 qui s'en sortent aujourd'hui du point de vue financier (*). Il y en a 20 qui sont un peu connus et un seul sur 40 ou 50 000 qui est une petite star. Ne parlons même pas des 200 000 qui "se prennent pour" et qui grattent à la porte. Ils ne trouverons pour la plupart jamais l'entrée par manque de talent, de démarche opportuniste, d'originalité et surtout par manque de courage, de travail et de volonté. Encore faut-il ajouter que le talent ne suffit pas, il faut aussi gérer parfaitement le relationnel et la négociation. Sans compter qu'il faut se lever tôt le matin et ne pas compter ses heures. T'as compris espèce de feignasse ?

Ne parlons même pas de l'origine sociale ou du fait de porter un nom célèbre, ce qui rend soudain une production tout à fait insipide digne du plus grand intérêt pour des tas de personnes. C'est d'ailleurs le cas de nombreuses professions relevant du secteur artistique où pullulent les usurpateurs et les fils-filles de : acteurs, chanteurs, peintres, écrivains, romanciers, journalistes et photographes, créateurs de tout poil. La lutte des classes existe bel et bien et elle s'exerce dans de nombreux domaines. Pourquoi faut-il que les rejetons emboitent le pas de papa maman alors que tout pousse au contraire chez tout individu normalement constitué ? Eh bien je vais vous le dire, c'est la facilité ... et la reproduction du modèle social, tout comme une forme de népotisme (Si tu sais pas ce que ça veut dire, regarde dans le dictionnaire). 

Le truc, c'est que si tu n'es pas capable, même quand tu débutes comme photographe, de payer ton loyer, de payer ton matos et de te payer à bouffer, de nourrir ton chat au bout de 3-4 ans d'activité sans trop de difficultés (quitte à avoir un boulot alimentaire à côté), alors que t'es illettré et titulaire d'un master 2, c'est qu'il vaut peut-être mieux envisager une carrière de dilettante, d'assisté(e) ou de fonctionnaire territorial, car tu n'es pas photographe professionnel. Mais en la matière, tout est aussi souvent une question de timing, de circonstances et de tendances, souvent passagères. Quand le train passe, il faut sauter dedans, sauf si on veut le regarder défiler en restant à quai avec son petit Canon autour du cou. Si ils ont des Canons ces mecs-là ! Si je te dis !! Ta gueule d'abord !

Quand je vois le nombre de jeunes gens que je croise qui se disent photographes, je rigole. Et quand je lis leurs échanges surréalistes et truffés de fautes d'orthographe, sur leurs problèmes de rédaction de cession de droits sur les listes de discussions Facebook, j'éclate de rire. Des vrais petits réactionnaires diplômés ... Alors qu'ils votent LFI. Ils ne feront pas long feu. Mais l'ennui, c'est que lorsqu'il y en a un qui disparait dans les nuées, 100 autres prennent sa place avec leur sac à dos bourré d'illusions et d'idées reçues. 

On ne peut pas aborder ce vaste sujet sans faire mention des petites merdes qui avancent masquées, en se servant de la photographie comme d'un paravent pour assouvir de façon pas du tout accessoire leur perversité. Leur cible privilégiée, l'armada de pauvres connes qui tortillent du cul sur Instagram et plus récemment sur "Threads" (ou encore OnlyFans) en déclarant qu'elles cherchent des photographes pour des "collabs" en tant que mannequin (chez Olida) maquillées comme des putes. Ça tombe bien les mecs qui vont les contacter sont tous photographes de mode et directeurs artistiques, mais avec des gueules de dealer et des comptes à 100k de followers achetés en Chine. J'en connais 2-3 de cet acabit, qui ont eu des réveils difficiles et qui n'ont pas intérêt à se pointer de nouveau, là où ils sont carbonisés et attendus avec impatience pour des retrouvailles très animées.

Je comprends que ça devient difficile de se retrouver dans ce fatras, pour les gens à la recherche de professionnels. Les professionnels, les vrais, moi je les reconnais tout de suite, rien qu'à leur dégaine et leur façon d'opérer. Mais ils sont les victimes de ce bordel initié par le numérique, les réseaux sociaux, l'Intelligence Artificielle, la connerie en liberté et les disques durs qui pètent sans prévenir. Le plus compliqué, c'est de se projeter du point de vue professionnel sans savoir de quoi l'avenir sera fait puisque par définition et sauf exception, les collaborations régulières sont l'exception. Aujourd'hui, si je ne peux pas assurer une prise de vues, je ne sais même pas à qui m'adresser pour me remplacer.

Il faut se rendre à l'évidence, ce monde a totalement perdu la boule et l'avenir s'annonce très sombre. J'ai moi-même commencé à faire des réserves de riz et de pâtes et j'ai acheté un I-Phone 15 que je n' arrive pas à synchroniser totalement avec l'ancien d'I-Phone. Je n'arrive pas non plus à me décider entre acheter un Z9 et ses optiques ou acheter un D6 d'occasion (en plus de mes deux D5) et garder ma trilogie de zooms. J'envisage même de ressortir mon Canon 1DX avec mon 85/1,2 de son placard, alors t'as qu'à voir comment je suis perturbé en ce moment.

Alors tu veux toujours être photographe après ça pauvre con ?

Frozen Piglet  

(*) J'en fais partie, trop la classe ! 

mardi 15 octobre 2024

Tu veux ma photo ?




Le plus dur dans ce métier aujourd'hui plus qu'hier et bien moins que demain, c'est sûrement de débuter, puis d'arriver à sauter le pas et devenir professionnel en vendant son travail à des gens qui pour une large part, ne comprennent plus pourquoi ils devraient payer, vu que selon eux, n'importe qui peut faire des photos avec son téléphone. Bah, dans ce cas, fais les toi-même tes photos connard ! (je dis connard de façon générique car il y a nombre de connasses aussi).

Une autre difficulté et pas la moindre, est de durer, durer dans le temps en tentant de gagner sa vie juste correctement, pour ne pas vivre aux crochets de sa famille, de son conjoint ou de ses amis ou de sa grand-mère ou des Assédics, en se prenant pour un artiste plus ou moins maudit. C'est ce que la majorité des jeunes gens qui se mesurent au métiers de l'image ont du mal à s'enfoncer dans la crâne. 

Certains ont la chance (je ne sais pas si s'en est une) de jouir de certaines relations dans certains milieux, de papa, maman, ou encore d'un nom célèbre ou bien de ne pas avoir besoin de travailler pour vivre une vie d'artiste confortable. Grand bien leur fasse ...

En ce qui me concerne, j'ai toujours décidé une fois pour toute que je ne continuerais pas si je n'arrivais pas à gagner ma vie et je m'y suis tenu jusqu'à aujourd'hui. Seule petite entorse à cette promesse, je suis passé à la rédaction pour produire des sujets textes et photos il y a une dizaine d'années au moins, parce que j'avais la capacité de le faire. Faute de quoi, mes revenus seraient devenus trop faibles pour continuer sur cette voie et j'aurais changé de métier. Cela m'a aussi donné la possibilité de maitriser mon sujet images et texte de A à Z sans l'aide de personne et surtout pas celle d'un ou d'une rédactrice qui se la pète, en prenant les photographes pour des presse boutons. Dans ce cadre, j'ai pu mesurer de près la différence de traitement par mes interlocuteurs, selon le statut perçu de journaliste ou bien celui de photographe de presse. Et le regard de travers des rédacteurs qui voyaient un photographe écrire, vu qu'ils nous prennent en bloc pour des illettrés.  

Une autre difficulté, c'est d'arriver à financer l'achat, le renouvellement et l'amortissement de son matériel, pas juste pour rester au top de ses possibilités, mais parce que le matos s'use vite quand il est utilisé de façon intensive, dans des conditions parfois limites. Ceci sans compter qu'il faut avoir 2 appareils gamme professionnelle identiques (de préférence), pas pour faire le malin, mais pour avoir un  back-up quand il t'arrive une tuile en plein milieu d'un boulot. Parce que en vertu de la loi de Murphy, il faut que tu saches que c'est TOUJOURS quand tu bosses sur un truc ultra important que ça va t'arriver. Et si ça ne PEUT pas arriver, ça arrivera quand même, au moment le plus inattendu et le plus chiant pour toi ... Ben ouais, t'es con ou quoi ?! Sinon ce serait pas drôle.

En la matière, tout peut se produire, panne, vol, agression ... Ou même oubli d'une partie du matos pur et simple chez toi, dans un train ou dans une voiture. C'est pourquoi il faut toujours préparer ton sac la veille et re-checker avant de partir, en plus de prendre des cours de karaté. Mon matériel ne me quitte jamais en reportage y compris pendant les déjeuners quand le boulot est fini. Je ne le laisse jamais même dans un coffre de voiture même fermé, même dans un bureau fermé à clé ou tout autre endroit où je ne peux pas l'avoir sous les yeux en permanence. Ça c'est l'expérience qui parle.

Oui, oui oui oui, mais tout cela, ce serait bien trop simple si ça suffisait. 

Parce que ensuite, il y a le rêve et la réalité. Si j'ai assez longtemps travaillé pour des magazines qu'on trouve en kiosque. Aujourd'hui, je ne boxe plus dans la même catégorie et si je gagne encore assez correctement ma vie, les années fastes ne sont plus qu'un souvenir sauf exception. Bien sûr, j'ai eu une belle image dans le NewYork Times et une belle double dans Newsweek, plusieurs dans le Wall Street Journal ou New York Magazine et plein d'autres parutions au Japon, en Corée (Du Sud hein ? Mais du Nord, j'aurais adoré !), en Espagne, en Allemagne, en Italie, aux USA, en Russie et même en France ! Mais, aujourd'hui, je ne suis même pas au courant des parutions pour les photos vendues par l'intermédiaire des agences photos et de leurs accords de diffusion croisée. Ne pas voir le résultat de ton travail, c'est tout de même assez frustrant.  

Un jour, tout cela sera fini, mais je continuerai à faire des photos quoi qu'il arrive jusqu'à la fin du monde.

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet 

 

samedi 12 octobre 2024

Ok Boomer






Avec le digital, beaucoup de jeunes gens, souvent un peu perdus dans une vie sans imagination et sans projets, pensent pouvoir s'inventer une activité professionnelle à peu de frais avec l'auto entreprise. Et pourquoi pas celle de photographe après tout ? Mais il y en a plein d'autres spécialités : graphiste, créateur de mode, vidéaste, dropshipper ou whatever.  En prime il ya plein d'escrocs qui sont là pour leur expliquer qu'en suivant leur webinaire à 1500 euros ils vont turbiner sur leur MAC, 2 heures par jour au Starbucks et gagner 20 000 euros par mois (mais ça c'est les mauvais mois). Ça me fait des bonnes parties de rigolade.

Non mais ce qui m'étonne le plus, c'est de lire les échanges surréalistes sur des pages Facebook de mecs qui ont vendus 3 photos sur une agence de stock à 1 dollar.

Moi je fais partie des derniers des mohicans, ceux qui ont la carte de presse et qui sont indépendants et encore payés en salaire à la pige, parce que j'ai la carte de presse depuis bien longtemps. La pige ça veut dire que t'es payé en salaire, mais si on ne te commande rien, eh bien tu touches que dalle. Tu vois le topo ou pas ? On est pas comme les intermittents du spectacle qui dés qu'ils ont leur quota d'heures pour s'inscrire au chômage, se mettent à bosser au black, en touchant en parallèle les indemnités. Mais non je l'ai pas dit ! 

Pour qu'on te paye en salaire comme journaliste dans une entreprise de presse, il faut que tu aies la carte de presse qu'on te dit. Mais pour avoir la carte de presse, il faut que tu puisses justifier de boulots payés en salaire sur des titres de presse. Tu saisis l'embrouille ou pas ?

Il y a trois ans, suite à un contrôle de l'URSSAF, un de mes employeurs a été redressé à cause de moi. Car il ne suffit pas de payer les titulaires de la carte de presse en salaire, il faut aussi se mettre en conformité avec la convention collective qui régit ce genre de collaboration. Résultat pour l'éditeur, 3 ans de redressement sur le 13ème mois absent et la prime d'ancienneté comme titulaire de la carte. Une belle surprise pour moi à l'arrivée. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas gagné 5 500 euros nets en un mois sur deux mois consécutifs. Ça tombe bien, je pense à acheter un Z9 et un 24-70 plus un 80-200 Série Z.

Le truc, c'est que j'ai d'autres employeurs qui risquent la même chose et même plus pour les mêmes raisons, mais heureusement pour eux, je n'ai pas une âme de délateur. Sinon j'achèterai aussi un 85 1,4 et un 300 2,8 et une second Z9.

Je sais que les derniers arrivés n'en ont rien à foutre de ce genre de contingences. Peut-être qu'ils comptent sur papa maman et pépé mémé pour leur payer le matos et le loyer jusqu'à la fin des temps ? Ils risquent d'avoir des nervous break down, je leur prédis d'avance ... Quand je pense que ces gars sont censés payer nos retraites, on risque nous aussi d'avoir un réveil pénible.

Un tout autre sujet, récemment je me suis inscrit sur "Threads", un réseau qui est une émanation d'Instagram et de Facebook. Il faut voir ça pour le croire. C'est un mélange d'annonces sur des thèmes comme la photo sans budget avec des modèles qui ressemblent à s'y méprendre à des prostituées (les fameuses collabs) et la sexualité anale assumée y compris avec des naines. Les filles de 20 ans qui aiment coucher avec des hommes de 60 ans et qui écrivent le français en phonétique. Et je ne parle pas de celui qui cherche un logement avec la femme (fournie comme un meuble) qui voudra de lui ... ou de ceux qui proposent des boulots non rémunérés à la pelle. Ou de celles qui demandent "la longueur de ta bite" ou qui veulent la tenir pendant que tu fais pipi genre ...

Parfois je m'interroge vraiment sur l'avenir de ce monde sans projet, sans perspectives et  qui est devenu une vraie fabrique à crétins. Je commence à me demander si je ne vais pas démarrer un reportage sur ce sujet, genre. Heureusement avec l'intelligence artificielle, plus besoin de réfléchir.

Alors tu veux toujours devenir photo journaliste pauvre con ?

Frozen Piglet




lundi 23 septembre 2024

Memento Mori


Le vieux monde est en train de crever, mais le nouveau a vraiment besoin d'un césarienne. Même aux forceps, sa tête cagoulée de noir ne passe pas les portes. Sans doute parce que sa gueule est déjà couverte de pustules et qu'il trimballe une bonne syphilis. 

Heureusement il peut immortaliser ce moment grâce à son smartphone devenu une excroissance de son cerveau atrophié. La technologie est en train de détruire le monde disent certains.

Parfois j'ai l'impression qu'un nouvel âge d'or s'annonce pour le photo journalisme pour documenter la catastrophe et parfois non.

J'ai fait l'impasse sur les jeux olympiques à part 2 petits reportages d'illustration avec des ambiances pour mes agences. Je ne regrette rien et surtout pas les 20 km à pieds. Le sport n'est pas ma spécialité et je crois qu'il y avait 1400 photographes accrédités sur les JO, plus les autres, tous les autres ... J'ai juste vu un match de Hand en live à la Porte de Versailles et c'était pas brillant (12 euros le croque-monsieur, quelle arnaque). 

Pour le reste, j'ai suivi les épreuves à la télé comme l'immense majorité des gens et ça me va très bien.  Mais très vite j'ai eu un mauvais goût dans la bouche quand j'ai vu ma ville était mise sous cloche avec des km de barrières qui n'en finissent plus et des gens en train d'errer dans tous les sans à la recherche d'un passage. Heureusement, c'est fini ...

J'ai appris la mort de Yan Morvan, un photographe que j'admirais sans le connaitre vraiment (Mais j'ai des livres de lui !). Il m'avait tout l'air d'être un vrai mec et un photographe de talent.

Je retourne bosser, pour moi, c'est déjà la rentrée depuis longtemps.

Frozen Piglet

Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ? Eh ben t'as pas le cul sorti des ronces !

 


lundi 22 juillet 2024

Du pain et des Jeux


Les Jeux Olympiques en live, je m'en tamponne. Je les regarderai à la télé comme tout le monde pour les épreuves sportives, sans coca, mais plutôt avec un verre de Bourgogne blanc à la main. Pour le reste, je serai un simple témoin, observateur de ce qui s'annonce à mon avis, comme un des accidents industriels du 21ème siècle. A force d'en faire trop, ça se complique toujours. Cet évènement censé être un spectacle populaire finira comme d'habitude par être réservé à une caste de privilégiés. Cela m'attriste profondément, d'autant que je sais d'avance que nous paierons pendant des années le déficit abyssal qui va en résulter.

Cette semaine j'ai été faire quelques photos dans le centre de Paris comme un pauvre piéton de base. 10 km a pédibus (*) que j'ai fait, pour contempler le désastre. 45 000 barrières ont été déposées partout, interdisant le passage un peu partout selon une logique qui m'échappe parfois, contraignant des commerces habitués à de fortes affluences à cette période de l'année, à fermer purement et simplement. Rien ne se perd, tout se transforme. Certains restaurants sont vides faute d'accès clients. 

(*) Je fais très souvent des sorties de ce genre pour produire des images d'illustration pour les banques d'images et les agences. Et Dieu sait qu'il faut en produire des tonnes pour gagner 3 sous hypothétiques. Bien que je sois obligé de constater que je vends encore aujourd'hui des photos prises il y 10 ans ou plus !

Aux check points, des gendarmes qui ne savent pas s'ils peuvent laisser passer les titulaires de la carte de presse (ouais ... Kes ta ta ?!). Ils ne connaissent pas non plus Paris, puisqu'ils viennent tous des régions. Ce serait drôle, si ce n'était pas tragique. J'ai croisé au moins 3 patrouilles de police en un mois dans mon quartier, alors qu'on ne les voit jamais en temps normal. Il faut dire qu'il ne se passe jamais rien entre Pigalle et Barbès. A peine 4 cambriolages dans ma cage d'escalier et 2-3 agressions, sur des enfants de préférence. 

De toute façon, le sport en général ne fait pas partie de mon univers photographique. Les rares fois où j'ai couvert des évènements sportifs (Tour de France, rallyes automobile, épreuves de jumping et autres dont je ne parlerai pas ...), ce fût un carnage. Matériel pas adapté, paramètres mal calés, ce genre de trucs, je laisse ça aux spécialistes de la spécialité qui gèrent bien mieux que moi. Je préfère les évènements plus confidentiels où personne ne vient m'emmerder. D'ailleurs j'ai fait plusieurs fois des reportages sur les championnats de France de labour en tracteur. Alors t'as qu'à voir !

Bon enfin, on verra bien, c'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses. 

Frozen Piglet



vendredi 12 juillet 2024

Les Impuissants






Ça fait un moment que je sais que la connerie est le premier parti politique de France. "La politique c'est comme l'andouillette, ça doit sentir la merde mais pas trop". Cette formule bien sentie d'Edouard Herriot, me semble toujours d'actualité. 
Les nommés et les élus ne peuvent plus masquer leur impuissance à trouver des solutions aux problèmes qui relèvent de la vie quotidienne des français sur l'éducation, la sécurité, l'antisémitisme, la vie chère, la santé, le logement, le travail et ce depuis des décennies. Comme toujours, on ne peut compter que sur soi-même et un peu sur les siens.

Bien sûr le spectre du RN à la tête du pays s'éloigne. Bien sûr Bardella ne sera pas à Matignon. Mais tout le monde a gagné les élections comme d'habitude, même si près de 11 millions d'électeurs ont voté pour l'extrême droite. Détournons pudiquement le regard de ce plébiscite dérangeant et passons à autre chose, même si nous avons eu largement le temps de le voir venir, pas comme les minables qui se sont succédés au pouvoir.

L'idée que l'antispéciste et bien d'autres choses Aymeric Caron, élu dés le premier tour, me représente à l'assemblée, ne peut pas me satisfaire non plus. Il parait que ce mec habite le 18ème. Je ne l'ai jamais vu dans le quartier. Il est sans doute à Versailles à ses moments perdus, surtout pour être à l'heure devant l'école de ses gosses. 

Et puis n'en déplaise aux présentateurs de la télévision française, les responsables politiques ne votent pas dans leurs "fiefs". Les fiefs c'était au moyen-âge bande de débiles. 

Frozen Piglet

samedi 29 juin 2024

Les gens qui travaillent assis sont payés plus chers que ceux qui travaillent debout



De temps en temps sur des reportages, j'ai affaire à des petits foutriquets pleins de ressentiments qui viennent baver sur moi, dés que j'ai le dos tourné et que je suis déjà loin (ça vaut mieux pour eux). Il faut dire que ce n'est pas le courage qui les étouffe, car leur spécialité est le plantage de couteaux dans le dos. Heureusement que je suis payé en pige, sinon je pourrais même me faire virer. La parole d'une tête de con pesant vachement plus lourd que celle d'un photo-journaliste de génie comme-moi, c'est vous dire si le monde part en couille. Ces mecs je les ignore, je leur pisse dans l'oeil et je leur chie dans la poche. Je ne les regarde même pas. C'est peut-être pour cela que ça les énerve, mais j'en ai rien à foutre.

Le métier de photo-journaliste n'est pas reconnu dans leur petit logiciel étriqué de connard. Tout juste vaguement identifié comme un boulot d'illettré et de presse bouton. D'ailleurs ils ont plein de photos qui peuvent rivaliser sans peine avec les miennes, dans leur petit smartphone de merde avec son capteur grand comme leurs crottes de nez. Ils ont même un cousin qui fait des mariages au black pendant ses arrêts maladie. Alors tu vas pas leur faire le coup du grand reporter.

Dans le cas où ils sont sensés t'aider dans ton travail, ils vont plutôt te mettre des bâtons dans les roues en émettant systématiquement un avis contraire au tien, devant les gens que tu dois photographier. Car ce sont des experts dans leur domaine, dommage que ce soit celui de l'ignorance et de la bêtise. C'est à cause de mecs comme cela qu'on a perdu la guerre en 39-45 et qu'on perdra toutes les autres, parce qu'ils sont trop nombreux.

Ce phénomène s'est tellement répandu que nous devons affronter aujourd'hui un monde hyper     agressif, auquel on ne comprend plus rien. Un monde fait de fausses valeurs, de lâchetés, d'égocentrisme, d'égoïsme masqués par de la chirurgie esthétique comme l'écologie, l'humanisme de bas étage, les leçons de morale et les hamburgers en kit vendus à tous les coins de rue avec des frites surgelées.

Les enfants se prennent pour des adultes et les adultes se conduisent comme des enfants, pendant que le premier parti politique de France est devenu la connerie sans coup férir. Heureusement pour moi, la période est propice à la réalisation de reportages qui n'intéressent personne et qui ne seront jamais publiés nulle part, puisque même la presse est atteinte de fainéantise et de cécité, alors que le journalisme est sub-claquant. Mais ce n'est pas très grave. De toute façon, arrivé à cet instant de ma vie, je suis plus un observateur qu'un acteur de quelque chose dans ce monde. Et puis qui sait dans 100 ans ... Quand les archéologues commenceront à se pencher sur l'histoire du net et le naufrage du monde occidental. 

Pour documenter les émeutes qui vont avoir lieu après l'annonce des résultats des élections et pendant les Jeux Olympiques, je vais peut-être avoir besoin d'un Z9 avec un 24-70 Z et un 70-200 Z en 2,8 et puis un 85, ça me fait penser ...

"Quoi j'ai entendu ! Tu vas encore t'acheter un appareil photo !!!" qu'elle me fait Madame Piglet. "J'ai compté t'en as déjà 19, dont un LEICA que je t'ai payé et tu t'en sers jamais !..."

"Et alors que je lui fais. Tu crois que Léonard de Vinci, il avait qu'un seul pinceau ??" que je lui fais

"C'est ça, en attendant vas faire les courses et tu changeras le plat du chat en rentrant Léonard de Vinci !"

"Un conseil, vous marriez jamais les gars" 

Frozen Piglet