vendredi 7 février 2025



Parfois, je me pose la question de savoir si j'ai raté ma vie professionnelle. Il faut se rendre à l'évidence, je n'ai pas d'autres talents que d'écrire des articles minables lus par personne et faire des reportages photos merdiques, à moins que ce soit l'inverse. Bien sûr, j'ai travaillé pour des hebdos de la presse nationale. J'ai été publié dans dans des trucs célèbres comme le New York Time, le Wall Street Journal ou Newsweek aux Etats-Unis de façon épisodique, dans des titres magazines en Espagne, en Italie, au Japon, en Corée, en Allemagne et dans plein d'autres pays comme la Chine, Taïwan et la Russie. J'ai aussi signé des contrats avec des agences photo jadis très célèbres et aujourd'hui moribondes, comme tout le secteur de la photo de presse. Il y a aussi les banques d'images aux prix tellement bas qu'on se fait honte quand on télécharge des reportages. 

Pour autant, il ne restera rien de mon travail, à part quelques pages découpées dans un book poussiéreux jeté dans un coin sous mon bureau. Récemment, un ami m'a remis une dizaine de classeurs remplis d'Ektas et de négatifs tous formats, d'une photographe proche d'artistes célèbres. Ils avaient été jetés à la poubelle, vraisemblablement par ses héritiers peu soucieux de préserver son travail. "Memento Mori" disent les latinistes : "Souviens-toi que tu vas mourrir". Et j'ajoute que tu n'es pas complètement mort tant quelqu'un, quelque part pense encore à toi ... Pour ma part, j'ai l'âge d'avoir ma galerie de disparus et je les invoquent régulièrement en conversant avec eux. Ben ouais quoi ???!!!

Parfois j'ai l'impression d'avoir gâché mon talent par manque d'ambition. En réalité, je n'ai jamais atteint les objectifs que je m'étais fixés, si ce n'est celui de gagner ma vie quelles que soient les circonstances. C'est sans doute le principal handicap à surmonter quand on veut être photo-journaliste. Se réaliser en tant que professionnel, c'est durer, gagner en expérience et vivre sa vie pleinement sans avoir à la subir comme une pauvre chose, mais gagner sa vie, la belle affaire ... Expliquer cela à des gens qui osent dire que "les amateurs sont parfois meilleurs que certains professionnels", c'est perdre un temps précieux à expliquer la vie à des imbéciles. 

Quand je jette un coup d'oeil par dessus mon épaule, je mesure le chemin parcouru et quand je regarde devant moi, je contemple le désastre et l'impasse dans laquelle nous sommes engagés au delà de la limite de vitesse autorisée. Quand va t-on se prendre le mur en pleine gueule ? Là est la question, car le vieux monde est en train de craquer de partout, face à la nullité de nos "élites" qui écrivent le monde et qui nous promettent des lendemains qui chantent depuis la nuit des temps. Ne parlons même pas du wokisme qui est au 21ème siècle ce que la peste et le choléra étaient au moyen-âge. Non mais sans déconner pour une fois, je suis très inquiet et vous ?

Frozen Piglet 


8 commentaires:

Anonyme a dit…

"wokisme" le mot est lâché. Quelle acception du terme dois-je comprendre ? Le wokisme de Martin Luther King ?

... a dit…

Moi je pratique la cuisine au Woke

FP

... a dit…

Marin Luther King était un humaniste, pas un crétin bas du front.
Johnny la grosse couille blanche

Anonyme a dit…

Après le parallèle avec la peste et le choléra du moyen-âge voici "crétin bas du front", une définition qui flirte avec le pléonasme. Je n'ai pas saisi "Johnny la grosse couille blanche". C'est une signature ?
Ces points de vues multiples m'intéressent car je pense être quelque part un "woke". Vous pensez vraiment à ce point que c'est aussi débile ou grave que de militer pour le respect des droits des oppressé•e•s ?
Oui je provoque avec un coup d'écriture inclusive.

Anonyme a dit…

j'ai fait mes propres recherches et tenez-vous bien, contrairement aux maladies du moyen âge, le wokisme ne rend malade que les boomers ! Et encore, un petit verre de Chablis et généralement ça va beaucoup mieux.

... a dit…

Le Chablis, c'est un truc de Bobo parisien. Moi je bois du Meursault moi monsieur !
FP

Anonyme a dit…

Mis à part cette histoire de wokiste dont je m'en tamponne les neurones ta vision un peu morose de la profession correspond exactement au fond de ma pensée j'aurai pu écrire la même prose si j'avais eu ton talent mais comme tu dis, gagner sa vie quel que soient les circonstances.
Untinos, un vieux photographe.

... a dit…

Untinos, merci pour ta fidélité. Quand au reste, nous serons les deniers une fois que tout le monde travaillera en "collab"
FP

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