mardi 18 octobre 2022

Fuck en Stock








Depuis 20 ans, le prix moyen des licences sur les photos n'a cessé de se casser la gueule et une fois qu'il est arrivé à une somme où moins ce serait zéro, les petits fils de putes qui sont à la tête des banques d'images ont décidé de s'attaquer à la dernière variable d'ajustement qui restait, la durée de la licence (*) d'utilisation. Parce que des photos, ils en ont des centaines de millions, donc si t'es pas content c'est un peu comme si t'étais un moustique sur le dos d'un éléphant. Mais eux ils gagnent du fric quoi qu'il arrive. 

Ici, un bel exemple de licence de merde accordé pour une utilisation "Monde Entier" pour un usage éditorial, site web, application et social média pour illustrer un article avec droit d'archivage à perpétuité et un droit d'utilisation qui débute en octobre 2022 et qui se termine dans 10 ans. Ce qui signifie que l'utilisateur peut publier cette photo autant de fois qu'il le veut et ce pendant 10 ans. Initialement cette photo est en droits gérés (rights managed), ce qui voulait dire que le prix de cession de droits devait être calculé sur la base de l'utilisation qui en sera faite. Une règle qui a été dévoyée totalement, genre je te retourne et je t'encule Marie-Thérèse.

J'ai shooté cette photo (et beaucoup d'autres) à Tokyo, il y 3 ans et la banque d'image en question en a l'exclusivité. Ce qui veut dire qu'elle me rétrocède la modique somme de 1,2 US Dollar (soit 40% du prix de vente) et qu'elle se garde 60% de la somme totale.

Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

(*) Licence : Contrat de cession de droits défini par le prix, les domaines d'utilisations et la durée d'usage

vendredi 14 octobre 2022

Oksana

De temps en temps, Paris-Match se souvient que jadis, il était un magazine qui racontait le monde. Bien avant que qu'il ne lèche le cul des hommes politiques ou qu'il fasse des publi-reportages sur les dictateurs en villégiature à Paris, pour faire du shopping chez DIOR ou chez Chanel, Paris-Match publiait des reportages. C'était il y a longtemps et rassurez-vous, cela ne dure jamais beaucoup plus que le temps d'un numéro. Cette semaine, j'ai entendu Patrick Chauvel, un des reporters de guerre français digne du plus grand respect, raconter l'histoire de cette photo et de cette enquête, de la mort horrible de cette jeune femme et de cette ignoble tragédie qui souille la Russie et l'humanité toute entière. 


Peu importe que sur son site, Paris-Match se trompe en disant que cette jeune femme avait 25 ans, puis dans le texte qu'elle en avait 34 ans. Il fallait absolument montrer cette photo. Cette photo qui hantera le monde pour longtemps, comme d'autres en leur temps. La question ne se pose même pas.
Elle montre qu'au delà d'être des fils de pute en certaines circonstances, alors que ces chiens se prennent certainement pour des héros, les soldats peuvent se conduire comme des monstres dénués d'une quelconque parcelle d'humanité. Comment ces mecs peuvent-ils regarder leur femme, leurs enfants dans les yeux après cela ? J'espère qu'ils seront pendus et qu'on crachera sur leurs tombes et sur leur noms pour l'éternité.


En enregistrant la page sur le bureau du MAC, je peux lire l'article dans son intégralité. 
L'article est publié dans le numéro de cette semaine.

Frozen Piglet


Là, l'interview de Patrick Chauvel sur C à Vous.




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