2009 année de la Tof ...

Hier j'ai discuté avec un photographe qui me racontait ses reportages à Tahiti pour le Figaro Magazine (en first classe) à la fin des années 70, puis ensuite en business et enfin en classe éco et après plus rien ... Bon enfin. Parlons d'aujourd'hui ...

On est en 2009 et aujourd'hui le minimum pour avoir la carte presse, c'est un demi/smic, soit 627€/Mois bruts (sur 3 mois consécutifs pour une première demande et sur l'année pour un renouvellement). C'est peu et c'est beaucoup.
Bien sûr, on peu travailler sans carte. Après tout, c'est qu'un bout de plastoc. Mais ne pas (plus) l'avoir, c'est passer brutalement du statut de salarié (à la pige, donc précaire) à celui d'auteur (à la con et encore plus précaire) qui est un des statuts les pires qui existe et en plus, ça complique le travail. Je dis ça parce que je viens de remplir mon dossier très en retard et c'est pas brillant. Comme à chaque fois qu'on fait les comptes, ça donne le vertige ... Avant de les faire ces putains de comptes, on préfère se voiler la face en espérant un petit miracle alors qu'on va jamais à la messe bande de mécréants !

Après, j'ai croisé un certain nombre de gens qui ont siégé dans les commissions des états généraux de la Presse. Cela m'a permis d'éclaircir certains points concernant mes sujets de préoccupation favoris ... Je dois être maso.
Pour commencer, les jeunes journalistes n'abordent pas du tout le métier de la même manière que les anciens. Le droit d'auteur, la déontologie, la qualité de l'information, connaît pas. La mutualisation, la vidéo, l'écriture avec des fautes, la photo pourrie, le montage naze, le son dégueu, le publi-reportage. Ben ouais ! C'est ça le métier de journaliste. On me l'a dit à l'école ! On me dit aussi que je vais me faire enculer par les diffuseurs ? Bon ok ! Je vais voir quel effet ça fait avant d'en parler ...
Alors maintenant que le journalisme "Low-Cost" avec les jolies stagiaires et les contrats de qualif boutonneux est bien installé sur Internet. Les éditeurs de Presse vont l'importer sur le papier. En disant: "Vous voyez bien que c'est possible de travailler comme-ça et que les rédacteurs peuvent faire les photos eux-mêmes ! On vous l'avait bien dit !" et hop tout le monde dehors ... Manque de pot, Internet rapporte que dalle en terme de rentrées publicitaires. Cela confirme que les Editeurs, comme je l'ai toujours dit ne savent absolument pas ce qui va se passer demain ... et sont nuls à chier pour anticiper ce qui va se passer la semaine prochaine.
Evidemment la pub est en pleine crise ! Dilution des supports, du lectorat, des auditeurs, des télé-spectateurs. Dans la presse écrite, les gratuits (qui dépendent uniquement de la Pub) vont tout prendre dans les dents. Ils seront condamnés très bientôt à disparaître ou à se regrouper, mais pour faire quoi ? Devenir payants ? Les réductions budgétaires dans les médias en général vont provoquer des départs nombreux ... Tu parles.



Face à cela, certains journaux sont de plus en plus tentés par la ligne rédactionnelle un rien populaire (populiste ?). En temps de crise, ça marche toujours ... D'autres prétendent se tourner vers les CSP +++ en vendant des abonnements à des prix ridicules. Tout ça en espérant vendre encore un peu de papier et se faire mousser auprès des annonceurs qui restent. Ça permettra de gagner un peu de temps.
Aux States, les crânes d'oeuf viennent juste de réaliser que le modèle gratuit sur internet qu'ils ont imposé de force, n'est pas viable et qu'il faut revenir à un modèle payant. Drôle non ? Donc il va se passer encore quelques mois (semaines ?) avant que les diffuseurs d'ici appuient sur le bouton panique ... Mais qui va payer vraiment ces erreurs ? Cherchez pas, c'est nous !

Frozen Piglet

Avant de nous virer, les diffuseurs vont hurler à la mort et encaisser les aides de l'état.
Je vous ruine bien le moral. Hein ?
Bon si vous avez des solutions. Faites en profiter les copains !
Le premier qui parle de Lilane Bettencourt, je lui fous une claque !