André Gunthert de Culture Visuelle me fait l'honneur de poster un commentaire circonstancié sur mon petit blog insignifiant (ça le démangeait depuis un moment). Comme d'habitude, ce n'est pas pour me tresser des couronnes, mais plutôt pour m'indiquer que selon lui, la pertinence de mon analyse (de façon générale) est plus que sujette à caution de son point de vue de sociologue. Bref, le Moulin à Vent ne serait pas que du beaujolais et mes "pleurnicheries" pitoyables donnent un mauvaise image de moi et du métier de photographe (sans compter ma vulgarité maladive non réprimée). Comme André Gunthert pratique le repentir (C'est son côté artiste). J'ai décidé de republier son intervention sous forme de post pour éviter qu'il nous fasse le coup de la disparition (et aussi pour me faire une pub éhontée sur son dos. Ben quoi ? il fait bien pareil lui ! kesta ?). Vous pouvez commenter à condition de rester corrects et de continuer à manger des lasagnes au cheval.
"Avec la pleurnicherie, l'un des principes qui alimentent ce blog est le tabassage régulier de boucs émissaires. Le bouc émissaire, c'est une victime qu'on sacrifie en lui attribuant la responsabilité d'un problème dont on ignore la cause, et qu'on ne sait pas régler. Fotolia remplit à merveille ce rôle pour ceux qui ne connaissent rien à la photographie, à qui on peut faire croire que stockphoto et reportage, c'est une seule et même chose. Mais Paris Match n'a jamais publié une image de Fotolia, pas plus que Le Monde ou Libé. Ce qui est bien normal, puisque la stockphoto, ce n'est pas de la photo, mais de l'illustration. C'est de l'image en boîte pour des usages industriels, pour décorer le journal d'une compagnie d'assurance ou d'une mutuelle de santé, qui n'a pas besoin d'envoyer un photoreporter en Syrie, mais juste d'une image stéréotypée d'un couple ou d'une personne âgée, pour illustrer la publicité d'une police d'assurance. Dans les années 1970, ces canards utilisaient le dessin. Les banques d'images ont toujours cassé les prix, ça fait partie de leurs principes industriels, qui reposent sur la commercialisation répétée d'une même image. Ce n'est donc pas d'hier que l'illustration industrielle ne nourrit pas les photographes, qui n'y recourent que comme une activité annexe, souvent pour recycler des images déjà vendues ailleurs. Faire croire, comme Frozen Piglet ou l'UPP, que le microstock menace le photojournalisme n'est donc qu'une plaisanterie de garçon de bain.
La vraie question qui se pose à la photo que défend FP, dont l'illustration n'a jamais fait partie, c'est: pourquoi le reportage n'intéresse plus la grande presse. Comme il fait semblant de ne pas le savoir, je vais le lui rappeler. Ce qui fait que la presse s'est détournée progressivement du reportage, depuis les années 1980, ce n'est pas parce qu'il est trop cher, c'est parce qu'il ne fait plus vendre. Alors oui, c'est moche de s'apercevoir que la presse n'est pas une institution de bienfaisance philanthropique vouée à la préservation du patrimoine photographique. Mais aujourd'hui comme hier, Paris-Match mettra en Une ce qui fera vendre son canard, et Paris-Match a mesuré depuis longtemps qu'une Une sur la Syrie lui apporte moins de clients qu'une Une sur Adjani ou sur Zahia. Mais va taper sur Paris-Match quand tu es photoreporter! Se rendre compte que c'est la presse qui est à l'origine de tes problèmes, plutôt qu'internet ou Fotolia, c'est un peu comme découvrir que le père Noël n'existe pas. C'est pourquoi, ici, on continuera à pleurnicher et à pourfendre des moulins à vent. Bon courage".
Ça y est ? T'as fini Dédé ?
Mon cher André Gunthert,
Frozen Piglet
20 commentaires:
Put***, j'en reviens pas.
Le mec arrive à faire passer Fotolia pour un martyre
Ca m'en coupe le sifflet tiens.
L'étape d'après c'est quoi ?
Faudra leur reverser une partie de nos impôts pour soutien à l'innovation culturelle ?
Ou la légion d'honneur pour service rendu à la patrie ?
Ah les grands théoriciens...
Des pros de la masturbation intellectuelle (brain storming en anglais).
Ce cher Monsieur est sans doute du même acabit que le gugus qui s'était illustré il y a quelques temps à propos de sa culture photo à l'Iphone...
Penser, philosopher c'est bien mais bouger son c... c'est mieux. Et on se le bouge cher Monsieur Gunthert. C'est bien connu : comme les requins, il nous faut un mouvement perpétuel sinon on s'étouffe et on meurt.
Audiard disait : deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche.
Voici de quoi philosopher cher Monsieur Gunthert : vous avez 3 heures pour rendre votre copie.
FF, juste 23 ans de métier et toujours la même niaque chaque jour...
Frozen Piglet for President ! De l'UPP ?
<<Frozen Piglet for President ! De l'UPP ?<<
L'UPP c'est mort,
Alors peu importe le président.
RLZ
Mon Grand-Père qui a fait 14-18 disait "vaut mieux entendre ça que d'être sourd"...
Malheureusement les hebdos genre Nlle Obs, l'Express, Le Point, et je ne parle pas des mensuels, "achètent" des photos Fotolia... Paris Match, je ne lis pas alors je ne sais pas...
Et puis les petits gars qui laissez des commentaires vous avez pas de noms ? André Gunthert il signe lui non ?
RLZ c'est un nom
Un vrai
Toute la toile photographique le connait,
Ou presque ;-))
Pour Fotolia,
C'est un combat vain que d'assez de convaincre les photographe que c'est totalement inoffensif,
C'est eux qui sont toxiques en faisant des images digne de Fotolia.
Pour vivre de l'image, il faut faire ce que ne font pas les autres, c'est vraiment pas compliqué, et les flux numériques, les images pas cher ne changeront jamais cette problématique.
RLZ
Ce monsieur Gunther avait poussé le mauvais gout jusqu'à faire de la pub pour citizen machin, citizen machin a fait gloup, gloup! Les producteurs de discours comme ce Monsieur ont le discours de leur salaire qui tombe tous les mois. Je suis photographe d'illustration générale, je combats les casseurs de tarifs que sont les microstocks (système de casse sociale qui nous envoit au rsa et qui envoit également au rsa les photographes de presse) et je n'ai pas la moindre sympathie (c'est un euphémisme) pour les "planqués marchands de discours" !
Je les combats également.
Joe Tof
http://grenouillenews.free.fr
A une autre époque, Vladimir Ilitch aurait qualifié André G "d'idiot utile". Aujourd'hui, par un bel euphémisme, nous l'appellerons le "gentil cerbère du dogme libéral".
Continue Dédé, ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c'est le vent !
J'aime bien ce que disent André et KeCéBo.
C'est complémentaire et le voir comme une opposition est une erreur. Son discours de chercheur devrait arriver un peu plus aux oreilles de notre corporation qui reste que bien trop sur ses certitudes.
KeCéBo nous rappelle que y a certaines choses où on ne peut pas transiger, qu’y a des exigences à avoir, qu'il faut se battre pour que les choses marchent, mais André et culture visuelle nous expliquent que le monde et ses usages changent, que les gens en auront peut être rien à foutre que la photographie professionnelle disparaisse et que c'est ça qui doit nous interroger.
Affaire à suivre, mais vous battre tous les deux ne nous apportera pas plus de boulots ;).
Bon, si jamais on s'interroge sur la rareté de mes interventions ici, la preuve est faite que le climat y est plutôt nauséabond. "Masturbation intellectuelle", "planqué", "idiot utile", "cerbère du capital"… Dire que FP se plaint de mes "pleurnicheries" - et me donne des conseils d'humanité… Il y aurait de quoi rire, si l'on ne se souvenait que l'anti-intellectualisme est une insulte sur l'identité du même ordre que le racisme ou l'homophobie. Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver, disait un éminent représentant de cette pensée pratique, abondamment représentée ici. Avis à ceux qui prennent ce blog pour un défouloir: comme son accès n'est pas protégé par mot de passe, il s'agit d'une publication soumise à la loi, qui fait donc de notre hôte un éditeur d'injures publiques.
On peut explorer le web à loisir, on n'y trouvera jamais la trace d'une attaque ad hominem de ma part contre Frozen. Je préfère exprimer des arguments, auquel il a visiblement le plus grand mal à répondre.
Comme d'habitude, la réponse de Frozen est à côté de la plaque. Il ne répond pas sur le fond, la question du bouc émissaire, mais en m'opposant comme toujours son: Moi je fais de la photo, moi j'en vis, qui es-tu pour oser en parler à la place de ceux qui peinent et souffrent? (variante: toi qui n'a pas exposé ton torse aux balles sur un champ de bataille, va jouer aux petites autos et laisse les grandes personnes tranquilles). Donc en résumé: ferme-là! Dialogue, quand tu nous tiens…
J'ai publié depuis 2005 plus de 1500 billets, qui ont suscité plus de 10.000 commentaires. Il est donc difficile de me faire passer pour quelqu'un d'hostile à l'échange. Encore faut-il que les conditions du dialogue, qui commencent par la bonne foi, soient réunies. Avis aux amateurs…
Injures publiques ? Vous ne croyez pas que vous y aller un peu fort ? C'est curieux, il me semble que vous nous avez traité de "gros boeufs" ou quelques chose d'approchant, il n'y a pas si longtemps ...
Mais si vous y tenez absolument, je vous fournirais sur demande mon nom et mon adresse par voie postale pour l'assignation.
Moi j'ai passé 2 heures aujourd'hui à écouter Gérard Filoche sur l'Accord National Interprofessionnel. Vous devriez essayer.C'est passionnant. Vous le trouverez sur Youtube.
Ce n'est pas la première fois que Monsieur Gunthert menace d'alerter les condés sur ce qu'il considère être un outrage à son discours, donc à sa personne. Il avait fait de même lors de mes commentaires sur nos interventions (séparées) au colloque Louis Lumière dans les salons du sénat, sauf que... son intervention avait été reproduite dans les actes du colloque alors que celle de Pierre Assouline et moi-même était tout simplement censurée, ainsi que tous commentaires (dont ceux de G Vandystadt et JF Leroy hostiles à ce qu'est devenu une partie de l'univers photographique de nos jours).
Il y a en effet deux mondes, et il a bien raison sur ce seul point. Celui de ceux qui essaient de vivre de la photographie (et les reporter ne sont numériquement une minorité) et ceux qui la gère. Du côté des photographes dont je fais partie, nos revenus viennent effectivement de "clients" commerciaux. De son côté, les bailleurs sont ces mêmes institutions qui décident rue de Valois de notre soi-disant bien-être et participent à une vie intellectuelle de la photo (pas des photographes) loin de contingences indignes, à savoir défendre un outil de travail et des conditions de vie.
Loin de vouloir créer un univers d'injure publique, FP fait partie de ces rares photographes exprimant un point de vue concerné en se gardant une petite chose rare de nos jours, l'honneur d'une profession qui sait même évoluer.
Pour ma part, très cher Monsieur Gunthert, après vous avoir entendu parler des "oeuvres des amateurs", j'ai considéré le combat perdu d'avance puisque vous avez apparemment une chose qui m'échappe, à savoir l'entrée de certains salons où les petits fours sont crémeux et les fins de mois moins difficiles. Je suis donc passé à la vidéo corporate, loin des préoccupations d'un ministère qui offrait encore récemment aux reporter des prêts à zéro% REMBOURSABLES (juste au cas où ils auraient eu quelque prétention à gagner leur vie, contrairement aux milliards accordés à la presse, non remboursables eux!)
See you in court :)
Ce qui est amusant,
C'est que les individus qui font foi et profession d'ouvrir les yeux,
Ne les ouvrent pas plus loin que le bout de leur nez.
Le camarade Gunthert, même s'il dit de temps à autre des conneries, sur l'histoire de la photographie, l'impact des flux, ou la soi-disante vitesse du monde moderne, est un observateur extérieur, non impliqué dans la survie du métier de photographe.
A ce titre, il est intéressant, surtout dans un métier dont les capacités d'analyse frise le niveau zéro.
Genre, nous ne pouvons pas disparaitre, genre nous sommes indispensable, que des conneries là aussi.
En fait le Gunthert, si vous continuez à être complètement aveugle, va vous survivre sans le moindre effort, alors que ses propos devraient vous réveiller et non pour vous conforter dans votre discours de naze, ou de mort vivant, genre, nous on connait le métier, et tout ce qui nous arrive est terrible mais c'est de la faute des autres, cet affreux monde extérieur qui nous en veut.
Et surtout, le formidable, nous sommes indispensable !!!!
Je préfère rigoler ;-))))
RLZ
Quand la pensée intellectuelle se mord la queue et tourne en rond: c'est de l'intellectualisme.
Loin de vouloir réfuter toute innovation de la Recherche dans mon métier, j'entends tellement de d'inepties que cela prêterai à sourire si la diffusion de l'image d'information n'avait pas de tels enjeux sociétaux... (et qui structurellement repose sur de la prod corpo). L'intérêt pour la Photographie n'a jamais été aussi grand quoi qu'il en dise
Un des privilèges du métier de photographe (con)temporain c'est que d'abord on pense puis on se sort les doigts et on part en prise de vue, puis enfin on re-pense en post prod, puis bis-repetita....
Dans le métier de chercheur, on reste à l'étape 1 et rarement à l'étape 2 (le plus souvent on confie aux autres le soin de l'exécution s'il y a ...Puis si ca foire on s'en fout on est salarié le torse bardé de diplômes qu'on se distribue entre nous, ça fait bien les médailles sur un CV...
Ndr: le scandale des publications universitaires que je vous laisse googler ;-)
Alors chers collègues, oui ce chercheur logore beaucoup de vérités stériles mais statistiquement il en ressortira quelques vérités productives. Laissez le penser et nous au boulot car à moins que Mélenchon ne devienne ministre de la culture, le marché aura toujours raison ...
Hello. And Bye.
éco 2.0 mythes et fantasmes pour notre tête pensentante guntherienne
http://blog.marklor.org/post/2013/06/14/Ras-le-bol-du-collaboratif
bises cochonnes
Moi j'aimerai bien qu'on parle un peu plus de la presse en général et qu'on se focalise un peu moins sur les photographes.
De retour de Turquie, je me sens las de voir toujours la même rengaine sur les photographes et la mort de la photos blablabla
Paris match est un journal avec des unes de merdes et bcp d'articles de merdes mais qui continue de payer des reportages et plutôt pas trop mal, alors je vois mal pourquoi on taperait sur paris match.
Bref par pitié parlez/tapez sur la presse en général et arrêtez de cibler les photo reporter etc par ce que niveau presse de m*** on est gâté et pourtant les journalistes gratte papier on les vires pas(la merde fait vendre il parait, même quand elle est fausse) et on leur sort pas la senpiternelle rengaine de la mort du journalisme.
Et puis c'est quoi cette histoire du reportage photo qui vend pas ou de la photo de news qui vend pas ? un staff reporter chez AP c'est entre 500$ et 1000$ la journée ...
Bref discourez tant que vous voudrez, mais l'essentiel serait peut être de d'abord cibler le support qui diffuse les images, à savoir les journaux, qui sont de + en + délaissés par les lecteurs et on ne se demande même plus pourquoi(et je parle pas des torchons comme rue89) ...
De toute façon, oui, ce métier dans sa forme actuelle disparaîtra, il y a déjà des drones. Et puis il y aura aussi des IA sociologues/chercheurs pour nous pondre de grandes théories pour que tout le monde puisse continuer à s'engueuler ...
Bref, arrêtez de vous taper dessus, la photo c'est un peu plus qu'une histoire de gros chiffres, il faut remoraliser le journalisme.
<<la photo c'est un peu plus qu'une histoire de gros chiffres, il faut remoraliser le journalisme.<<
La photo c'est beaucoup de chose, mais cela n'est pas le journalisme, ni le photojournalisme, c'est infiniment plus vaste, il faut ouvrir les yeux.
RLZ
RLZ : oui c'est vrai, c'est plus que ça, c'est une aventure humaine avant tout ...
Mais ça ne mérite pas qu'on nous traîne dans le caniveau
<<Mais ça ne mérite pas qu'on nous traîne dans le caniveau
Tu veux parler de l'UPP ?
RLZ
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