vendredi 27 septembre 2019

Chirac

À l'époque de Chirac, j'avais déjà l'oeil dans le viseur. Je me souviens même que c'était un Nikon FE2 MD12 avec un 2/35 mm et un flash METZ 45 avec une batterie Quantum (un équipement que je possède toujours dans un placard. Hein ? Bah oui ! Ça peut resservir en cas de guerre, t'es con ou quoi ??). Bien sûr, on pouvait le suivre de près et faire toutes les photos qu'on voulait, à condition de comprendre la gestuelle des agents de sécurité et de ne pas abuser. Aujourd'hui, c'est plus facile de faire un selfie avec Macron que de faire un vrai travail de photojournaliste, puisque absolument tout doit être sous contrôle. Quand Jacques Chirac visitait un salon à la porte de Versailles, je le suivais de stand en stand, et je repassais le lendemain avec les tirages. Croyez-moi, ça valait le coup. Tout était vendu à coup sûr, même les négatifs.
Alors Chirac, c'était le roi du serrage de louche partout où il allait et à l'Elysée, où je me suis rendu parfois, il était toujours suivi par les gendarmes du service photo du Palais. Un type notait les noms et les adresses dans un petit carnet. Les gens était sûrs de recevoir chez eux des tirages couleur quelques jours après dans une enveloppe cartonnée à en-tête de l'Elysée - République Française.Bien sûr, c'était avant les smartphones, le numérique et le règne de la connerie généralisée. Le reste, tout le reste s'envole dans le panégyrique des politiques et des médias. Comme disait Chirac: "Un chef, c'est fait pour cheffer". Pour le reste, tout est dans Le Canard de cette semaine, 35 ans d'affaires qui font passer le Balkany pour un aimable collégien.

Frozen Piglet

"Invoquer sa postérité, c'est faire un discours aux asticots" - Céline  

En illustration: Document exclusif - une des fameuses valises de l'Elysée sous l'ère Chirac (auteur inconnu)

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