mardi 24 septembre 2019

MEERO (se tond)


      Depuis que le monde existe, il y a des mecs qui mettent toute leur énergie à le pourrir toujours plus, et ceci au sens propre comme au sens figuré (à supposé que tu saches ce que c'est pauvre naze). Mais le pire de tout, ce sont les débiles qui passent leur temps à encenser ceux de la première catégorie parce que ça leur parait génial tous ces trucs de jeunes (con)nectés. Toutefois, en ce qui concerne toutes les plateformes internet de mise en relation et d'échange de services, qui font la fierté de leurs fondateurs, l'objectif principal est parfaitement établi. Il s'agit de de venir à bout du salariat définitivement, radicalement, en mettant à mort le lien de subordination, grâce à un pseudo statut d'indépendant qui permet de sortir du champs d'application du Code du Travail, quitte à lui chier dessus (tout cela, on le sait depuis le début, mais c'est bon de la rappeler. Hein mon petit bijou ?). Le plus incroyable, c'est que toutes ces plateformes de n'importe quoi, de livraison, de transport, parfois les deux, n'ont jamais gagné un centime d'euro et elles perdent même de l'argent comme un puit sans fond (UBER a perdu 5 milliards de dollars en 2018 et personne n'en parle !). Pourtant, il se trouve toujours des malades pour remettre au pot encore et encore et encore. C'est à croire qu'ils subventionnent la régression sociale et la crevaison du droit du travail, le travail à perte et le déclassement. Chez les photographes, la dernière pépite du genre, la "licorne de la French Tech à la française", l'entreprise qui va révolutionner le monde de la photo, c'est la bien nommée "MEERO". Un truc fondé par des financiers débutants qui n'ont rien à voir avec le monde la photo.

                                   On avait bien eu FOTOLIA, CitizenSide ou même EasyPhotographers (#Lesphotographesamateurstalentueuxetmoinscherquelesprofessionnelsmaisquinontjamaisvenduunephoto.com), mais à côté, c'était des petits bras pas assez disruptifs. Parce que le programme du patron de MEERO, c'est de libérer les forces créatives des photographes en leur retirant la commercialisation, la post-production (confiée à l'intelligence artificielle. Mais que c'est drôle) et tout à fait accessoirement "à bruler du cash" et  spolier de leurs droits les créateurs (Les Echos). Eh bien avec ce programme épais comme une tranche de jambon, Le mec qui estime ce marché à 80 milliard de dollars (on se demande comment), a quand même réussi à "lever" (autre terme consacré) 300 millions de dollars, auprès d'investisseurs avisés. Ces gars-là voient dans ce truc fondé en 2016 et qui n'a jamais gagné un centime, le monde de demain qui vaincra sans perdre une plume, les tenants du c'était mieux avant. Apparemment, dans la nouvelle économie, c'est pas ce qu'on gagne, mais ce qu'on perd qui compte. Moi je dis respect. Alors MEERO (se tond) revendique une communauté (il faut avoir l'esprit de corps) de 50 000 photographes à travers le monde. Pourtant, sur les réseaux sociaux, ils ont plutôt l'audience d'une blogueuse de mode lituanienne psychotique. Mais l'important, c'est que tous les témoignages des photographes français qui ont pratiqué, laissent supposer une rémunération de 30 à 50 euros bruts pour une "mission" (une terme qui au passage prouve le lien de subordination ou pas). Tu me diras, c'est toujours mieux que les mecs qui chient des photos au kilomètre pour les distribuer à tout le monde parce que il n'ont rien d'autre à foutre dans la vie. Je n'en suis pas si sûr. 

Le domaine de prédilection de MEERO, c'est la photo immobilière et le rosbif purée en kit. En clair, Air BnB, les agences franchisées chez Plaza et les restaurants qui bossent déjà avec UBER Eats et Deliveroo (qui leur pompent 25% de l'addition) pour livrer leurs hamburgers de merde. Mais le créateur de MEERO compte bien investir les secteurs du portrait, du mariage, du voyage et du e-commerce et de j'en ne sais plus quoi d'autre encore (le porno c'est mort).

Moi je croyais que tout le monde pouvait faire de bonnes photos avec le numérique aujourd'hui. Mais j'ai du me gourer quelque part. On m'aurait trompé ? En fait, on a toujours besoin des professionnels à condition de les payer un coup de pied dans le cul et de leur piquer 80% de leurs revenus pour le filer à un intermédiaire totalement inutile.

Merde à qui qui lira et vive la France.

Frozen Piglet




  

7 commentaires:

Anonyme a dit…

moi j ai testé pour voir comme ion dit mais je n ai pas été retenu car j ai du blad du nikon d5 du fuji gfx ils m ont dit materiel pas assez pro
donc je retourne a la niche

Frozen Piglet a dit…

Sans blague ? Je t'échange le tout contre mon D2X

Frozen Piglet a dit…

C'est juste pour t'être agréable. Je laisse jamais un collègue dans la merde

Ioury a dit…

Ben voilà, tu reviens, et au deuxième article, t'as réussis à me pourrir la soirée.

Anonyme a dit…

Wow, wonderful blog layout! Ηow long havе yoᥙ been blogging for?
yoᥙ make blogging loօk easy. Ƭhe overall loߋk of your website is greɑt, ɑs well as thе content!

Unknown a dit…

Putain, j'ai cru que t'étais mort!
Content de voir que c'était une idée à la con et que t'avais juste autre chose à faire...
À bientôt

Anonyme a dit…

Bien vu, comme d'habitude.

Leur site vaut le détour, surtout la page qui explique comment sont retouchées les images:
"Meero met à profit les techniques d’apprentissage profond en utilisant un double réseau de neurones convolutif. Cela implique l’extraction de caractéristiques images globales et locales sur une base d’analyse multi-échelle."
allez voir https://www.meero.com/fr/technology , toute la page est drole…

l'article dans Réponse photo de cet été , a lire aussi…..

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