vendredi 31 juillet 2009

Libé passe la deuxième couche ...

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Ça veut dire quoi ce déferlement d'articles sur la mort annoncée de Gamma dans toute la presse ?
J'ai pas tout lu. A force, ça me fatigue ... Les larmes de crocodiles.
Faut pas me prendre pour un lémurien. Moi je vais vous le dire. L'objectif, c'est d'amener le repreneur dans un fauteuil en lui caressant la tête pour l'endormir comme une poule. Maintenant que tous les trucs rentables se sont fait la belle comme par enchantement, on va lui refiler la coquille structurellement déficitaire, comme ils disent , les artistes de la finance ...
3 millions d'€ en 2008 et 3 millions d'€ sur le premier trimestre 2009. Curieux comme les choses s'accélèrent à la fin ... Toute la presse emboîte le pas sans se poser aucune question. On s'en fout, il est mort le photo-journalisme ! On sait de quoi on cause. On l'a buté. Ils avaient un peu trop la grande gueule et l'habitude de se prendre pour le sel de la terre ces connards de photographes. Nous on veut du romantisme, du Magnum, du Capa, du Doisneau, du Cartier-Bresson, du photographe mort et du Noir&Blanc et pis c'est tout.
Photographe ? Mais maintenant tout le monde est photographe pauvre con !

A ce stade, on pourrait croire qu'on devrait logiquement virer les gestionnaires qui ont merdé comme c'est pas permis. Pas du tout. "le modèle actuel (économique) n'est pas viable" et le nouveau modèle sorti de la tête des crânes d'oeuf, c'est l'agence de photos sans photographes. Génial ! j'y avais pas pensé ! C'est là qu'on se rend compte qu'on ne peut pas lutter face à des gens supérieurement intelligents.
Heureusement, après trois plans sociaux sous Hachette, il y a encore 14 photographes à virer sur cinquante-six salariés sous Greeen Recovery à Gamma. Pour la direction, "c'est la cible prioritaire". Pour le directeur de l'agence " on a tué le photo-journalisme en obligeant les agences à salarier les photographes". C'est dans Libé qu'on lit ça, le journal qui annonce qu'il paye 330€ une pleine page aux agences de presse sans avoir honte. Ben ouais, faut les comprendre les gars, ils sont eux-mêmes en faillite continuelle depuis à peu près 20 ans alors ...

J'ai gardé le meilleur pour la fin. Quand le coup de poignard dans le dos vient de ton propre camp, c'est tellement beau à regarder. Pour Raymond Depardon, tout ça, c'est la faute à "la loi Cressard de 1974". Jaques Cressard est un peu à la Presse française ce que Marthe Richard est aux Bordels. C'est grâce à sa loi, qui est le cheval de bataille de tous les syndicats de journalistes, que les pigistes de la presse ont été reconnus comme des journalistes à part entière et que le lien de subordination a été institué entre le pigiste et l'employeur. Avant on sifflait les pigistes comme des clébards et on les congédiaient comme des merdes un peu comme en Chine avec les ouvriers dans les usines. On le fait toujours d'ailleurs, mais on se retrouve aux prud'hommes et on l'a dans le cul la balayette. Parce que le droit du travail, on s'en branle et que les conseillers des prud'hommes sont tous communistes. Est-il utile de rappeler que 38% des journalistes gagnent aujourd'hui moins de 1500€ bruts par mois en France ?

Quelle est la solution ?
"Le photographe doit s'assumer en tant qu'artiste" selon Raymond.
Voilà t'as tout dit Raymond ! C'est pour ça que j'ai tout foiré ma vie de photographe et que je passe mon temps à écrire des conneries sur internet au lieu de produire des sujets (médiocres) invendables et boire de l'absynthe. J'assume pas.

Frozen Piglet

mercredi 29 juillet 2009

When in China, do as Chinese ...

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Ce matin, j'ai lu le papier sur GAMMA dans Libé. Il n'est pas page 5 comme l'indique la une, mais pages 6-7. Une erreur d'un stagiaire sans doute ... Passons. Comme toujours dans ces cas-là, l'article est illustré pour des photos emblématiques de l'agence:
La photo de Cohn-Bendit en 68 par Gilles Caron.
Une photo de Grozny en 96 par Eric Bouvet.
Une photo de Grozny en 95 par Laurent Van der Stockt.
La photo de Françoise Demulder de la chute du camp palestinien en 1976.
Souvenez-vous que Françoise Demulder est morte dans la misère en septembre 2008 sans aucune couverture sociale (lire ici). Il faut toujours le rappeler à ceux qui prétendent que le photo-journalisme est tué par les charges sociales. Vous savez que les agences de presse (qui bénéficient des avantages réservées aux entreprises de presse) doivent salarier obligatoirement les photographes (qui sont journalistes. Quel joli mot !) à la différence des agences d'illustration. Gilles Caron , lui, a été exécuté à l'âge de 30 ans en 1970 au Cambodge par les Khmers rouges. On voit donc un article illustré par des images de deux photographes morts et deux photos de photographes qui sont l'honneur du photo-journalisme, mais qui sont vieilles de bientôt 15 ans. Ben oui bien sûr ! On t'explique à longueur de temps que le photo-journalisme est mort. T'es con où quoi ?
Pourtant rien n'est plus faux. Il n'y a jamais eu autant de reportages produits. C'est juste qu'ils ne sont pas diffusés. Mais les idées reçues ont la vie dure. Les répandre est une des activités favorites de la presse qui passe son temps à se recopier. A force de répéter les choses, on finit par croire que c'est vrai. Là encore passons ...
On apprend quand même 2-3 trucs dans cet article. Selon Stéphane Ledoux, PDG de Eyedea "le montant des commandes de reportages ne couvre parfois même pas le prix du billet d'avion". Là on rigole ! N'importe qui peut aller à l'autre bout du monde pour 750€, mais pas les photo-journalistes français.... Gamma va pas leur payer l'avion à ces crevards. On finit par se demander où passent les 200 000 € que l'agence perd chaque mois ... Pour le défilé du 14 juillet, Gamma a repris les photos d'une agence chinoise, plutôt que de faire travailler ses propres photographes. Drame de la sous-traitance ? Ceux-là, je me doutais bien qu'ils allaient débarquer un jour (j'imagine qu'ils sont venus à la nage et pas en avion ?). Déjà qu'on avait eu un avant-goût avec le défilé de la flamme olympique où les policiers français se sont transformés en supplétifs de la police chinoise. Ça promet. Les chinois, parlons-en justement, hier un journal de Pékin m'a contacté. Ils me proposent 250US$ pour 14 photos sur 3-4 pages. C'est ça le tarif chinois, une poignée de riz et un coup de pied dans le cul.

Frozen Piglet

Le salaire moyen est de 360US$ en Chine. Finalement 250$ c'est bien payé alors ?

lundi 27 juillet 2009

Je voudrais pas crever ...





Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noirs du Mexique
Qui dorment sans rêver
Les singes à cul nu
Dévoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles

Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un côté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre




Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizarres

Je voudrais pas finir
Sans connaître la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me feraient de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne

Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur le sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle que voilà
Mon Ourson, l'Ursula

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux

Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur

Tous les enfants contents
Et tant de trucs encore
Qui dorment dans les crânes
Des géniaux ingénieurs
Des jardiniers joviaux
Des soucieux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir z et à entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir

Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche

Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir tâté
Le goût qui me tourmente
Le goût qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir goûté
La saveur de la mort...

Boris Vian

vendredi 24 juillet 2009

Gamma finit lessivée.


Ouais facile ... Oh ça va hein ??!
On annonce le dépôt de bilan imminent de Gamma, l'agence historique de photo-journalisme. On verra. Un pigeon de derrière minute va peut-être se poser en roucoulant ...
Ce qui est l(r)isible, c'est la formidable incapacité des grosses entreprises et de ses actionnaires et dirigeants à investir dans des secteurs qu'ils ne maîtrisent en aucune façon, sans se planter comme des gros nazes 10 fois sur 10 et donc à flinguer des agences de photo dans le cadre de diversifications ou de développements stratégiques idiots et hasardeux. Cette mise à mort vient conclure les années Messier avec ses hordes de crétins diplômés, pédants et prétentieux. Conclure ? Pas si sûr tant l'histoire à l'air de se répéter toujours et encore. La voie choisie est toujours la même. On débarque les vrais opérationnels, les photographes et on installe les gros salaires et les gestionnaires qui vont apprendre aux trois pelés, payés au forfait qui restent, à enfin travailler efficacement. On multiplie les pertes par 5 ou 10 et après de multiples recapitalisations et plan sociaux, on laisse un champs de ruines. Que viennent foutre l'industrie pharmaceutique ou les fonds de pension (dont le boulot est en principe de bien gérer les retraites par capitalisation ... Bonne chance aux futurs retraités, vu ce qu'on fait de votre pognon ...) dans le secteur de l'image ? Je ne sais pas. La même chose que les milliardaires russes dans les équipes de foot ou les journaux en dépôt de bilan ? Ce qui est sûr, c'est que Paris, l'ancienne capitale du photo-journalisme n'est plus rien aujourd'hui et que des tas de photographes de talent vont sans doute quitter ce métier sans avoir jamais démérité. C'est normal, il faut savoir s'adapter vont encore dire les clairvoyants qui envisagent la vie comme une suite d'événements inéluctables. Pour ces gens, il faut se faire au fait qu'on ne peut rien faire justement. C'est confortable finalement non ?

Frozen Piglet

lire ici la réaction de Depardon et Stephane Ledoux - PDG d'Eyedea (merci No) sur Eco89.Bien entendu, c'est encore les photographes qu'on accuse d'avoir coulé la boite parce que ils sont salariés de l'agence. Ce sont des salariés qui leur reprochent cela. Un photographe est un auteur et en tant que tel se doit de vivre
comme un artiste !
Mal attifé avec une barbe de trois jours et une couverture sociale minimaliste de préférence ou mieux inexistante ...
La différence est que les photographes seront au chômage alors que les dirigeants de Gamma ne feront que passer d'une boîte à l'autre ...

jeudi 23 juillet 2009

Nous nous vîmes 12 000 en arrivant au porc ...


Il existe 12 000- 13 000 publications en France en comptant tout.
Selon le quotidien "Le Monde" (22 Juillet) qui est comme chacun sait le journal de référence qu'on a, on est à -20% de pages de pub vendues en moyenne dans la presse française (Janvier-Mai 2008 / Janvier-Mai 2009 / Chiffres THS MEDIA INTELLIGENCE)
Alors on a des pointes:
Maison/déco/Art de vivre avec
-25%
Auto/Moto avec -30%
Immobilier avec -31%
Emploi avec -53%
Presse-TV avec -23%
La presse du spectacle et programmes gagne le yoyo en bois du Japon avec -87,8%.

Bien sûr ! Les gens ont peur ou sont dans la merde ...
Il achètent plus que des billy en promo chez Ikéa, ne changent plus de twingo, ils ont les programme télé dans Info-Matin, ils squattent chez Mémé et il ont renoncé à chercher du boulot. Alors le théâtre hein ? Rien à foutre ! En plus on sort en ayant mal au cul ! Dans cet ouragan qui ravage toute la Presse. Un havre de paix et de détente, le secteur "Cuisine et Vins" à +3,4%. Ça doit être l'encadrement qui fête le plan social qui s'est bien passé ...

Internet qui est comme chacun sait (encore !) l'avenir de la Presse fait fort, puisque le groupe PRISMA va ouvrir en Septembre un plan de départs volontaires incluant les rédactions internet. Saluons les journalistes qui ont fait l'effort de s'adapter et se former aux nouvelles technologies. Ils vont désormais faire l'effort de s'adapter au Pôle emploi ... Heureusement, l'Etat va consentir un effort de 200 millions d'€ pour transférer la formation des sans-emplois vers les boites d'intérim (et des stages de graphiste-web ?). C'est un peu moins que les 280 millions d'€ annuels d'aide à la Presse ... Ça va leur rabattre le caquet d'être précaires à tous ces nuisibles. Une pensée pour nos amis de l'EXPRESS qui vont faire -25% de CA en 2009 (-12 millions) après un plan de départs volontaires massif.

Selon les diffuseurs, la Presse et les Médias ont une économie de coût fixe de 70%. Ça c'est le gros problème. Les gens n'ont pas encore trouvé le moyen de travailler et bouffer sans être payés. Alors bien sûr, si on supprime un journal, on fait 70% d'économie de coût fixe et 30% de coût variable. La logique comptable est implacable. En même temps il y a 1,4 milliard de gens sur cette planète qui vivent avec moins de 2 US$ par jour (ils lisent pas la presse les salauds !), alors on va pas faire les difficiles non plus. 2010 s'annonce bien moi je dis.

Frozen Piglet

Dernière minute: selon le site Eco89, Gamma déposera le bilan le 30 juillet. Lire ici

mercredi 22 juillet 2009

Le juste prix ...


Qu'est-ce qui fait le prix 
des photos ?
C'est vraiment la question à 
64 000$ qui turlupine plein de gens. Ils veulent savoir les gens !
C'est vraiment vrai qu'un mec peut vendre une photo 1000€ ??? Il a juste appuyé sur un bouton et hop ? C'est vrai ou pas ? Hein ? c'est vrai entchoulé ? Tu vas parler oui ? On a le droit de savoir !!! Dis-le que tu te goinfres comme un porc en photographiant des filles à poil !!!
Ben... Ouais... Aujourd'hui, quand un client (mieux qu'un ami un client !) me demande "le prix", j'ai vaguement l'impression d'être chez Risoli à la télé. En général le client prépare le terrain en disant que son budget a baissé de 30% par rapport à l'année dernière. Il n'est plus question de compétence, de matériel à mettre en oeuvre, de résultat. Il est question de prix. Le prix, le prix, le prix ! "
Combien vous allez me prendre ???????"
Ben ... Le Maximum ... Que je fais ... Quelle question !

Après, il y a deux types de clients: Les bons et les mauvais.
Ceux qui vous contactent par mail et souvent sur recommandation sont des mauvais.
Pas la peine de s'exciter. Dans 98% des cas ils ne répondront jamais à votre proposition. Leur objectif est principalement de montrer à " je ne sais qui" que "à ce prix-là autant faire les photos nous mêmes". Ces gens ont perdu de vue (joke) que le travail d'un professionnel se paye. S'ils reviennent pour acheter une photo que je possède (ça arrive), ce sera double tarif pour eux. Mais dans les bons, il y a aussi des mauvais:





Genre ceux qui t'oublient depuis qu'ils ont acheté un reflex numérique avec lequel: "Ils s'amusent follement à faire des tofs ...". Bon ceux-là, je leur rappelle les termes de la convention collective et le montant des indemnités. En général, ils retrouvent mon numéro et me commandent du boulot dans le 1/4 d'heure qui suit ...
Alors ... Les bons. Euh les bons .... alors ... Les bons c'est ceux qui te payent rubis sur l'ongle un travail intéressant en prenant en compte le temps passé (incluant la post-prod), qui respectent le droit d'auteur et ton travail. Ceux-là, j'en ai jamais vu. Attention, je ne dis pas que ça n'existe pas hein ? C'est juste un peu comme l'abominable homme des neiges ou le monstre du Loch-Ness. C'est tout.

Frozen Piglet

Mon conseil utile: Sur-facturez et partagez la différence avec le donneur d'ordres, comme les artisans, dans le bâtiment ... Ben ouais kwa ??

samedi 18 juillet 2009

Cronkite is dead ...





Walter Cronkite est mort à 92 ans. C'était "le journaliste" de CBS qui a tout fait de l'assassinat de Kennedy à la guerre du Viet-Nam et Apollo sur la lune. C'est que "Crone", ça veut dire Vieille Bique et "kite" cerf-volant ...
La guerre du Viet-Nam et la chute de Saïgon, c'est le 30 avril 1975. C'est pas si vieux finalement. Ce conflit a fait rêver des générations de photo-journalistes, sans doute intoxiqués par des films comme Apocalypse Now et Denis Hopper le photographe déjanté. A la fin des années 60, tout le monde était photographe (mais pas comme aujourd'hui). Il suffisait d'un Nikon F, d'un 35m/m, de quelques TriX et d'un billet d'avion et après on allait fourguer ses photos au premier correspondant venu au bar des hôtels.






Comme l'incandescente Françoise Demulder qui faisait partie des journalistes présents dans la palais présidentiel (sauf erreur) à la chute de la ville. La première fois que j'ai été à Saïgon, j'ai traîné Mme Piglet voir l'ambassade US de 75. Celle des hélicos Huey (kilroy was here !) qui évacuait les derniers attardés par la terrasse ... Je l'ai cherché longtemps avant d'apprendre qu'elle avait été rasée par les amer(loques) pour effacer un mauvais souvenir ?




A la fin des années 60, les photos ne coûtaient rien, ce qui ne veut pas dire qu'elles ne valaient rien puisque aujourd'hui encore, on les publie dans des tas de journaux. Pourtant à cette époque, la presse ruisselait de pognon et produisait de la note de frais au kilomètre. De nos jours, les directeurs de journaux continuent à produire des notes de fais au kilomètre en dissertant sur l'avenir de la presse numérique et les avatars du journalisme citoyen, tandis que les photos ne coûtent plus rien et ne valent plus rien non plus ... Tout cela ne laissera pas beaucoup de trace ... These boots are made for walking ... Qu'ils disaient ...

Frozen Piglet

mercredi 15 juillet 2009

J'chuis pas le Figaro Magazine ...






Quand on me dit que je dois faire un boulot sur la Comédie Française. Je suis plutôt content ... au début ...
C'est vrai. La capacité des photographes à s'enthousiasmer pour un sujet est intacte, comme au premier jour. Mais comme je ne suis pas un un perdreau de l'année, je sais bien que je vais me prendre le chou avec ce truc. Appelons ça l'expérience ...
Photographier un spectacle ? Vous n'y pensez pas ! J'ai une exclu avec plusieurs photographes ! Photographier des décors ? des costumes ? Impossible à cause des droits ! Photographier des costumiers, des techniciens, des décorateurs ? Pas question je veux pas d'emmerdes avec la CGT !... Ah oui ! Sinon ne photographiez pas les tableaux en gros plan, il y a des droits
à payer au musée !! Mais qu'est-ce qu'on va faire alors que je fais ???
En fait, je le sais déjà. C'est simple, le parcours standard, la visite réglée comme du papier à musique avec les mêmes photos pour la 10 000 000 ème fois. les mêmes photos qui n'intéressent strictement personne. Pour le principe, je fais part de ma déception et je fais l'impasse sur le fauteuil sur lequel est mort Molière (il est tout pourri et derrière une vitre sale ...). On me fait aimablement remarquer que je ne travaille pas pour le "Figaro Magazine" (on a les références qu'on peut ...) et que mon sujet ne fera pas 10 pages. C'est vrai. C'est un drôle de calcul, mais c'est vrai. Ce que j'aime bien, dans le théâtre public, c'est que tout y est simple. Les gens qui y travaillent ? Je n'aurai même pas l'occasion de leur parler. En gros, c'est interdit. Ce que j'aime avec le "spectacle vivant" c'est qu'il est mort. Bientôt, il faudra l'empailler avant que ça commence à sentir ...

Frozen Piglet

Les "Acteurs de Complément" de la Presse, cherchez pas, c'est nous ...

samedi 11 juillet 2009

La vie dans le Rouge

Depuis quelques temps, mes posts se sont espacés.
J'ai un peu de mal à raccrocher les wagons, vu que je suis dans une période de flottement et d'interrogation sur ma vie, mon oeuvre, l'amour la mort, la fin de 2001 "l'Odyssée de l'Espace" de Stanley Kubrick et certains passages du "Chien Andalou" de Luis Bunuel. Ça fait longtemps que je suis abonné à TIME Magazine. C'est un peu à ça que devrait ressembler pour moi le premier Hebdo français. A la place, on a le Nouvel Obs. Dommage ...
Bien sûr, je n'ai pas le temps de tout lire, faut que je lise Rustica aussi ! Rapprt au devenir de mes tomates ... Mais ce magazine reflète bien l'état d'esprit de la société américaine sur l'actualité et d'autres trucs. La photo est présente avec toute sa force. Dans TIME Mag la photo ! Oui dans Rustica aussi la photo est présente. Mais c'est des tomates ou des courgettes et des radis ....



Cette semaine, la "Une" titre sur la "génération désenchantée et ses rêves brisés", un sujet illustré par Pep Bonet de NOOR Images. "Mal payée ou au chômage, n'allant nulle part, pourquoi la jeunesse d'Europe a si peu de raisons de sourire ..." Les 4 portraits sont des espagnols, mais ils pourraient aussi bien être français, Italiens ou anglais ...
A la fin de ce numéro, une pub pour vendre une reproduction de la couverture de TIME sur Michael Jackson réalisée par Andy Wharol en 1984. "Offrez-vous un morceau d'histoire pour 15,95$" proclame la pub ... C'est tout ce que ça vaut aujourd'hui un morceau d'histoire.


Les médias sont ruinés, victimes de l'inconséquence de leurs dirigeants. Tous les budgets sont à la baisse. C'est pour cela que 13 000 demandes d'accréditation ont été déposées (3 000 accordées) pour la soirée spéciale Michael Jackson. Plus que pour la cérémonie d'investiture de Barack Obama. Sur TF1, Jean-Claude Narcy (fan de Michael jackson bien connu et coach médias des hommes politiques) tente vainement de meubler la 1/2 heure de retard pendant laquelle, il ne se passe strictement rien. Ce soir là, le journal de TF1 fait moins d'audience que d'habitude. C'est pas grave, dés le lendemain il ouvre sur LA Question que tout le monde se pose ... Où est passé le fucking cercueil en or de ce pauvre garçon addict aux médocs ? Faire de sa vie une ouvre d'art, c'est pas donné à tout le monde les mecs ...

Frozen Piglet

Commentant l'investiture de Barack Obama sur TF1, Jean-Claude Narcy avait déclaré après une chanson d'Aretha Franklin: "Vous avez-vu comme elle a interprété ça ! On devait chanter comme ça dans les champs de coton !". Ce que j'aime chez lui, c'est qu'il mêle un genre de professionnalisme à un naturel débridé ...

lundi 6 juillet 2009

C'est très beau aussi la photo de presse ...


C'est même très intéressant.
Mais chez les autres de préférence, c'est quand même mieux.
A en croire les articles élogieux sur les "expériences", les "nouvelles références", type Polka ou XXI, on se demande si la photo et le journalisme tout court ne sont pas en train de sortir de la Presse. Créer un magazine pour la photo de presse et publier des compilations de photos anciennes et déjà très connues, c'estcomme  déposer la gerbe finale sur un enterrement de 2ème classe. Créer un livre-Magazine pour publier des papiers longs, alors que les enquêtes dans les journaux français font trois pages, c'est faire rentrer l'info chez le libraire ou les gens savent (en principe) encore lire plus de 140 caractères et faire la différence entre "ça" et "sa" ... Tout cela nous éclaire sur un état d'esprit qui condamne à moyen terme le journalisme dans sa presque globalité.



Où est l'innovation, où est la recherche et le développement dans la presse depuis 10 ans ?
Est-ce dans la mise en ligne d'articles raccourcis illustrés d'images volées ou la distribution gratuite de journaux financés à 100% par la publicité ? 
Est-ce dans les éternels Etats généraux où la mauvaise foi le dispute à l'incompétence ?
Est-ce dans la fermeture de mon kiosque neuf depuis trois ans en plein Paris ?
Les journaux sont devenus comme les tomates de serre: incolores, inodores et sans saveur ... Sauf que de plus en plus de gens n'ont pas besoin de lire la Presse pour vivre, alors qu'ils boufferont toujours des tomates, même dégueulasses et chères. Rassurez-vous. Le jour où un éditeur travaillera sur un hebdo ou un quotidien moderne pertinent et sérieusement illustré, tous les professionnels crieront au génie en se congratulant. Ce jour-là tout le monde emboîtera le pas. Mais ça n'est pas demain la vieille et avant, il faudra boire le calice jusqu'à la lie.

Frozen Piglet

jeudi 2 juillet 2009

dégoût et des couleurs ...


"Internet est le tout à l'égout de la démocratie ..."
Denis Olivennes - Patron du Nouvel Observateur.
Dans la page Média de Libération aujourd'hui.
Avec mes salutations aux journalistes "forçats de l'info" du Nouvel Obs.fr !

FP

En cadeau le Blog de Denis Olivennes. Un truc passionnant
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