dimanche 19 avril 2009

Il parait qu'on est des intellos !

























Les médias aiment bien se donner le frisson avec ce genre d'ouvrage. Ça occupe un bref instant et ça fait un peu rigoler ... C'est un angle inhabituel. Ensuite, on passe à autre chose ... On est dans l'info, il faut être un eu sérieux quand même ! Sans compter qu'il y a un peu trop de professions qui impliquent les médias directement. On va pas se tirer une balle dans le pied, hein ? Les citations qui suivent sont issues de l'article de Rue89 sur "Les nouveaux intellos précaires" (Stock) que l'on peut lire ici . On ne sait pas ce qui est inspiré directement par le livre ou par les fantasmes du rédacteur. On s'en fout. En tout cas, on a parlé de ce bouquin un peu partout à la radio et ailleurs.

"L'intello précaire est un travailleur hard-discount. Il est auteur, éditeur en free-lance, journaliste pigiste, correcteur, nègre, photographe, enseignant non-titulaire, doctorant surdiplômé partant exercer à l'étranger. Souvent, il cumule plusieurs de ces « statuts »."

- Bon là, on note que la profession de photographe arrive en dernière position des métiers de la presse et de l'édition. Après correcteur et nègre ... La hiérarchisation de l'info sans doute ...
Mais nous arrivons avant les enseignants pigistes et les chercheurs ! Qui sont rien que des crevards et des feignasses ... (pas titulaires et étudiants à 30 ans !). Bien sûr, le point commun,  on fait nos courses chez ED, Leader Price ou Lidl au choix ...

"Il ne connaît pas les RTT, les remboursements de frais, les congés payés, les tickets resto, ni les arrêts-maladie, et ne les connaîtra plus jamais. Obligé d'avoir plusieurs activités en même temps, il est harassé par le travail mais ne gagne pas plus."

- Là, il faut reconnaître que c'est assez bien vu quand même non ?
C'est dommage, surtout pour les tickets restaurants. J'ai toujours rêvé d'avoir des tickets restaurant. Un vrai signe de reconnaissance sociale qui aurait fait de moi, un homme respectable. Quand je viens de manger un poulet aux 5 parfums avec un riz blanc et un lait de soja (chez un traiteur chinois où on chope une gastro une fois sur deux) et qu'autour de la table, tout le monde sort ses tickets, On se sent moins que rien.  J'en pleurerai presque avec mon billet de 10€ à la main !

"Il travaille pour garder du travail. Il a parfois des fréquentations mondaines, un sérieux prestige, une force d'abattage remarquable, et un style de vie apparenté bobo."

- Là je dois dire que je découvre ... Faut pas pousser. C'est vrai qu'une fois j'ai fait la bise à Xavière Tibéri, mais c'était pendant qu'un ami nous prenait en photo (j'ai fermé les yeux). Pour garder une preuve et pouvoir frimer auprès des copains. Un sérieux prestige, c'est vrai ! J'ai au moins 33 amis sur FaceBook. Bobo j'habite à Paris ... Donc tout est vrai. Incroyable !

"L'intello précaire est passionné, dopé à la survie. Il croit en la connaissance par le style, le goût, le courage et le distinction. Quand un intello précaire rentre seul d'un dîner en ville, il ne dort pas : il travaille."

Moi je crois que s'il rentre seul d'un dîner en ville, c'est parce que sa femme (son mec) l'a plaqué parce qu'il en avait marre de payer le loyer pour quelqu'un qui gagne pas un rond et en plus, ça lui fait économiser un repas. Non ?

"Avenir incertain, revenus fluctuants, déni de droits, malgré une couverture sociale minimale ou inexistante, les intellos précaires continuent à exercer ces métiers qu'ils ont choisis par passion."

Bonne chance les mecs.

Frozen Piglet

8 commentaires:

paco a dit…

Étudiant à 25ans et pour encore au moins 2 ans, je me dirige vers un doctorat en intellectualisme précaire. A moi Xavière!!! Fantasme enfin réalisé...
Et sinon, photographe pour intello précaire en mal d'égo, ça rapporte?

erwan a dit…

Marrant (enfin façon de parler) j'ai l'impression de me reconnaître dans cette définition. Diplômé, j'ai quatre employeurs pour joindre les deux bouts et suis crevé et bosse comme un malade mais avec passion.
Par contre le côté bobo faut quand même pas déconner.

Benrouf a dit…

C'est quand même bizarre cette idée que quand un métier est passionnant, le fait d'être payé pour le faire deviendrait saugrenue.

Unknown a dit…

Bobo - Bourgeois Bohème - cela convient pas trop
Il faudrait créer un nouveau style
les PréBo - Précaires Bohème - à qui les Bobos daigne parfois donner la pièce

Ou les bohèmes tout court

"Dans les cafés voisins
Nous étions quelques-uns
Qui attendions la gloire
Et bien que miséreux
Avec le ventre creux
Nous ne cessions d'y croire
Et quand quelque bistro
Contre un bon repas chaud
Nous prenait une toile
Nous récitions des vers
Groupés autour du poêle
En oubliant l'hiver

La bohème, la bohème
Ça voulait dire on est heureux
La bohème, la bohème
Nous ne mangions qu'un jour sur deux"

Merci Charles, j'y retourne ;)

Fabien

Ultr4 a dit…

Boulot passionnant faut pas déconner non plus, intéressant ok, quand on commence a se démerder.

J'vois pas ce qu'il peut y avoir de passionnant a en chier a longueur de temps pour tout et de vivre en suffocant.

Anonyme a dit…

Et le nirvana dans la douleur ... Tu connais pas ?

FP

Anonyme a dit…

"Le nirvana dans la douleur" je ne sais pas ! Mais le chemin de croix rédempteur cela me rappel des trucs.

Pt'ain, c'est encore loin le Golgotha ;)

Raymond a dit…

Il est vrai que le terme bobo peut paraître largement galvaudé ici tant les revenus des pouilleux du savoir sont bas; le bo de bobo implique une aisance financière certaine. Mais notons toutefois que les intermittents de la presse et assimilés intellos ne sont que "apparentés bobo". Il faut donc comprendre qu'ils n'empruntent en réalité à Jean-Marie Messier que le trou dans la chaussette.

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