Un déménagement vaut deux incendies

Il y a 4 ans, avec Mme P, on a déménagé.
On avait fait le tour de la vie d'artiste sous les toits au 6° sans ascenseur. Alors forcément, après dix ans quelque part, il faut trier et j'ai trié ( Aline ! pour qu'elle revienne ...). Un jour j'ai décidé de balancer toutes mes parutions, accumulées depuis toutes ces années. Comme un acte de rédemption expiatoire. Avant j'ai feuilleté tout pour me confronter à ma médiocrité et essayer de repartir à 0 ( Je sais c'est idiot ). Comme tout velléitaire, j'attendais sans doute un miracle ... Mais les miracles, c'est assez rare.
Le bilan qui suit est juste affligeant. Est-il possible que je pense à une photo qui ne me laisse pas un goût d'inachevé ? Juste une ou deux, par année d'activité. Je l'espère, mais en même temps, je ne veux pas y penser ... Et puis je refais en rêve les reportages qui m'ont laissé un sentiment de frustration, comme des occasions manquées, comme des ébauches de quelque chose qui n'a pas été mené au bout ... Au bout de quoi ?



En fait ce nettoyage par le vide, c'est comme essayer de refermer le couvercle sur ces années vécues dans l'action, la déception et la solitude face à mon boulot de photographe. Dans une certaine mesure, on rendrait presque coupables, les gens avec qui on a travaillé, de ne pas être assez exigeants. Se dire qu'on a malgré tout gagné sa vie toutes ces années avec ce métier de photographe est une piètre consolation. Le fameux: "de quoi tu te plains ? tu gagnes ta vie ! C'est déjà pas si mal ...".  Alors que moi, je voulais rouler dans une décapotable avec plein de filles en mini-jupe ! Comme il faut malgré tout se tourner vers l'avenir et arrêter de se lamenter (pas vrai les gars ? Ouais !!!!), on va le faire et comme toujours, on va s'adapter à l'effort moderne. En matière d'efforts et d'adaptation, on a de leçon à recevoir de personne.

Frozen Piglet

En attendant, ça serait bien que les mini-jupes reviennent à la Mode ...