Le petit oiseau va sortir ...

©Bruce Weber / Moncler

Je viens de tomber dans Elle sur cette pub pour la marque de fringues MONTCLER.
Il y a plusieurs photos réalisées par Bruce Weber dans le cadre d'un sponsoring pour une "association qui aide les enfants souffrant de problèmes relationnels, en leur faisant prendre soin d’animaux" voir ici.

Dans cet auto-portrait onirique de Bruce, on ne sait pas très bien à qui on à faire. Visiblement, c'est un photographe (si !).
On note tout de suite que le jour est levé depuis longtemps et que ce feignant est encore au plumard.
Il a dormi tout habillé (il a un goût de chiotte, t'as qu'à voir ses fringues) et il ronfle et flatule (en alternance) avec un fil de bave qui coule à la commissure, ce qui laisse supposer qu'il a pris un bonne cuite la veille au soir et il s'est pas lavé les dents et rien en plus, je vous dit pas l'odeur de poney ! Sans compter que ce mec a raté le rendez-vous avec l'an 2000 ! Il achète son matos dans les bouclards du Bd Beaumarchais. Pour un peu on entendrait le bruit de la douche que prend la stripteaseuse (en fin de carrière) trouvée dans un bar pouilleux, qu'il a ramené dans son trou à rat (il a trois mois de retard pour le loyer) et qui va partir en lui chourrant son dernier billet de 50$ et son leica. On a envie de lui laisser un tube d'aspirine sur sa table de nuit. On sent bien que le mec, il est au bout du rouleau, près à tout pour fourguer trois photos au journal local pour 250$, ou faire des photos porno (Mais moi, j'aime bien Bruce Weber et son film sur Chet Baker Let's get lost).

En fait le temps passe et on entend toujours les mêmes conneries sur le métier de photographe de presse colportées par les adeptes des idées reçues et des clichés éculés. Dans les émissions de télé ou de radio, c'est curieux, on met toujours face aux photo-journalistes des paparazzi. Dans l'imaginaire de ces indigents du ciboulot, ces deux métiers pourtant très différents se ressemblent. Ces gus se donneraient le droit de tout photographier et de tout montrer. "Mais au nom de quoi ?" s'exclament les bien pensants érigés en censeurs pour l'occasion. " Si un mec est en train de crever, vous faites la photo ou vous lui tendez la main ? En fait vous êtes tous des salauds !
Ça ne vous dérange pas de faire de l'argent sur la misère du monde ?? ..."
En permanence, il faut se justifier face à tout un tas de rases bitume patentés, le cul visé. Le pire, c'est que des procès d'intention viennent aussi de photographes qui exercent dans d'autres domaines et qui prétendent émettre un jugement définitif sur ces gens qui se disent journalistes et bénéficient ainsi de passe-droits de manière éhontée. Tous ces nuisibles ont réussi à détruire complètement l'image des photographes dans l'esprit du public.
Alors bien sûr, ce métier attire tout un tas de têtes brûlées et de crétins à qui on a pas enseigné les bonnes manières. Je ne parle pas de ceux qui font du people, je parle de ceux qui ne savent pas se tenir ... Vous voyez ce que je veux dire ou pas ?
Je ne veux pas qu'on nous confonde avec cette horde éructante, cette bande de sauvages qui flingue tout ce qui bouge au coude à coude en se marchant dessus.

Frozen Piglet