Photographe et carte de presse et filles à poils

Je connais cette photo, mais je sais plus de qui c'est. J'adore !
©Ralf Marsault (merci Des...)



Il y a plein de gens qui arrivent ici en tapant: "filles à poils", "danser avec une pute" ou "photographe carte de presse" et plein d'autres conneries. Bon c'est malin, maintenant il va y en avoir encore plus ... En même temps, je ne suis pas sûr que leur recherche se fasse pour de bonnes raisons. Je ne parle pas des filles à poil. Je parle de la carte de presse. Tous les gens qui travaillent un peu avec la presse, savent comment on l'obtient cette putain de carte, pourquoi on la demande et à quoi ça sert. En même temps, on lit tellement d'énormités là-dessus, que j'ai envie de m'en mêler un peu ... vous me connaissez. Cette carte indique que vous êtes journaliste professionnel dans les conditions qui sont fixées par la loi. C'est un carte d'identité professionnelle. Pour l'avoir, il faut prouver que plus de la moitié de vos revenus sont issus d'entreprises de presse (identifiées par leur code APE-NAF entre autres) et du métier de journaliste. La vraie, la seule carte est attribuée par la CCIJP. Tout le reste n'existe pas. C'est clair ?

"Créée par la loi du 29 Mars 1935, la Commission a pour objet de délivrer une carte d'identité de journaliste professionnel aux postulants qui remplissent les conditions fixées par cette même loi (notamment dans son article L 761-2)."
Cette commission est paritaire, employeurs-salariés. Elle délivre en gros 37 000 cartes par an, dont 1 700 environ à des photographes.

Alors on va pas revenir au moyen-âge, mais sachez qu'au départ, il était question du smic au minimum pour obtenir la carte de presse. Aujourd'hui on doit être à 550€ en salaire brut pour le minimum. Tirez- en les conclusions que vous voudrez ...
(Ça veut dire que dans cette configuration on gagne entre 550 et 1050€ bruts par mois pour le minimum). Les mensualisés s'en foutent, c'est la boite qui fait la 1ère demande pour eux et les renouvellements par la suite. Mais les pigistes et les photographes-pigistes ... Les quoi ? (Oh putain ! ça y est ! Il va nous parler des crevards !) eux, enfin ceux qui restent et qui sont sans carte, on les paye en AGESSA voyons ... C'est illégal on s'en fout ! On sera redressé par l'URSAFF ? On s'en fout aussi, la prescription, c'est 3 ans ... T'as saisi ??

Mais comment on fait pour avoir la carte, si on est payé en droits d'auteur et pas en pige (salaire) alors ?
Ben oui ! Presque tous les canards payent en Agessa les mecs sans carte. Ça fait moins de charges sociales pauvre buse !
Je vais te filer un tuyau. Dis pas merci. Sur une première demande, si tu tombes sur un commissaire (syndiqué) de la carte compréhensif et bien luné, il va te faire passer. Mais attention, ça ne marchera pas 2 fois ... Alors une fois que tu l'auras, le plus dur sera de la garder cette maudite carte en plastoc. Si tu l'as, a toi les musées gratos et l'allocation pour frais d'emploi et la frime avec tes copines. Si tu l'as pas, à toi "l'usurpation de qualité" face aux poulets, quand tu te présentes comme journaliste et que tu n'as pas la carte .... ou qu'elle est périmée.

-"Mais alors "journaliste citoyen" ça existe aussi ? Non ?"
- "Ah oui ! Mais là y a pas de carte. Tu as juste le droit de te faire enfiler gratos."

Frozen Piglet (Who else ?)

Je vous ai rien dit, ça reste entre nous.
Sinon Sim est mort et on a fait moins d'histoires que pour Michaël Jackson ...