La Contredanse des Mots

Après avoir assassiné un pan entier de la photographie professionnelle avec leurs images à 0,14€, les petits artisans de la connerie du web s'attaquent logiquement à la rédaction des contenus. Ben ouais ! Faut bien alimenter tous ces océans de flux insipides à destination des illettrés qui se déversent quotidiennement dans les canalisations bien entartrées du web. Mais surtout, il faut gagner du fric, sans se soucier des dommages collatéraux. Alors ces types qui envisagent les affaires comme des opérations commando utilisent toujours les mêmes méthodes et la même dialectique pour convaincre leurs cibles. Ce n'est pas une surprise, dans ce nouveau business-model minable, on retrouve des noms qu'on connait déjà dans les Microstocks.

Pour les scribouillards (je n'ose pas dire rédacteurs, tant le niveau moyen est affligeant) ... L'argument est toujours le même:

Vous allez faire de l'argent grâce à nous (on prend 30%), en travaillant à vos instants perdus et le pognon va couler à flots sur votre compte Pay-pal presque sans effort. La promotion du système est assurée par tout un tas de "sites amis" (contre rétribution ?) qui répandent la bonne parole et jouent les rabatteurs. Comme d'habitude, les "contributeurs" sont payés en fonction d'un grade et d'un système pyramidal de parrainages à la con. 

Pour les "clients" de ces plateformes de rédaction web.

Vous allez avoir accès à du contenu low-cost à la demande pour le prix d'un paquet de chewing-gum de hard discounter .

Bon c'est sûr qu'à 1,50€ le feuillet standard (1500 signes) prix d'appel, les meilleurs rédacteurs vont se battre pour bosser comme esclaves et avoir l'honneur de devenir des collaborateurs de ces sites. Webworkerclub, Textbroker, Megaredacteur, redactiweb, Wikio Experts, Wordissimo, Textmaster, tout ça, c'est pareil !

Pour commencer, ces officines sont border line avec la législation. L'URSAFF pourrait sans doute re-qualifier tout le système en "travail dissimulé" au vu du lien de subordination qui lie les parties. Les contributeurs eux ne peuvent prétendre à rien tant qu'ils n'ont pas cumulé 50€ de revenus (33 feuillets de 1500 signes à 1,50€). Autant dire qu'ils seront nombreux à n'être jamais payés, D'autant que certaines plateformes ont déjà mis la clé sous la porte en plantant tout le monde ... Ensuite, les clients sont vraiment sympas, ils sont censés payer d'avance et acheter des crédits (comme dans les jeux vidéos). Après, ils ont plein de frais annexes qui apparaissent une fois qu'ils ne peuvent plus faire machine arrière. 

Cerise sur le gâteau, voici ce qu'on peut lire sur le site d'une de ces plateformes:

"La recherche et suggestion d'images est une option que le rédacteur peut proposer avec un article. L'acheteur peut également en faire la demande en option d'une commande d'article. Cela inclut environ deux heures de recherche et trois propositions d'images pour illustrer l'article".

Vous avez bien lu, pour une piécette supplémentaire, le commanditaire aura les photos vol ... Heu .. "trouvées" sur le web pour illustrer son "article". Le top !

Frozen Piglet

Bon ben y a plus qu'à attendre qu'on leur décerne le label là, le truc pour les entreprises innovantes et trop cools. Moi si je leur donne le mien, le label des trouducs, je ne suis pas sûr qu'ils l'affichent en page d'accueil.