samedi 29 décembre 2018

J'y étais pas



Le gilets Jaunes, j'y étais pas. Enfin pas au début. Parce que à partir du 8 décembre, j'ai un peu suivi le mouvement sur les Champs-Elysées et un peu partout dans Paris, jusqu'au 22 à Montmartre. Ce qui me frappe en premier et depuis le début, c'est la détestation par ces mecs de tout ce qui est censé incarner le supposé parisianisme vis à vis des régions. En second, c'est la rupture totalement assumée avec la parole des élus, des politiques, des journalistes et des responsables des corps intermédiaires.On ne veut plus les écouter et on se moque totalement de leurs déclarations (je ne sais pas s'ils s'en rendent vraiment compte). Même si les premiers espèrent toujours reprendre la main tôt ou tard pour retrouver une forme de légitimité. Par contre, tout un tas de types extrêmement bizarres et venus d'on ne sait où, ont table ouverte sur les chaines de télé d'informations continues. Chaînes dont les reporters de terrain se font traiter d'enculés (où même se font agresser) à la première occasion. Ensuite, ils retournent faire des papiers sur la revente des cadeaux de Noël sur le Bon Coin. Personnellement, je me suis fait traiter de collabo, de pro-Macron, de connard et j'en passe. Je vois que les gens que je ne connais pas me connaissent bien. Ah oui ! J'ai croisé le photographe Eric Bouvet à l'Opéra et puis sur les Champs-Elysées. Il shootait à la 20X25. Un vrai poète. J'adore.

Dans les manifestations, les photographes professionnels (ou pas, surtout pas d'ailleurs) sont très nombreux. Ils sont équipés comme s'ils étaient à la frontière de la bande de Gaza et prennent des risques insensés. Habillés tout en noir, Ils cherchent du spectaculaire, de l'adrénaline, de l'affrontement, du sang si possible, en priorité. Ils se déplacent en bande, comme des volées de corneilles à la recherche de miettes de pain. À leur décharge, clairement c'est ce que demandent les médias du sang, pour illustrer leurs articles pitoyables sur le sujet. À chaque semaine, son os à ronger: les casseurs, les blindés de la gendarmerie, les tirs de flashball, les grenades de désencerclement, la quenelle et l'extrême droite, les agressions de policiers et de gendarmes, le réveillon des ronds-points etc... Cela permet d'éviter soigneusement d'aborder les problèmes de fond. À côté de cela, des centaines de types portant des gilets jaunes se trimballent en brandissant leurs smartphones pour poster des videos commentées en direct sur les réseaux sociaux. Parfois en plein milieu des affrontements, ils déambulent comme Jacques Tati dans ses films, croyant sans doute révéler au monde éberlué et aux trois personnes qui les regardent, les vérités vraies que nous cachent les médias dominants. 

Chez les gilets jaunes, il y a bien quelques outres à bière Bavaria et de manière générale, pas mal de consommation d'alcool, des quenelles par petits groupes aussi (avec des vides sanitaires qui se manifestent aussitôt autour d'eux pour éviter de se salir, sans doute) et puis il y a les autres, tous les autres qui espèrent enfin obtenir quelque chose. Vu que cela fait 40 ans qu'on leur dit que ça va arriver à chaque élection. 

Le fameux "coup de pouce au SMIC" (si cher aux journalistes) est parait-il déjà là, comme le Beaujolais Nouveau et le populisme. 100 euros de plus par mois qui se décomposent comme suit: 20 euros pour compenser l'inflation (donc=0) et 80 euros défiscalisés sans charges sociales. Où quand l'État institutionnalise le black. C'est comme si on tendait une enveloppe avec 80 euros dedans aux heureux élus. Putain la chance ! Malheureusement, tout cela ne semble pas calmer les ardeurs des manifestants. Macron devrait peut-être inviter une délégation à Saint-Tropez pour boire des cocktails chez Senequier.

Frozen Piglet

Les classes dominées ne parlent pas, elles sont parlées (BOURDIEU).

J'ai un message pour le connard qui m'a visé avec une gros pavé avenue Marceau. Il est tombé à un mètre devant moi ton truc. Caramba, encore raté ! Vises un peu mieux la prochaine fois, enculé. Au fait, j'ai ta photo.



























Les classes dominées ne parlent pas, elles sont parlées (Pierre Bourdieu).

3 commentaires:

D. Szczepanski a dit…

Un photographe capable de citer du Hergé, ça c'est la classe !
Bonne année 2019 !!!

Frozen Piglet a dit…

Oui mais je préfère Jacques Tati et de loin au collabo Belge

D.Szczepanski. a dit…

Ouai...
Mais Tintin, ça m'a fait rêver, et je lui doit peut-être mon boulot...

Hergé, il n'était pas pire que tout ces trous du cul de fabricants d'armes, de banquiers et d'<>(comme c'est bien dit) qui ont les mains pleines de sang, mais reçoivent les honneurs et les léchages de pompes de nos politicards de tout bords, quand ce n'est pas la légion d'honneur.

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