Dans l'économie réelle, ce sont les donneurs d'ordre qui exploitent les sous-traitants en les pressant comme des citrons. Dans la "French-Tech", c'est le contraire, enfin du moins chez MEERO. 6 ans après sa création, la situation de la perle de l'économie 2.0 qui accumulait levée de fonds sur levée de fonds et les articles dans les ECHOS ressemble fort à un naufrage.
On se demande où sont les myriades de "journalistes" qui minaudaient en encensant cette "licorne" de la nouvelle économie française qui prétendait révolutionner le marché de la photographie professionnelle.
MEERO, dont l'obscur projet était de délivrer les photographes des tâches ingrates de la post-prod grâce à l'intelligence artificielle, et accessoirement pour son créateur de "brûler du cash", est à la rue.
En mai 2022, le magazine CHALLENGE annonçait déjà que la Start-Up avait licencié 350 personnes, soit la moitié de ses effectifs sur les 2 années écoulées. Une annonce surprenante pour une entreprise décrite comme resplendissante dans les interviews de son dirigeant.
Mais cette fois-ci, coup de sifflet. C'est la fin de la récré. Le Comité de direction de MEERO a viré son créateur "réorganise sa gouvernance" et "se recentre sur son activité logiciel ". Traduction : C'est la panique. On a fait venir des spécialistes de la spécialité sous la pression des actionnaires pour voir si on peut encore sauver quelque chose. Mais c'est très mal barré.
Voici le communiqué du nouveau PDG de MEERO, Gaétan Rougevin-Baville. Ben oui les noms de famille composés, ça fait trop stylé !
"Diriger une entreprise c’est aussi prendre des décisions qu’on n’a pas du tout envie de prendre. Celle que nous venons d'acter avec l’ensemble du comité de direction de Meero est certainement la plus difficile à laquelle nous avons été confrontés.."
"Nous avons en effet présenté à notre CSE un projet d’arrêt progressif de l’activité de photographie professionnelle de Meero à destination des acteurs du travel et de la restauration. Nous faisons face à des vents contraires depuis la crise sanitaire - tourisme mondial durablement affecté par le Covid et concentration des acteurs de la Foodtech - et nous ne voyons pas de perspectives positives à court et moyen terme. Avec l’arrêt de cette activité, nous envisageons de nous séparer de 72 collaborateurs en France. C’est un moment difficile pour les équipes concernées par ce projet et pour nous en tant que managers. Avec l’équipe RH, nous mettons en place des mesures pour leur permettre de rebondir au plus vite. Meero s’est construit grâce à eux et ils ont créé les fondations de notre offre actuelle. Nous leur devons beaucoup et nous nous engageons, je m’engage personnellement, à les aider dans leurs futures démarches. Pour Meero, ce projet vient dans la continuité des changements dont nous parlons depuis quelques mois et sur lesquels nous avons décidé de communiquer de manière la plus transparente possible, en interne comme en externe. Désormais, nous allons nous concentrer sur le développement de notre suite logicielle Meero Suite et sur notre offre actuelle de photographie professionnelle dans les secteurs de la mode et de l’e-commerce".
En résumé, le licenciement de 420 salariés, c'est le vent contraire.
Et les photographes ? Hein !? Les quoi ??? Ben les mecs qui shootaient à 40 euros tous droits cédés là, la crème de la crème de la photo low cost internationale. Eh bien eux, ils ont droit à un autre discours du Vice-président dans un message qui leur est adressé et dont voici l'essentiel ...
"Après analyse du contexte économique mondial et des perspectives de développement de notre service de photographie sur demande, c'est avec regret que nous considérons la possibilité d'interrompre nos opérations dans le monde entier (à l'exception du Japon) à l'horizon 2023.
MEERO continuerait son activité dans la photo de "Mode" et le "e-commerce", mais au Japon. Ahahahhhahahhhahhhahhha ! Pourquoi je ris ???
Heureusement, le T-Shirt MEERO va devenir collector. Les mecs pourront toujours le revendre sur VINTED. Parce que pour les indemnités, tu vois la corne de la licorne ? Tu vois où tu peux te la mettre ?
Alors tu veux toujours être photographe pauvre con ?
Frozen Piglet
Voici ce que j'avais écrit il y a 2 ans jour pour jour
MEERO, ce sera mieux après
Les plateformes de mise en relation sont un peu comme des parasites qui prospèrent, sous couvert de modernité, sur le fumier du libéralisme. Mais le plus étonnant, c'est de trouver des gens pour mettre des tunes dans ce bastringue, alors que le business repose de prime abord sur une simple hypothèse, selon laquelle, la présence d'un intermédiaire serait indispensable pour mettre un peu d'ordre dans le bordel ambiant. Ce qui est encore plus curieux, c'est de voir une plateforme démarrer ex-nihilo, avec des fichiers remplis de noms dés le premier jour, avant même d'avoir initié quoi que ce soit. En la matière, Meero est arrivé comme une déflagration dans la presse économique, non pas pour ses résultats qui sont bien minces, mais plutôt pour avoir réussi à convaincre assez de débiles pour mettre 300 millions de dollars au pot, sur sa bonne mine. Alors, MEERO prétend en offrant son aide, décharger les photographes des tâches ingrates, comme la post-prod et la facturation, au profit du temps consacré à la créativité.
Est-il utile de rappeler que les coeurs de cible de cette plateforme sont: L'immobilier, la restauration, les mariages, le voyage, le e-commerce et les gogos ? Que des secteurs à l'agonie ou en passe de l'être, suite à la situation que l'on connait. Le réveil va être difficile pour ceux qui croyaient disrupter un secteur dans son entier, à grands coups de nouveaux paradigmes dans ta gueule.
Voici le genre de message que les photographes reçoivent de la part de cette plateforme, les fautes sont cadeaux et les inexactitudes sont légion.
Bonjour Frozen Piglet,
Je m'appelle Hubert de la Motte Fifrée (Les noms ont été changés) et je travaille pour une entreprise nommée MEERO, une agence de photos basée sur Paris (Faux, MEERO est une plateforme de mise en relation). Nous sommes actuellement à la recherche de photographes sûr Palavas les Flots.
Pour vous en dire plus, nous sommes une agence qui mettons en relation nos clients avec vous photographes indépendant afin de réaliser des missions photographiques. En devenant un partenaire à nous (!), nous vous créons un profil sur notre platform où vous serez en mesure de mettre à jour votre calendrier et être proposé (!) des shooting en fonction de vos étiquettes. Vous obtenez ces étiquettes après avoir réalisé un shooting test Exemple: l'étiquette Fooding, l'étiquette immobilière etc
De plus, sachez que vous serez que photographe, nous nous occupons de créer les invoices (évidement Ducon puisqu'il n'est pas question de savoir combien est facturée la mission au client par MEERO), d'organiser les shoots mais aussi de réaliser toute la partie Post production.
Nous insistons que cette opportunité est une activité complémentaire a ce que vous faites.
Pour ce projet particulier:
un peu moins de 1 heure de travail pour 23 photos payées 40 €
Par ailleurs, nous compensons vos trajets à hauteur de 0,20 € pour chaque kilomètre dépassant les 40 kilomètres aller-retour (Pour info, le Barême fiscal 2020 varie de 0,45 à 0,60 € dés le premier kilomètre).
Pour ce qui est du paiement, il est réalisé tous les 5 et les 20 du mois par Virement Bancaire Direct
Si cela vous intéresse .... Bla bla bla blalalla bla ...
Résumons-nous. Si vous signez avec ces illettrés, vous serez payés 40 € bruts la prise de vues + 2 € pour un déplacement de 50 Kilomètres. En prime vous perdrez vos droits sur votre travail. Belle opportunité, n'est-ce pas ? Et encore, ça c'est si t'arrives à te faire payer avant le dépôt de bilan.
5 commentaires:
Alors, Meero pète !
A la base, une boîte capable de pondre un communiqué qui contient « des acteurs du travel »…tu le lui souhaites pas un franc succès
Meero se tond !
Allez! J'envoie la mienne!
"Mes pets valent mieux que Meero"
Ouais c'est la fête :D
Untinos
Mes roues flaquètes ! Bon on je sors ...
Jo l'indécis
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