mardi 6 septembre 2011

Je biche comme un vieux pou

Cette semaine, j'ai vendu à un des principaux hebdos français des photos pour illustrer un petit sujet magazine. Rien d'extraordinaire, mais juste un petit plaisir au moment où la rentrée s'annonce difficile avec un équilibre fragile et une visibilité quasi nulle. J'ai réussi à négocier un montant de pige qui me semble équitable (1200€). Ma sélection a été acceptée dans son intégralité, ce qui est plutôt flatteur. Mais surtout, le journal a préféré utiliser mes photos, alors qu'il disposait d'images "libres de droits" fournies par des services de presse gratos et ça, ça me fait vraiment plaisir. La personne qui m'a contacté n'a pas arrêter de respirer quand je lui ai dit que j'avais la carte de presse et ça, ça m'a fait doublement plaisir. Tout s'est conclu par internet. Faire travailler un photographe avec la carte de presse est devenu de nos jours presque un acte militant. C'est le signe de gens formés à l'ancienne qui considèrent encore le photojournalisme comme un métier. Ces gens-là sont malheureusement de plus en plus rares. Ils sont peu à peu remplacés par d'autres personnes qui n'ont aucune culture de l'image, dont le seul boulot est de dégoter des photos à n'importe quel prix. À une condition, que ce soit gratuit.

Frozen Piglet

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis pas sûr du :
Carte de presse = Culture de l'image
Vu toutes les bouses qu'on a été obligé de se taper dans le presse de la période glorieuse.

RLZ

jse a dit…

Non mais pour les gonzesses c'est génial la carte de presse...

JT a dit…

Oui, et la carte de presse c'est juste un indicateur de moyen.
Il y a ceux qui l'ont (et qui peuvent en chier pour la conserver) et ceux qui ne l'ont pas (et qui en chient pour l'obtenir).
C'est plutôt une reconnaissance. Je vois des "journalistes" arborant fièrement et crânement leur carte, incapable de faire autrement que de retranscire texto le communiqué, incapable de se poser des questions, incapable d'allez chercher des informations, etc, etc, etc. Bon ça va ils sont de ceux qui ecrivent les papiers. Mais au moins de ce coté là, il y a peu de journalistes amateurs (ha si les correspondants) qui vendent leur papier sur fotolia (ha, là, il n'y a que les photographes amateurs. Même les zicos ne peuvent vendre leur musique sur fotolia).

Mais voilà, lorsque l'on débute dans le métier, la carte de presse, wouah ! Pour l'obtenir? Ha oui, il faut vraiment accepter qu'au moins 50% des revenus se fassent dans la presse avec feuille de paye?
Alors résumons : des agences qui payent uniquement en note d'auteur ou sur facture. Des journaux qui paye au lance pierre. Alors ça c'est pour ceux qui payent et pour ceux qui payent pas, ils disent (Attention mon ami Piglet, tu vas rire "On mettera ton nom à coté, ça te feras de la pub"
On ne me le dit plus ça, pourquoi?

Les conditions d'obtention sont telles qu'elle reste un mythe pour moi.

"Putain d'sa mère" (je peux l'écrire ça, putain d'sa mère ? Ou ce n'est pas poli de dire Putain d'sa mère?)

Frozen Piglet a dit…

JT. En ce qui concerne les conditions d'attribution de la carte, elles sont beaucoup plus souples qu'avant. Surtout pour une première demande où même les règlements en droits d'auteur peuvent être pris en compte.
Faut-il rappeler que la commission est paritaire avec des commissaires qui sont souvent eux-mêmes pigistes !

Le montant de revenu minimum est proche de 500-600€. On ne va quand même pas la distribuer dans une pochette surprise cette putain de carte ?!

Pour le reste, je suis assez d'accord avec toi

JT a dit…

Non, certainement pas. Sinon il n'y aurait aucun défi pour l'obtenir et elle ne ferait plus rêver.

Pascal Bodin a dit…

Voilà un message qui fait bien plaisir à lire!

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