mardi 14 janvier 2014

Taxi driver

Les taxis, c'est cher et on en trouve jamais quand on en a besoin. Un peu comme les photographes. Ouais ... Hier, justement j'en cherchais pas et j'en ai trouvé quand même. Si si ! Sur l'autoroute A1. Au moins 150 d'un coup. J'ai eu le temps de les observer vu que j'étais à l'arrêt, alors que j'avais rendez-vous pour une prise de vues à 100 km de là et que l'heure tournait. Le blocage de l'autoroute était bien orchestré et même encadré par la police nationale comme avec les moniteurs de colonie de vacances. Tout le monde avait le sourire (chez les chauffeurs de taxis je veux dire). Bon ceux qui passaient dans l'autre sens et qui prenaient des oeufs (normal pour des jaunes) et des pierres sur leur belle bagnole achetée à crédit un peu moins déjà. Certains se sont même arrêtés prêts à en découdre et là les flics ont détourné pudiquement le regard. À un moment j'ai eu la vague tentation d'attraper mon Nikon pour faire quelques photos et puis j'ai tourné la tête et j'ai pensé que avec cette histoire de reportage dans Closer, on va encore se faire bien voir du grand public. Ainsi va notre cher vieux pays, un peu xénophobe, un peu réactionnaire, un peu schizophrène, un peu con. 

Il faut dire que dans sa grande sagesse, le législateur a fait en sorte qu'un artisan qui paye à crédit sur 7 ans une licence de taxi 240 000 euros à Paris se retrouve en concurrence frontale avec un chauffeur de VTC auto entrepreneur en costard noir qui paye une autorisation administrative d'exercer à 180 euros. Mais surtout il a organisé une rente de situation pour des financiers qui louent à pris d'or des licences à des chauffeurs "free lance". Fort heureusement, ici aussi, de jeunes entrepreneurs innovants pleins de foutre et d'hormones ont décidé de mettre un grand coup de pied dans cette mécanique anachronique pour le bien-être des clients bien entendu (bah oui ! T'es con ou quoi ?). 

D'ailleurs, c'est très bien expliqué par Pierre-Yves Geoffard, professeur à l'École d'économie de Paris et directeur d'études à l'EHESS sur son blog de Libération (économie). C'est chouette de voir ces gars tellement intelligents dénoncer les turpitudes des lobbies corporatistes avec toujours les mêmes références inspirées de l'ultra-libéralisme et du rapport Attali et la même recommandation: Taboula Rasa ou l'heure de faire le grand ménage au Mr Propre a enfin sonné ! 

Frozen Piglet

"J'aime un pays pour la liberté d'expression
à condition que ça puisse rapporter des ronds
Tout est permis, de Jean-Marie à Khomeini 
Aussi tant pis à ceux qui croient à tout ce qu'on dit
J'aime un pays où tout le monde a la parole
Surtout les jeunes, qui aiment bien le Rock&Roll
Celui qui brille. Celui qui mousse et fait des bulles
Belle jeunesse qui rit quand on l'en ... ule
J'aurais préféré une chanson d'amour
Sans un mot déplacé tout en détours
Baignée d'insouciance et sourires en fleur
Mais j'ai comme un haut le coeur"

Kent (J'aime un pays 1990)



4 commentaires:

Alexandre a dit…

à titre informatif, la license Taxi est théoriquement gratuite : http://vosdroits.service-public.fr/professionnels-entreprises/F1347.xhtml

Ce sont les taxis eux-mêmes, qui, en ayant la possibilité de la revendre, ont fait monter les prix.

Anonyme a dit…

Les artisans taxi sont quand même mieux lotis que les photographes

Ils n'ont pas comme concurent direct du type: AFP qui est soutenu financièrement par les abonnements des ministères

Et de l'autre côté des smicards prêts à faire des trajets gratuitement pendant leurs heures de libre comme chez Fotolia et consorts

Non franchement, vu la casse sociétale qu'à subi la photographie depuis des décénnies, je ne pleure plus de voir d'autres nous rejoindre. On descendra tous dans la rue, tous ensemble quand les derniers s'apercevront que nos politiques gardent leurs privilèges

Frozen Piglet a dit…

Non Alexandre
Il faut attendre au minimum 15 ans pour obtenir une licence gratuite.
La licence qui est un droit de stationnement est depuis longtemps assimilée à un fonds de commerce et en tant que telle, elle est cessible selon l'offre et la demande et elle permet à l'artisan de se constituer un pécule pour ses vieux jours à défaut d'une retraite convenable

Anonyme
Je ne crois pas qu'on soit à la vieille du grand soir
Mais peut-être après tout. Qui sait ?

BB a dit…

http://www.ladepeche.fr/article/2014/01/14/1794165-penne-reporter-etait-devenu-ermite-squelette-retrouve-grotte.html?google_editors_picks=true

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