Début juillet, j'ai bouclé 3 sujets dans la même journée (Oui je sais, je suis trop fort): Chanel et la Fashion Week (c'était nul comme jamais et plein de vigiles), les voies cyclables de la rue de Rivoli et la Manif de #SaccageParis devant les fenêtres de l'Hôtel de Ville. Le tout à peine entrecoupé d'un contrôle de Police assez nerveux. Désormais, il suffit que la flicaille te voit avec un appareil sur l'épaule qui ressemble à kekchose pour te demander si t'as la carte de presse, même sur la voie publique et sur une manif autorisée. Moi je l'ai. Mais quand bien même, je ne l'aurais pas. Qu'est-ce que ça changerait ? Je ne vais quand même pas me pointer avec mon Nikon autour du coup et un bermuda chaussette claquettes !
Mon camarade qui ne l'a pas la carte, a eu droit à un contrôle poussé passant par le fichier central. Ce qui est toujours bien agréable. Pour rigoler, il a dit qu'il sortait tout juste de prison, ce qui n'a pas eu l'air de les faire marrer du tout. J'ai demandé à une jeune femme en uniforme si il y avait une visite officielle, vue que la mairie était pavoisée aux couleurs de l'Italie. Elle m'a répondu: "C'est ça ! Prenez moi pour une conne". En d'autres circonstances, je l'aurai invité à boire un verre, mais là, j'ai bien senti qu'il valait mieux ne pas insister.
Tout ce cinoche, moi j'en ai rien à foutre. Cela ne m'impressionne pas, mais c'est un peu contrariant de voir la Police descendre à ce niveau, surtout pour un commandant de police. Ce n'est pas cela qui va me décourager et c'est même plutôt le contraire.
J'ai donc photographié la Manif sans demander l'avis de la Police Nationale et parfois républicaine. Il y avait là la frange la plus réac de la population parisienne, mais aussi celle qui n'a pas l'habitude de manifester. Ben ouais quand on tient un écriteau format A4 sur un tuteur de rosier en Bambou, avec un slogan de 20 lignes écrit avec une police 14 sous Word, c'est qu'on a jamais foutu les pieds dans une manif. Ça c'est sûr. 400 personnes tout au plus qui ont fini par crier "Hidalgo Démission !", tout cela sans grande conviction, ce qui a eu l'air de rassurer les flics. Au bout d'un moment, j'en ai eu marre et je suis parti faire des images des vélos et des trottinettes qui passent comme des fusées sur les pistes de la rue de Rivoli sous les yeux hébétés des piétons et des quelques touristes présents dans la capitale qui cherchent à traverser sans se faire tuer.
C'est étrange, moi qui suis un vrai parisien, je me sens de plus en plus déconnecté de ma ville que j'aime depuis toujours. Mais pour autant je ne me vois pas la quitter pour vivre ailleurs. Je partirai un jour, c'est sûr, mais ce sera les pieds devant.
Frozen Piglet (qui bosse au mois de juillet, tas de feignants)
2 commentaires:
Paris, c'est vraiment la plus belle ville du monde mais comme tous les plus grands monuments, elle s'apprécie mieux de loin, de très loin ...
Ouais, malgré tout c'est un genre d'écosystème
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