mardi 27 décembre 2016

Bougez avec La Poste

Il y a quelques temps déjà, j'ai créé une adresse mail réservé à ce blog: frozen.piglet@laposte.net
Il est destiné aux gens qui souhaitent m'adresser un message directement. J'ai bien fait. J'ai déjà eu  un mail d'un type qui veut que je poste un texte sur mon blog, sur les paris en ligne pour un casino (Il me propose de me payer par Paypal), il y a aussi un prestataire qui veut me vendre une formation sur les risques terroristes, un autre me propose des stickers "Frozen Piglet" magnétiques pour mettre sur les portières de ma bagnole, un boite indienne m'offre de retoucher mes photos à des prix très compétitif (elle me demande d'envoyer une photo pour faire un test), un autre se fait passer pour la poste pour m'extorquer mes identifiants, un autre encore m'indique comment me connecter au réseau WIFI de l'aéroport de Montréal où j'étais il y 6 mois (j'ai jamais réussi à me connecter) et un dernier me menace d'un procès si je n'efface pas un post vieux de 4 ans. Y a pas à dire, ça valait le coup.

Frozen Piglet

samedi 24 décembre 2016

Les photographes sont très gentils vous savez

Les photographes sont très gentils vous savez. Malgré toutes les avanies qu’on leur a fait subir ses dernières années sous les quolibets d’une armada de connards patentés, je les trouve extrêmement conciliants, limite résignés. Certains diraient apathiques, tant on a été loin dans l’humiliation et dans la négation des compétences de toute une profession sans réaction de sa part. Même si l'individualisme est largement responsable de cette situation, à leur décharge, il faut dire qu’on s’est consciencieusement foutu de leur gueule, année après année, ministre après ministre, rapport après rapport, commission après commission, Visa pour l’image après Visa pour l’image. Finalement on leur a proposé avec un grand sourire de devenir smicard en travaillant 2 fois plus que les autres. Ça tombe bien. Le ticket d’entrée pour obtenir sa carte de presse aujourd’hui est d’un demi smic, alors ça laisse de la marge. Ceci pour les derniers photographes (quelques centaines) qui peuvent y prétendre. Quant aux stars du photo journalisme, ils cachetonnent souvent à 200 ou 300 euros la prise de vues pour payer le loyer et juste tenter de survivre. La solution qu’on leur propose ? C’est d’autoproduire leurs sujets, c’est à dire de les financer intégralement avant de tenter de les vendre pour des clopinettes.
Dans tout ce fatras qu’est devenu le photo journalisme et la photo professionnelle, il y pire pourtant que les putains d’agences de flux où les tarifs des photos se négocient au forfait en centimes d’euros. Il y a aussi les publications de presse gavées d’argent public qui payent les photographes et leurs agences à 100, 200, 300, 600 jours ou même jamais, en contravention avec toutes les règles et en foutant la honte aux derniers iconos qui leur passent commande. Ces titres de presse, tout le monde les connaît. Ils appartiennent à de très grosses fortunes françaises, dont on se demande encore comment elles auraient pu bâtir leur réussite, sans l’appui de certaines banques particulièrement bien disposées à leur égard et de tous les "fournisseurs" qu'ils payent quand ils ne peuvent plus faire autrement. Je vais te dire. Tous ces mecs-là te pissent sur la jambe et après, ils te racontent qu’il pleut. Et pourtant, c’est tout juste si on ne les présente pas comme des bienfaiteurs de l’humanité, alors qu’ils trônent au sommet d’une pyramide de cadavres, d’esclaves, de résignés et de chômeurs.
Mais comment un tel système a pu s’installer aussi insidieusement avec le temps dans la photo de presse  (mais aussi dans plein de secteurs) comme une maladie contagieuse ? Pour les autres je ne sais pas, mais pour nous c'est très simple. L’argent n’a jamais été un moteur de la photographie professionnelle. Tout juste un petit mal nécessaire pour photographier encore et encore et pouvoir continuer à pratiquer son activité en professionnel, même en crevant la dalle. Jamais les problèmes de rémunération n’ont été un frein à la prise de risques, aux initiatives, à la mise en danger, au travail de photographe. Même si c’est à l’arrivée qu’on compte les morts. En fait, on ne pratique pas ce métier par hasard. On est marié avec lui pour le meilleur et pour le pire.  

Mais à force, de tarifs indignes, de photos « mention DR », de photos soit disant « libres de droits », de vols et de pillages systématiques sur le net, on est arrivé à un point de non retour. Il est temps de dire stop, de cesser de dénoncer du bout des lèvres, les turpitudes du système en continuant à y participer bien malgré nous. Pour la première fois, les syndicats de journalistes commencent à bouger alors que leurs adhérents nous ont toujours détesté. Les collectifs et les agences de photographes menacent de couper le robinet aux services photos des titres de presse qui jouent ce jeu dégueulasse. Pour la première fois, il y a un semblant de réaction collective. Moi je vous le dis, ne ratez pas le train les mecs, car cette fois, il ne repassera pas. Avec ou sans billet, montez dedans ou bien restez sur le quai et abandonnez tout espoir. Joyeux Noël à tous et à toutes !

Frozen Piglet

Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez lire ICI la lettre ouverte aux groupes de presse co-signée pour tout le monde




Ci-dessous, un post que j'avais déjà fait sur le sujet en novembre 2015. Depuis, Christophe Barbier a quitté la direction de l'Express, mais lui il a été payé et plutôt 2 fois qu'une !




Sur la recommandation d'un des visiteurs de mon blog, j'ai visionné ce film hallucinant où Christophe Barbier, le directeur de la rédaction de l'Express (et éditorialiste sur un certain nombre de chaines de télévision), expose sur France Inter, sa vision du "nouveau capitalisme" (désolé pour la pub, ça aussi c'est le capitalisme).
Alors c'est extrêmement simple: Si l'Express ne paye pas et ce de façon systématique: les agences photos, les pigistes, les illustrateurs,(Tout ceci sans compter son loyer et ses imprimeurs), c'est normal, c'est parce que: je cite Christophe Barbier "Aujourd'hui il y'a des bras de fer entre tous les fournisseurs et les payeurs. C'est un grand classique de ce nouveau capitalisme. Chaque chose se négocie à la baïonnette, parce que c'est comme-ça (...). C'est le capitalisme qui répond à l'après crise de 2007-2008 et il y'a des espoirs formidables. Nos contenus vont être valorisés, même si ce n'est plus la même courtoisie qu'avant". 



Résumons-nous. Donc vous commandez un travail à quelqu'un et vous ne le payez pas, volontairement ... Ce type exprime parfaitement bien le fantasme le plus fou des employeurs d'aujourd'hui, de demain et de toujours. Transformer tous les salariés en fournisseurs pour les tenir au creux de leur main, comme des objets. Accessoirement, tenir ses engagements et payer les gens qui travaillent pour lui, c'est juste de la courtoisie. Il faut donc dire merci quand ça arrive j'imagine ? Oui oui ! Vous entendez bien les mecs ! Vous ne rêvez pas ! Je me demande s'il dit merci au moins, cette raclure à l'écharpe rouge, quand il reçoit son gros chèque à la fin du mois ?
En fait, je vais vous dire, ça tombe très bien au moment où l'on annonce la Loi Macron 2. Un projet qui institutionnalise le travail précaire avec "le professionnel de proximité" un statut customisé ultralight d'auto-entrepreneur. Moi je dis dommage. Dommage que les gens se résignent au mépris et à l'humiliation sans réagir. Dommage que à de rares exceptions, les intellectuels nous aient abandonné. Dommage que le fils de Christophe Barbier soit photographe (Ah putain ! Le con !). 


Frozen Piglet


L'Express et les magazines du groupe Roularta (L’Expansion, Mieux-Vivre votre argent, Point de vue, Studio Cinélive, L’Etudiant et Lire) ont été rachetés, faut t-il le rappeler, par Patrick Drahi déjà détenteur du quotidien "Libération", du groupe NextRadio (BFM TV et RMC Infos), de SFR-Numéricable. Le rachat du groupe Express s'est traduit par le "départ volontaire" de 115 salariés et le plan de sauvegarde de l'emploi qui arrive, annonce le licenciement de 125 personnes (à Libération, il a supprimé 1/3 des effectifs). Le nouveau venu dans le monde des médias est propriétaire de la chaine d'information israélienne i 24News et il a racheté des opérateurs du téléphone et du câble un peu partout dans le monde. Son groupe est aujourd'hui endetté à hauteur de 48,2 milliards d'euros. Une toute petit paille pour un type qui nous refait le coup des tuyaux et des contenus. C'est Jean-Marie Messier qui doit rigoler.

jeudi 1 décembre 2016

Partir, c'est crever un pneu


Chaque année, les médias nous gonflent avec le calendrier Pirelli (qui faut il le rappeler est une marque de pneu) et les photos de Peter Lindbergh authentiquement pas retouchées (alors que les photo journalistes sont constamment accusés eux, de passer leur vie à fausser la réalité, à tricher pour les plus vils motifs, comme gagner plein de fric et accessoirement avoir le World Press Photo pour gagner encore plus de pognon). Déjà, pour commencer il faudrait peut-être nous indiquer le nom et l'adresse des chirurgiens esthétiques qui ont été amenés à intervenir sur les 14 actrices stars qui figurent sur l'édition 2017 et vérifier s'ils payent bien leurs impôts. Ensuite, je voudrais connaitre la raison pour laquelle, je ne reçois pas ce truc qui est envoyé parait-il aux clients importants ou à des célébrités, alors que j'ai des pneus Pirelli sur ma bagnole. Pour finir, j'aimerais savoir quand Pirelli compte me commander le calendrier de l'année 2018, pour que je puisse m'organiser et inscrire la prise de vues sur mon agenda que je viens d'acheter tout neuf. Mais si c'est Michelin, Dunlop ou Good Year qui m'appellent, je prends aussi ! Ce qui me fait rigoler dans cette histoire, c'est que dire que des photos ne sont pas retouchées est une ineptie dans la mesure où, quand il s'agit d'argentique, le négatif et le tirage qui en est le produit sont déjà des interprétations du réel et les techniques de masquages sont omniprésentes sur les tirages haut de gamme. Quant au numérique, les appareils professionnels ne délivrent pas des fichiers prêts à l'emploi. Ces images nécessitent obligatoirement un post-traitement qui est plus ou moins prononcé selon le but recherché par le photographe.

Frozen Piglet

dimanche 27 novembre 2016

Sic transit gloria mundi

David Hamilton s'est suicidé ce week-end. Je me souviens que je le croisais parfois rue Delambre chez Picto, ainsi que Robert Doisneau d'ailleurs. Mais je ne leur ai jamais parlé. Ces deux-là étaient vraiment les opposés. L'un dandy déraciné photographe de nymphettes éthérées, installé à Paris. L'autre photographe romantique du prolétariat en noir et blanc, vivant à Montrouge. À vrai dire, concernant le premier, j'avais surtout le souvenir des produits dérivés illustrés par ses photos, vendus en supermarché comme des classeurs ou des cahiers de texte. Il y avait eu une fois aussi un portfolio de natures mortes dans le magazine PHOTO, ou il était question de montrer qu'il était capable de faire autre chose que ce pour quoi on le connaissait. Et puis en 2007 je crois, j'ai vu par hasard une exposition rétrospective au Musée d'art moderne de Lyon de David Hamilton. Ce jour-là, j'ai réalisé combien s'il avait produit ces images aujourd'hui, il se serait retrouvé au pénal direct assigné de toutes parts, sans passer par la case notoriété, sauf à la rubrique judiciaire. Un paradoxe, alors que pendant des années, il y a été multi publié absolument (presque) partout dans le monde sans l'ombre d'un problème tant le produit était rentable pour tout le monde. Mais ce n'est pas le seul de paradoxe puisque la photo illustrant le livre de l'animatrice de télévision et de radio qui a révélé les turpitudes du photographe (sans citer son nom) est de ... David Hamilton. L'éditeur de cet ouvrage a donc acheté les droits de cette photo (ou pas) pour l'occasion. Le photographe a lui terminé sa vie, la tête dans un sac plastique, dans un flou artistique qui l'avait rendu célèbre.

Frozen Piglet


lundi 14 novembre 2016

Moins cher de chez moins cher

Des salons professionnels, j'en ai fait des tonnes et c'est pas facile. J'ai connu l'époque où des mecs shootaient les stands à la Lihnof en trimballant leur matos sur des chariots à roulettes et moi-même, j'ai fait de la retape chez les exposants avec mes tofs de Chirac en train de serrer les louches et croyez-moi, ça valait le coup de se casser le cul parce que tout le monde voulait sa photo avec lui et que c'était payé à la livraison. C'est à peu près à ce moment-là que j'ai cessé d'aller définitivement au "Salon de la photo" qui pratique le mélange des genres depuis toujours. Je laisse bien volontiers la place à tous les blaireaux de compétition qui arpentent les allées en rêvant, bardés de leur petit matériel et équipés comme des clowns en vacances. L'avantage, c'est que pendant qu'ils sont là-bas, ils ne viennent pas nous faire chier dans les magasins qui vendent le matériel qui nous intéresse.  
En 2009, j'avais écrit cela:

"Le photographe semi-pro. Celui qui semi-vit d'un semi-travail avec du semi-matériel. C'est ça non ?
"Avec le Sony Alpha 900, le Nikon D700 et désormais le Canon EOS 5D MKII, l'offre full frame semi-pro est au complet" qu'ils disent sur Internet. Quand je vais chez Objectif Bastille, je le reconnais facilement le "Semi-Pro". Il squatte le comptoir et le vendeur pendant des heures, vu qu'il en veut pour son argent. Il vient d'acheter un 5 D MKII avec un 50 et il veut un exposé complet de la bête et de ses possibilités des fois qu'il ferait les photos tout seul ... Ben oui on ne sait jamais. Pendant ce temps-là il y a 5 personnes qui trépignent d'impatience en attendant que ce type paye et se casse. Mais lui nan, il soupèse, il ergote, il évalue, il questionne ... Dans un 1/4 d'heure, il aura tout oublié, mais ça n'est pas grave, l'important c'est de vivre l'événement à fond. Tu te rends pas compte: Il achète un appareil le mec. Ça, ça compte dans la vie d'un semi-pro. Là il va rejoindre l'armada des "chasseurs d'images", mais dans le haut de la fourchette ... La dernière fois qu'il a ressenti cette excitation, c'est quand il a signé pour sa nouvelle bagnole (avec 10% de remise). Sans compter qu'après le chapitre photo, il y a le chapitre VIDEO, des fois que ça serait le nouvel Orson Welles ... Avec son grand écran HD dans son salon. Le pire c'est que les magasins comme Objectif Bastille en ont besoin de ces types là. Ils pèsent lourd dans le chiffre d'affaires à la fin de l'année. Le 5 D MKII d'ailleurs y en a plus, rupture de stock. Au début du numérique, le semi-pro trempait un doigt de pieds en achetant un "compact expert" à la FNAC. Maintenant il veut du Full Frame avec la vidéo embarquée le semi-pro. On lui a dit que c'était bien ... Pour un peu, il se ferait bien faire un Tee-Shirt avec marqué Photographe Semi-Pro dessus ... Pendant ce temps-là il y a un F5 nickel à 500€ dans la vitrine des occazes": 
"C'est quoi ça ? C'est Full Frame ?"
"Ah ah ! Oui Full Frame Argentique !"
"Ah ? Ça existe ??..."

Il suffit de réactualiser un peu le texte en fonction des nouveaux modèles pour se rendre compte que rien n'a changé depuis ce temps où les microstocks se remplissaient les poches en faisant croire à des pauvres cons sans talent, qu'ils allaient gagner plein de fric, avec leurs petites photos de couchers de soleil et de tomates en grappe. Mais je comprends que les marques s'intéressent en priorité au marché très tendance des néo-photographes qui n'assument rien, excepté de ne remplir aucune obligation légale et de pratiquer sans complexe la concurrence déloyale propre à la nouvelle économie. Celle qui détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée, sous les hourras des crétins et des pouvoirs publics.

"Il y a eu une photo avant les pros, elle continuera d'exister après. Pas forcément moins bonne ..." pérorait encore à cette époque André Gunthert, le pape de la photo connectée élu par les médias. Quel visionnaire ! Sa prophétie finira sûrement par se révéler exacte (pour les 2/3), tant les vrais photographes aujourd'hui sans boulot crèvent la dalle. Mais c'est n'en doutons pas, parce que les amateurs sont souvent bien meilleurs que les professionnels et ce dans tous les domaines d'ailleurs (C'est leur supplément d'âme qui les rend intouchables). Fort heureusement, certains opérateurs à la tête de plate-formes digitales, sont là pour organiser le bordel et gagner du pogn ... Euh ! Mettre un peu d'ordre dans tout cela. Permettant ainsi aux clients potentiels de ne pas tomber dans le piège éhonté tendu par le professionnel incompétent par essence et hors de prix en plus. Grâce à leur intervention désintéressée, des passionnés de photographie particulièrement talentueux (refusant de devenir professionnels par abnégation) vont se mettre à leur service pour presque rien.

Ben ouais, il faut s'y faire. Avant les jeunes rêvaient de faire la révolution, aujourd'hui ils rêvent de "#changerlemonde" en piétinant le tissu économique pour se gaver de pognon. Le plus grave dans tout cela, c'est qu'ils trouvent des appuis et des financements assez facilement pour participer à leur petite entreprise personnelle de destruction. Mais revenons-en au Salon de la Photo. Plusieurs d'entre-vous ont attiré mon attention sur la présence d'un stand assurant la promotion de la plateforme "EasyPhotographers" dont le slogan est: "Trouvez des photographes amateurs talentueux près de chez-vous et moins chers". Plateforme dont la splendide page Instagram (6 publications 29 followers) est "ici" et la page Facebook "ici". Peut-être que la géo-localisation des amateurs parait à ces gars-là une folle avancée. Moi je prédis la disparition aux oubliettes de leur brillante idée avant la fin de l'année prochaine. Mais l'essentiel est comme toujours ailleurs. Le fait qu'un salon accueillant les professionnels se donne le droit de faire la promotion d'un tel procédé est à la fois une provocation inouïe et le symptôme d'une société malade qui a complètement perdu ses repères. Qu'importe puisque une fois de plus, les photographes professionnels assistent à cette entreprise de destruction sans aucune réaction ou alors, c'est qu'ils sont déjà tous morts.

Frozen Piglet







  


mardi 25 octobre 2016

Métier de con, vie de merde

Le métier de photo-journaliste est extrêmement mal parti (c'est pas le seul, ok. Mais il se trouve que c'est le mien. Kesta ta ??). J'espère que ce n'est pas une découverte pour vous, car je m'en voudrais d'étouffer des vocations naissantes. Et puis ça fait des années maintenant que je me tue à te le répéter comme dans Télérama, 2 semaines avant VISA. T'es bouché à l'émeri  ou quoi ?!
Ce qui est curieux, c'est que jamais la demande d'images n'a jamais été aussi forte. Je parle évidemment de la demande de photos de qualité professionnelle et pas du "tout venant" qui n'a strictement aucun intérêt. En ce sens, le numérique n'a absolument rien changé, sauf peut-être chez les têtes de noeuds qui ont la naïveté de croire que grâce à un logiciel de retouche piraté ou un filtre à la con, ils conservent toutes leurs chances de transformer leur merde en chef-d'oeuvre du 21 siècle. Manque de pot, pour la pierre philosophale, faudra repasser plus tard pauvre idiot bête.

De toute façon, en matière de photo professionnelle, Il convient d'être lucide. Pratiquer un métier en indépendant, free lance ou tout ce que tu voudras, c'est un défi quotidien que très peu de gens sont capables de relever et de mon point de vue, le plus urgent en tant que photographe est surtout et d'abord d'arriver à gagner sa vie un tant soit peu, sinon c'est qu'on fait fausse route ou qu'on est con comme ses pieds. C'est pour ça que quand j'entends des mecs plus ou moins reconvertis compter sur leurs indemnités assedic et des turfs au black pour le devenir photographe. Je rigole (juste un peu, mais pas trop. En fait j'ai envie de les défoncer). Bientôt, ils ne seront plus là pour en parler. Mais quand je lis en plus, des professionnels de la profession déclarer que la solution serait d'auto-produire ses sujets, là je ne rigole plus. Payer pour faire des photos que personne n'achètera jamais, il faut oser. Cela relève d'une logique suicidaire (au propre comme au figuré) pour des mecs qui ne feront que passer dans l'immense majorité des cas.

D'ailleurs, le matériel à usage professionnel coûte extrêmement cher et le problème est toujours le-même. Comment payer ses frais, amortir et renouveler son équipement sans le décompter de ses revenus ? (à condition qu'ils existent bien sûr ! Ben ouais t'es con ou quoi ?!). Ça c'est un artifice comptable que seuls, les pseudos photographes débutants ou ceux aveuglés par la certitude d'avoir été choisi par ce métier partagent. Les pauvres. Je sais, c'est con mais les frais et les amortissements se décomptent de tes revenus espèce de débile et avant de gagner le moindre centime d'euro, il te faudra d'abord les payer. Tu me suis là ou pas ?

Mais même si l'hémorragie est sanglante et que pas mal de photographes (certains talentueux) quittent ce métier par dépit et par manque de revenus pour faire autre chose, mais quoi ? Il existe encore des moyens de gagner sa vie dans la photo. Comme dans tous les métiers de création, il faut se diversifier nous dit-on ... Là je vous arrête tout de suite. Les photo journalistes ont toujours pratiqué le mélange des genre pour une raison simple. C'est que mis à part quelques privilégiés (photographes intégrés salariés, pigistes permanents, pistonnés, dilettantes professionnels, touristes), ils n'ont jamais eu le choix. 


Par contre, le temps où les prises de vues "alimentaires" genre corporate, communication ou catalogues de sex toys te permettaient de payer tes factures et travailler relativement à l'abri des coups durs est lui aussi terminé. À vrai dire, il n'existe malheureusement pas un seul domaine où les photographes professionnels sévissent qui ne soit aujourd'hui épargné par la récession et par la connerie. Sauf peut-être ce qu'on appelle les institutionnels (bien que là aussi, la connerie ...), des organismes et des machins. Quand on met le pied dans ce genre de  trucs, on peut y être encore 20 ans après si on ne fait pas d'impair, mais c'est pas toujours facile et ça peut même devenir assez chiant.

Ensuite, il y'a nos chères entreprises, mais dés qu'on est en contact avec elles, on se retrouve vite en but à cette schizophrénie ambiante quand il s'agit d'aborder le volet financier de l'opération. Quoi ? Il faudrait payer pour nous faire des photos ? incroyable ! Et d'abord, c'est combien de l'heure ? En plus pourquoi donc faire appel à un professionnel puisqu'un simple "chargé de com" en stage peut gratuitement nous commettre un attentat contre la photo avec un 7D de chez Canon ? (Hein ?! Si c'est ça qu'ils ont dans les dircoms maintenant). Bon personnellement, je ne réponds plus à ce genre de demande sauf exception. D'abord parce que je n'ai pas de temps à perdre et ensuite, parce que j'en ai rien à foutre. Surtout que la description du taf qu'on t'as indiqué pour établir le prix (déjà très bas), ne correspond jamais à la réalité. ben ouais ! Si on t'as dit que t'allais shooter 9 personnes une par une au même endroit, t'en aura 17 dans 8 endroits différents et en plus t'attendras 2 heures de plus parce que ils seront en retard. Le tout pour pas un euro de rab. Moi je dis: "vas chier connard".

Tout ça c'est bien joli, mais le coeur de cible des photo journalistes, c'est normalement les journaux, les magazines et les agences de presse photo ! Tu vas me dire. Oui et ben ça, j'en parlerai la prochaine fois, parce que je n'ai pas que ça à foutre non plus.

Frozen Piglet

En fait je fais un drôle de métier que je me disais en me levant hier à 4h00 du mat pour aller prendre un avion à Roissy. Pas à 4h00 l'avion, à 7h00. Oui mais avec la douche, le trajet, le parking, les contrôles (où nous on est obligé de tout sortir ... Oui enfin je me comprends), Eh ben moi, je me lève à 4h00. Retour à la maison, 22h00. Après tout, cela ne fait guère qu'une journée de 18 heures. On frise l'esclavagisme. En fait t'es déjà crevé avant même d'attaquer le boulot en question. Tout ça parce que ton canard veux pas payer une nuit d'hôtel à 80 euros. Quand je pense que j'ai été publié dans le New York Times. Tu veux toujours être photographe ?

vendredi 9 septembre 2016

Formation Professionnelle

32 milliards d'euros, c'est l'argent consacré à la formation  professionnelle en France (soit 1,6% du PIB), avec les résultats que l'on connait. Le pognon ruisselle tellement que ça attire tout une bande d'escrocs qui se remplissent le poches à longueur  d'années en dispensant des formations bidons. 



Bon on se demande à quoi ça sert, à part faire baisser les stats du chômage, vu qu'on peut devenir professionnel en une journée en suivant une formation sur internet et en plus vendre ses photos. Tout ça en 8 heures. Bon alors pour apprendre la photo, c'est 5 minutes. Ben oui avec le numérique ! T'es con ou quoi ?
Et les 7h55 qui restent, c'est pour la vente des photos. Parce que ça c'est le plus chiant à vrai dire ... Ces gars-là d'UDEMY, ils sont vraiment trop forts. Ils peuvent t'apprendre tout sur n'importe quel sujet. Ben si ! C'est marqué ! Bon évidement, ils ne maitrisent pas l'orthographe, mais c'est pas grave. Ça sert à rien quand on veut être photographe professionnel. On a même pas besoin de savoir lire.

FP

jeudi 8 septembre 2016

Je suis mort, qui qui dit mieux ?


5 ans après, les éternels représentants du téléshopping politique audiovisuel sont de retour partout dans les médias, les mêmes télévangélistes de la République viennent de nouveau nous asséner leur putain de bonne parole, comme si de rien n’était. Ces bonimenteurs de foire de sous-préfecture finiront donc par nous conduire sans doute à un affrontement contre les minus d’extrême droite, mais surement pas dans les urnes. Quels connards. Pendant ce temps, la réaction est au travail jour et nuit, dans ce qu’elle a de plus bas et de plus vil. Au motif que les lois d’un pseudo marché mondial et de la sacro sainte compétitivité qui décideraient une fois pour toute de notre destin collectif, la seule chose que tous ces trouducs ont à proposer, c’est la fin du lien de subordination, donc du salariat et donc la fin du salaire minimum. L’avènement d’un contrat à durée limitée et renouvelable à l’infini (ou pas), l’auto-entreprenariat pour tous, c’est pour demain. Réjouissez-vous ! Désormais, vous serez tous dans la colonne fournisseurs les mecs (enfin ça, c'est si vous avez du taf). Et tant pis pour vous si vous n’en mesurez pas les conséquences. Ah j’oubliais ! C’est que vous allez tous être chefs d’entreprises ! Sans compter que l’économie collaborative vous tend les bras. Cette grosse pute vérolée, dont le libéralisme incarne avec talent le maquereau syphilitique. Au mois de juillet, j’ai assisté à une conférence de presse où un représentant du patronat allemand déclarait que les réfugiés venus d’Irak et de Syrie (mais aussi d’autres pays en plaine guerre civile) constituaient une véritable opportunité pour les entrepreneurs, comme un main d’œuvre peu qualifiée et peu exigeante en termes de conditions de travail et de salaires. Pas un des 25 journalistes présents dans la salle n’a levé la main. Quand je vois le manifeste publié récemment par le SCAM, la SAIF, le SNJ, le SNJ-CGT, la CFDT-Journalistes et l’UPP : « 5 ans, 3 ministres de la culture, 0 mesure ». Je rigole. Je suis même étonné qu’il se trouve encore des photographes pour perdre leur temps dans ces commissions paritaires sans intérêt, comme si les absents avaient toujours tort. La profession de photographe professionnel est démolie comme tant d’autres par la connerie, mais voilà c’est la mienne et je l’aime. Donc, je vais continuer. Bonne rentrée à tous.


Frozen Piglet




mardi 12 juillet 2016

Presse qui roule

























Si la presse et l'information rapportaient du fric, depuis le temps, cela se saurait. Exception faite de quelques rares titres, les journaux et magazines ressemblent à s'y méprendre à des danseuses du Moulin Rouge à la cuisse légère, entretenues par des vieillards libidineux pétés de tunes. Et ce depuis la nuit des temps. Curieux comme ces hommes influents ont pour toutes ces entreprises en faillite virtuelle (qui deviendrait effective sans l'aide de l'argent public) les yeux de Chimène. Mais aujourd'hui, dans les rédactions, c'est une autre histoire: réductions d'effectifs à tous les étages accompagnés de leurs cortèges de plans sociaux (déguisés ou non), mutualisation à marche forcée, précarisation et déclassement social, non respect du Droit du Travail et des Conventions Collectives et du droit d'auteur. Et les photographes ? Alors là, je ne vous en parle même pas ... Les quoi ?
Ce tableau réalisé par Jérémie Fabre et Marie Beyer pour le Monde Diplomatique et Acrimed a le mérite d'établir un état des lieux clair, net et précis de qui possède quoi aujourd'hui en France, dans les médias. Parmi les actionnaires majoritaires de la presse et des médias français, on retrouve 7 des 10 premières fortunes de France (la 1ère avec Bernard Arnault et LVMH et la seconde avec la famille Bettencourt qui possède une participation dans le journal l'Opinion) et 14 au total sont classés dans les 300 premières du classement du magazine Challenge (qui au passage est la propriété du groupe Perdriel). On trouve aussi 2 banques:  le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole, dont on se demande ce qu'elles foutent là exactement. Toutes les 2 sont massivement présentes, dans ce qu'on appelle la PQR, presse quotidienne régionale qui reste aujourd'hui encore la plus lue en France, face à des quotidiens nationaux anémiques et à la presse gratuite, mais est-il besoin de mentionner cet ultime avatar de l'irruption du libéralisme dans le monde de l'information qui s'en serait bien passé ? Outre cela 2 groupes ayant des liens avec le secteur de l'armement sont toujours bien présents, dont un adossé à un fond d'investissement du Qatar. Il y'a aussi quelques familles de bourgeoisie de province qui témoignent toujours d'un passé assez persistant et pas mal d'individus qui sans le soutien des banques n'auraient jamais figuré dans ce tableau. Ultime affront, je constate que les journaux gratuits, intégralement financés par la pub et leurs propriétaires ne figurent même pas sur ce tableau. Pourtant 20 minutes se targue d'être le premier quotidien français (il est vrai qu'il est massivement présent dans les poubelles de la RATP de la capitale). 

Frozen Piglet

Cliquez sur le tableau pour le voir en grand et contempler l'étendue du désastre.

vendredi 1 juillet 2016

Pause Pipi

Souvent, j'ai autre chose à faire que pérorer à mes moments perdus sur la photographie. J'ai mes toilettes à repeindre, je dois arroser mes géraniums et arracher les mauvaise herbes et aussi lire le Monde Diplomatique (un journal rédigé par des crapules gauchistes irresponsables). Je ne sais pas quelle énergie anime ceux qui passent leur temps à discourir sur la photo, alors qu'ils sont tellement peu à maitriser vraiment le sujet. Je parle de ceux qui sont sûrs de la justesse de leurs propos à tous points de vue. Ces gars-là doivent souffrir d'un total manque de confiance en eux ou un truc comme-ça. Alors le seul truc qu'ils ont trouvé dans la vie, c'est de parler plutôt avec des gens qui sont déjà d'accord avec eux ou alors qui sont des spécialistes, mais d'autres trucs. Comme ça, le soir venu, ils peuvent s'endormir avec leurs certitudes en guise d'oreiller, en rêvant à l'ordre national du mérite. Moi la photographie, je la pratique (mal, mais tout le temps) avec le désir un peu fou de m'améliorer peut-être un jour (ça va être dur, j'chuis au top). En fin de compte, c'est mon métier quoi ... Ce qui est sympa avec ce boulot, c'est qu'il t'arrive toujours des tas de trucs extraordinaires. Moi cette semaine par exemple, on m'a volé mon parapluie, j'ai été immortalisé par la République et j'ai fait pipi sur mon Nikon D4 tout neuf (j'ai pas fait exprès pour le Nikon. T'es con ou quoi ?) et j'ai fait des photos tout ça en même temps.

J'espère que le petit fumier qui m'a chourré mon pébroc lors d'une conf de presse va crever. 
J'ai été aussi  flashé sur une nationale et j'ai pris 90 euros et un point dans les dents pour 55 ou lieu de 50 Km/h. Ça m'a un peu contrarié parce que mon permis était inviolé jusqu'à ce jour et que je n'aime pas qu'on me prenne en photo, rapport au droit à l'image que j'ai. En plus, tant qu'à me faire chopper, j'aurais préféré rouler à 250, comme un connard de footballeur qui va voir Zaïa. De temps en temps sur le périph, je m'amuse à flasher les mecs en grosses caisses avec mon petit flash de reportage. C'est trop drôle de les voir debout sur le frein. Ben kwa ? On s'amuse comme on peut. Kesta ?
J'ai fait aussi pipi sur mon D4 (heureusement qu'il est anti ruissellement). Quand on est dans l'action, on pense souvent pas à faire pipi (on a tort). Résultat, quand on fait une pause, on est un peu pressé et s'engouffrer dans des toilettes avec 2 sacs et deux appareils dont un équipé d'un 80-200, c'est pas joué (surtout quand tu déboutonnes ta braguette en même temps et que t'es prêt à faire pipi même s'il y a déjà quelqu'un). C'est le D4 avec mon 85 qui a glissé de mon épaule et s'est retrouvé suspendu à mon poignet, mais dans la cuvette des chiottes sous un torrent d'urine tiède. Voilà. C'est ça la photo et tout le reste, c'est de la littérature.

Frozen Piglet

Je republie ici un ancien post parce que je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment.
Vous pouvez vous foutre de ma gueule. Je vous emmerde tous.

vendredi 20 mai 2016

Combien gagne un photographe ?

Ça fait longtemps que je n'ai pas abordé le sujet brulant qui vous préoccupe tous depuis toujours. Mais si ! Vous savez bien ! La réponse à LA question qui va déterminer ou non la concrétisation d'une vocation naissante ou bien la tuer dans l'oeuf de poule (élevée en plein air), sans l'ombre d'un doute. Cette question, c'est bien entendu: Combien gagne un (les) photographe(s) ? Ça, on peut dire que c'est un secret bien gardé. Mais moi, je connais la réponse et toi non, pauvre zulu emplumé de chez Citizenside de mes deux. 
Alors pour commencer, il y'a la carte de presse. Cette carte il faut l'avoir pour pouvoir bosser dans la presse et pour l'avoir, il faut bosser dans la presse (sinon, tu peux pas l'avoir). Ben oui ! On va quand même pas filer une carte tricolore officielle à n'importe qui quand même ! La carte de presse, moi je l'ai et toi pas. Je fais donc partie des derniers 760 mecs en France qui peuvent frimer au bistrot et passer les barrages de flics pour aller faire des photos place de la République. Bon mais ça, ça ne dit pas grand chose sur combien on gagne comme photographe de presse. Surtout que les exigences de la commission d'attribution de la carte de presse ont été comme qui dirait revues à la baisse depuis un certain nombre d'années déjà. Alors pour que les photographes (pigistes) ne disparaissent pas tout à fait du paysage journalistique, disons que le ticket d'entrée tourne autour de 750 euros en salaire brut mensuel en pige presse (ou même moins dans certains cas alambiqués). T'imagines ? Ça, ça te donne une idée de l'état de la profession. Enfin est-ce qu'on peut encore parler d'une profession ?  Moi je vais te dire la vérité. Dés qu'on parle pognon, les photographes la ramènent pas (sauf les mythos qui parlent toujours d'une belle vente en 1997, mais jamais des pourries), parce que ils ont trop honte.
Alors bien sur, il y a encore quelques services photos de par-ci par-là, dans la PQR ou à la mairie de Paris. Il y en a même qui sont mensualisés en CDI et bien payés en plus (les enfoirés). Non mais je vais te dire. Quand t'es pigiste, si tu arrives à faire 2000 ou 2500 euros par mois sur l'année, soit tu couches avec la chef icono et tu la fais hurler, soit tu es mauvais comme un cochon et pistonné comme un petit enculé (moi ? Euh ... Je suis dans les deux catégories en même temps, comme-ça, je double mon salaire). En plus, il faut payer ton matos qui coûte un bras (Prix du Nikon D5 boitier nu: 6990 euros). Alors bien sûr, en tant que jeune freluquet, il y'a papa maman pour te payer ton premier 5D MKIII ou une connerie du même genre, ce qui va te permettre de travailler gratos pour des "médias indépendants" qui parlent des trucs qui n'intéressent pas les médias officiels qui nous manipulent. Mais je te signale pauvre con, que dans ce métier, la première qualité, c'est de durer. Et ça, c'est pas gagné pauvre buse. Alors évidemment, à coté des organes de presse sous xanax, il y a les agences photos. Être estampillé AFP ou Reuters ou Getty, ça fait peut-être bien dans le tableau, mais si ça paye même pas le loyer, les spaghettis et la sauce tomate, ça sert à quoi ? Regarde. Moi par exemple, j'ai signé très récemment avec 2 agences (une par orgueil et l'autre par opportunisme). Ma première photo a été vendue à un site internet finlandais pour 6.42 US dollars. Après les 70% de commission rétrocédée à l'agence et à son intermédiaire, il me reste ... 1.92 US dollars (et c'est pas un microstock). Quand je pense que les VTC gueulent parce que UBER leur prend 20% de commission sur leurs courses. Alors ? Tu veux toujours être photographe pauvre con ?

Frozen Piglet

jeudi 12 mai 2016

Vive l'Information

Avant, quand je lisais Libé, j'aimais bien mouiller mon doigt pour tourner les pages. Des fois, je découpais même des photos pour les coller sur les murs. Comme celle de James Dean avec une grosse truie qui est encore dans mes chiottes. Mais maintenant que Libération ressemble un peu à un fanzine de l'information, je ne l'achète plus que très rarement, juste par curiosité, pour voir à quoi ça ressemble un journal en train de sombrer. De toute façon pourquoi acheter un quotidien ou un hebdo, alors que partout la presse et le journalisme (le vrai) sont en faillite. Et remarquez bien que je ne parle pas là de leur situation financière. Puisque pas de mal de milliardaires, par l'opération du saint-esprit des banques s'intéressent à nouveau de près au monde des médias. On se demande bien pourquoi ...

Bon ce qui est sympa, c'est qu'ils font encore travailler à Libé, quelques photographes de MYOP, Hans Lucas ou quelques indépendants survivants, mais pour combien de temps ? Je me demande combien ils sont payés ? Sûrement 50 euros à 120 jours ou même pas du tout (il parait que c'est cela le néo-capitalisme d'aujourd'hui. Dans la presse, on est en avance sur la loi El Khomri). À dire vrai, il n'y a que ça à regarder, dans Libé les photos. Pour le reste, c'est tellement naze qu'on se fait chier de la première à la dernière page. Tout ça pour 2 euros. Ben c'est pas un cadeau. Vous pouvez vous le garder les mecs, je préfère acheter une boite de Tic-tac. Alors après bien sûr, il y a les sites d'informations sur Internet. Ceux qui cherchent vainement un modèle économique inexistant depuis 15 ans au bas mot. Alors ceux-là, depuis le début de l'année, ils se reprennent à espérer que les lecteurs vont enfin payer un petit quelque chose au bout du compte. Oui oui ! Vous savez qu'on voit fleurir des messages genre: "Vous avez dépassé votre quota d'articles gratuits pour le mois en cours et pour un libre accès, vous devez maintenant vous abonner" ou bien "La suite de cet article est protégée et réservée aux abonnés du site". 
Sérieusement ? Vous croyez vraiment qu'on va payer pour des infos truffées de fautes d'orthographe et de syntaxe, même pas vérifiées, illustrées par des photos de l'AFP, ou pire par des trucs en CC piqués sur FlickR ? Des articles qui racontent que des gamins de 15 ans découvrent des cités maya en regardant les étoiles sur leur balcon ? Vous vous foutez vraiment de notre gueule !

Et je ne parle même pas des pop-up et des pubs pour des escrocs qui vous expliquent que vous n'allez plus payer d'impôts ou que allez devenir riches avec la bourse et l'effet de levier. Ensuite, il y'a les sites de (dés)information qui susurrent aux naïfs, ce qu'ils ont envie d'entendre. C'est tellement agréable d'avoir le sentiment d'appartenir à la communauté des élus qui ont la capacité  de décrypter le monde tel qu'il est, sans se soumettre aux diktats des médias dominants qui nous manipulent et à l'info main-stream. Pas vrai les mecs ?


FPiglet

Je vous signale que à la demande générale des 3 pelés et des 2 tondus qui viennent encore sur ce blog, je dispose maintenant d'une adresse mail: frozen.piglet@laposte.net


jeudi 21 avril 2016

Never can say goodbye

Parfois, je me demande si je ne vais pas arrêter la photo et toute cette mascarade. Je pourrais me lancer dans l'économie numérique collaborative. Je pourrais vendre en ligne des plats bio glutenfree pour chiens et chats réalisés sur des recettes de Cyril Lignac si ça se trouve. Je pourrais les faire livrer à domicile par des chauffeurs auto-entrepreneurs. Assez rapidement, je deviendrais le premier en Europe et dans le monde dans cette activité. Ensuite, je lèverais 2 millions d'euros par crowdfunding, pour développer ma start-up. Et pour finir, je vendrais ma boite à un grand groupe de l'agro-alimentaire qui ne sait pas quoi faire de son fric. Mais en fait, non. Je préfère continuer à m'obstiner à essayer de gagner ma vie, dans ce métier de con qu'est devenu celui de photographe de presse. 
D'ailleurs, j'ai encore signé dans 2 agences presque coup sur coup et là, j'ai encore pu mesurer l'étendue du désastre. Mes archives ne valent pas un clou les mecs ... Trop chiant, trop cher de reprendre les vieux ektas pleins de poussières et d'huile de scan rotatif desséchée. Trop merdiques mes fichiers numériques de plus de 5 ans (et ceux d'aujourd'hui sont pas tellement mieux ? Oui ta gueule !). Résultat, je recommence à zéro de chez zéro, avec une agence, dont le site internet ressemble à un cimetière (je me comprends) et une autre qui distribue, entre autres, les baltringues de New Zulu/Citizenside. Mais qu'importe, puisque ma petite production se retrouve dans le grand tout numérique qui va marquer de son empreinte ce monde nouveau et intéressant. 
Bon bien sûr, j'ai encore quelques clients prestigieux "en direct", comme la Chambre Syndicale de la Charcuterie et du boudin noir, ou le musée du lacet. Ceci sans compter les clients "corporate" comme la Mutuelle des Propriétaires de Chats Siamois ou l'Amicale des Boulistes du Touquet-Paris Plage. Mais en fait, quand je vois qu'une de mes tofs fait 100 likes sur ma page Instagram en 2 mois et qu'elle en fait 25 000 en 24h quand elle est reprise sur la page d'une marque commerciale, je me rends compte que je n'ai pas forcément tout compris au filmFaut dire que je ne suis pas Nikos Aliagas aussi. Ben oui ! Nikos Aliagas, le nouveau poids lourd de la photographie française. T'as loupé un épisode ou quoi ? Et Kev Adams nouvelle icône du cinéma français et Cyril Hanouna académicien de la télé. 

Frozen Piglet


mardi 12 avril 2016

Photo Bombing

Pendant que les dépositaires de la morale républicaine (modèle déposé) s'interrogent comme toujours sur la bien fondé de dévoiler au public telle ou telle image des attentats de Bruxelles ou d'ailleurs, ces minus font surtout l'économie de réfléchir au fait que s'ils n'avaient pas vues ces photos au préalable, ils ne seraient même pas en mesure de se poser la question. Pourtant, ils s'arrogent le droit divin de décrêter pour les autres, de parler au nom de ceux qui ne peuvent pas le faire. 
Jean-Luc Godart, le réalisateur de cinéma, dit que "les images d'atrocités, on ne sait pas quoi en dire. alors on nous dit donc qu'il ne faut pas les montrer".
Bon bien sûr, on ne peut pas faire des photos de carnage dans le métro toutes les semaines ou alors c'est qu'on travaille pour le service com de Daesch. En tout cas, c'est devenu un réflexe pour tous les quidam que l'AFP désigne sous le vocable poétique de "reporters Involontaires". J'entends une explosion ? Je sors mon galaxy et je shoote en video parce que c'est mieux payé par CNN. Quand je pense qu'on reproche en permanence aux professionnels de ne pas porter assistance aux victimes des catastrophes, tout occupés qu'ils sont à faire du pognon sur la misère du monde ... On croit rêver. D'ailleurs, c'est ce qui vient encore d'arriver à cette journaliste géorgienne, Ketavan Kardava, qui a réalisé "La Photo" emblématique de l'attentat de l'aéroport de Bruxelles où elle était elle-même au moment de l'explosion (mais elle vit à Bruxelles). Elle est clouée au pilori par tout un tas de connards diplômés qui savent tout sur tout et qui veulent décider de tout. Mais qu'est-ce qu'ils savent de la situation au moment des faits ces petits trouducs ?
En plus, ils regardent la photo et juste après, ils décident que les autres n'ont pas le droit de la regarder et surtout qu'il ne fallait pas la faire. Bien sûr, on les emmerde ! Et en plus, je publie quelques extraits de leurs commentaires ici, juste pour vous permettre de mesurer l'immensité de leur bêtise. Je me souviens qu'on avait lu les mêmes réactions hystériques après la publication des photos de Daniel Morel du tremblement de terre d'Haïti. Photos qui sont rentrées depuis dans l'histoire du photojournalisme pour toujours. Quand à Ketavan, on la voit sur sa page Facebook visiter une des personnes photographiées à l'hôpital et pleurer dans ses bras (ici). Par ailleurs, elle se fait copieusement insulter par des tas de gens qui l'accusent de toutes les bassesses.

Frozen Piglet

"Voila la mentalité de beaucoup trop de journalistes, reporters, etc, au lieu d'essayer de porter secours ils préfèrent prendre une photo, un petit film, tout juste s'il ne questionnent pas les gens en train de crever devant eux, c'est révoltant, il faudrait les inculper pour non assistance, ce serait un minimum".

"Je suis dégouté par cette réaction de cette jeune journaliste qui ne pensait qu'à son scoop au lieu de s'occuper des blessés. Mais comment peut-on à ce moment-là ne penser qu'à soi ? "

"Elle devrait ne plus avoir le droit d'exercer son métier de journaliste !"

"A quand le selfie attentat ? Ridicule"

"C'est du voyeurisme, c'est malsain, ces photos ne devraient pas être diffusées et d'ailleurs ont-elles été soumises à approbation des deux personnes qui apparaissent dessus ?"  

"Entre aider et prendre une photo.... non assistance à personne en danger, voilà ce que c'est Scandaleux !"

"Contente la madame la journaliste, pour son compte en banque. C'est mon impression avant meme le but de témoigner en tant que pro"

"Ce genre de photo ne peut ,que faire plaisir aux terroristes ,ils n'attendent que ça . C'est plutôt crétin "

"ce type de clichés n'apporte rien, ni aux victimes sur place, ni à la compréhension des événements pour les lecteurs. C'est juste voyeur et indécent! Et ça piétine allègrement le droit à l'image" 


 






mardi 15 mars 2016

Disruptif dans ta gueule

Pas besoin d'avoir fait Sciences-Po-l'ENA pour savoir qu'aujourd'hui comme hier, le seul vrai pouvoir, c'est le fric. Mais maintenant que je sais en plus, que tout le monde va devenir free-lance (version 1.0 19ème siècle) grâce au MEDEF qui gouverne la France, je suis vraiment rassuré. En même temps, que peut-on attendre d'une époque qui restera comme le produit d'une révolution digitale qui a conçu des imprimantes 3D pour chier des pizzas sans gluten ? Nous les photographes, les vrais, les problèmes de statut, on connait et on gère depuis toujours, les employeurs hors la loi, on gère aussi. Les interlocuteurs qu'on finit par mépriser, on gère toujours. Mêmes les vaches maigres, on arrive à les traire quand même. 
Free Lance pour nous, dans le meilleur des cas ça veut dire pigiste si on a la chance d'avoir toujours la carte de presse ou AGESSA si on l'a plus. Et dans le pire, auto-entrepreneur ou encore plus sympa RSA. Moi l'instabilité, la précarité, j'ai jamais connu autre chose et je m'en suis toujours sorti jusqu'à présent. Bon il faut reconnaitre que je serre les fesses aussi et chaque année le miracle s'accompli. Un peu comme la liquéfaction du sang de Saint Janvier à Naples quoi ...
Résultat, ce métier que j'adorais tant se borne aujourd'hui juste à tenter de gagner ma vie et c'est pas facile. Non mais ce qui me fait rire c'est de penser à tous les petits théoriciens de l'évolution de mes deux qui vont se le prendre ce mur de béton. En pleine poire et eux ils ne sont pas préparés à ça. Vous avez bien ! Ceux qui nous comparaient il y peu aux cochers de fiacre ou à je ne sais quoi encore. Ça va leur faire tout drôle de se retrouver les 2 pieds dans la fange avec des mecs qui vont leur dire qu'ils n'ont pas su évoluer. Vous allez voir les gars, c'est facile à comprendre. Vous n'aurez plus aucun droit, juste celui de fermer votre grande gueule de connard diplômé. Bien sûr vous pensez sans doute que ça n'arrive qu'aux autres, mais non non. Fini la petite auto, fini les vacances au Crotoy, fini le tiercé. Ça va vous arriver à vous aussi et ce jour-là, eh ben comptez pas sur nous pour vous tendre la main. Mais t'inquiètes, on sera là pour te photographier. Ah non merde ! C'est vrai, le social, ça n'intéresse plus personne.

Frozen Piglet








vendredi 12 février 2016

Dédicace spécial connard

Même si je me sens assez solidaire de la profession dans son ensemble, je n'ai pas de sympathie débordante pour tous les photographes professionnels, exception faite de ceux qui sont mes amis. Et j'en connais un certain nombre par la force des choses. Comme par hasard, ce sont des gens aimables et talentueux (enfin plus que moi).
Mais chez ceux que je croise généralement dans le cadre de mon travail, il y a une catégorie qui  m'indispose au plus haut point. C'est ceux qui considèrent qu'à moins de 2 mètre d'eux, tu rentres dans leur sphère d'agression (à moins d'un mètre, leur mâchoire se met à trembler). Ceux qui semblent penser que bousiller le travail des autres va rendre le leur meilleur. Ceux qui exigent que le vide se fasse autour d'eux quand ils pressent le déclencheur. Je parle de ceux qui viennent se positionner ostensiblement devant toi, en levant le coude, alors que tu es en train de shooter et que l'espace tout autour est disponible. Ce sont d'ailleurs les mêmes qui, après avoir évolué constamment dans le cadre de tout le monde (les caméras y compris), viennent intimer à tous l'ordre de reculer pour qu'ils puissent faire une tof au grand-angle. Il y en a même qui vont tout tenter pour te faire expulser de la zone qu'ils considèrent comme leur chasse gardée personnelle. En fait, plus l'évènement sur lequel tu travailles est insignifiant et plus le connard de service va se montrer vindicatif. Evidemment, j'en ai rien à foutre de ce minus. En fait je suis plus préoccupé par le membre du photo-club des PTT qui est continuellement à contrechamp, parce que je cite: "il veut adopter un autre point de vue que celui qui consiste à être, de façon trop conventionnelle, face au sujet". Dommage que cet abruti porte un t-shirt rouge vermillon (jaune citron ou vert pomme en option) aux couleurs de son club de bowling. Putain, quand je pense que je voulais être Helmut Newton ou Richard Avedon.

Frozen Piglet

jeudi 28 janvier 2016

Le Fakir est arrivé à pied par la Chine

Il parait que Corbis a été racheté par les chinetoques. C'est Bill Gates, un petit entrepreneur qui a réussi, qui avait fondé ce machin il y a 25 ans pour que le vulgum pecus puisse acheter des photos pour faire des cartes de voeux à Noël. Encore un qui voulait démocratiser l'usage de la photo. Mouaaaah aha ha !
25 ans après, j'en rigole encore. Mais j'ai les lèvres gercées. C'est l'hiver. Evidement, le plus marrant dans l'histoire, après les contrats de droit américain que Corbis voulait faire signer aux photographes français qui sont tous des communistes, c'est quand même que Getty va distribuer les 100 000 000 de photos de Corbis à peu près partout dans le monde grâce à un précédent accord signé avec le groupe de media qui s'est porté acquéreur. Lui se garde la Chine. Peut-être que ça va dissuader les médias chinois de piquer des photos sur le net à la moindre occasion, comme il est d'usage habituellement. Mais ça m'étonnerait beaucoup. "C'est génial de pouvoir profiter du lait, de la crème, du yaourt et de la viande sans avoir à acheter la vache" a déclaré Jonathan Klein, le PDG de Getty qui a le sens de la formule et qui aime le Yop. Et question vache, il s'y connait vu les bouses au kilomètre que produisent les "contributeurs" de Getty. J'ai la chance d'en côtoyer quelques-uns régulièrement et leur faculté à se multiplier comme des bactéries n'a pas fini de m'étonner. Mais en même temps, l'avènement de ce Golem de la photo qu'on est en train de nous faire était tellement prévisible que les mecs qui prennent l'air étonné devraient être pendus. Hein ? Bah ouais. Bon enfin tout ça, ça ne me dit pas ce que je vais bouffer ce soir et ça, c'est bien plus important. Moi Gates, les chinois, Getty, Corbis, Jonathan Klein, je leur pisse dans l'oeil et je les emmerde tous et ça me donne faim. Bonne fin de semaine et bonne année. Tiens je vais peut-être manger chinois.

Frozen Piglet

mardi 12 janvier 2016

Mektoub

C'est quand même curieux, parce que question photo je suis une tanche. C'est pour ça que j'achète des nouveaux appareils tout le temps en espérant qu'un jour, ils vont faire le boulot à ma place. Mais en fait non. Des numériques, j'en ai déjà 8 à la maison et j'en utilise que 3 le plus souvent.
Pourtant, bon an mal an, je vis toujours de ce métier à la con (de plus en plus mal certes). Des fois quand je regarde les photos que je faisais il y a 5 ou 6 ans, j'ai envie de vomir tellement elles sont nazes (surtout la post-prod toute pourrie). C'est quand même bizarre, parce j'ai été publié dans Le New-York Times et le Wall Street Journal et plein d'autres canards à la con un peu partout, mais même là, mes photos c'était des merdes. De temps en temps, je fais un truc pas mal par hasard, mais tout le monde s'en fout. Sauf ceux qui me contactent de Finlande ou de Thaïlande (que des trucs en ande) pour me demander de leur filer mes photos sans rien payer. Il y'a aussi ceux qui les volent, mais on est rarement au courant ou alors, il faut un coup de bol. L'autre fois, j'ai réussi à faire payer 3000 USD à un magazine chinois pour 6 photos (un jour, je vous raconterai). C'était de la haute voltige. Parce que pour faire passer les chinois à la caisse, faut se lever de bonne heure les mecs. Moi je vous le dis ! Si j'avais le temps, je monterais bien une boite de contentieux international pour tous les photographes qui se font enfler aux 4 coins de la planète. Mais le temps, c'est ce qui me manque le plus. Et puis je suis fatigué aussi. C'est pour ça que j'ai du mal à écrire des conneries sur mon blog. Il y'a 20 ans, à mon âge, j'aurai pu prendre du galon en devenant chef d'un service photo minable dans un putain de groupe de presse professionnel. Mais aujourd'hui c'est fini tout ça. Le dernier est parti la semaine dernière pour monter des chambres d'hôtes avec son chèque d'indemnités et il fera faillite avant la fin de l'année. Dommage ça m'aurait bien fait rigoler de martyriser des photographes en leur disant que leurs tofs sont mal cadrées, floues et sous-ex et je m'y connais en la matière. Bof c'est pas grave, je vais continuer et puis quand je vois que les free-lances d'aujourd'hui ont du mal à gagner 800 euros par mois et qu'ils demandent des rallonges à les parents à 42 ans, je me dis que finalement, j'ai encore de la marge. Vivement que le revenu minimum universel soit institué. Comme ça, ça leur fera 1 600 euros et moi je serai riche. 

Frozen Piglet


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