
Comme je m'y attendais, le choix de la photo de Paul Hansen par le jury du World press suscite pas mal d'éruptions cutanées chez les snippers aux petits pieds spécialistes du décryptage de mes deux. Pendant que certains écrivent le même article truffé de conneries tous les ans en reprenant les mêmes arguments, d'autres se bornent à tout pomper sur les sites à forte audience, faute d'inspiration et de talent. Résultat, les critiques infondées se répandent de façon virale sur le net, propagées par des abrutis pour des abrutis. C'est ça qu'est chouette. Mais le pire, ce sont les professionnels qui s'interrogent publiquement ou qui flinguent carrément un collègue dans le dos, ajoutant ainsi un peu plus à la confusion. À les entendre, le World Press 2013 est attribué à Photoshop. Je crois que c'est ceux-là qui me débectent le plus en fait. C'est marrant quand certains photographes de Magnum réalisaient des prints aux couleurs surréalistes à partir de leurs reportages en négatif couleur, ça faisait moins d'histoires. Faut dire que ça se passait dans le secret de labos professionnels et pis c'est Magnum (attention pas les glaces) hein les gars !
"La photo du World Press 2013 est à côté de la "plaque" comme on dit dans le métier"
peut-on lire sur le site Atlantico, dans la bouche d'Alain Mingam
Hein ?? Mais de quel métier parlent t-ils ? Ça doit être plaquiste ou un truc comme-ça ...
Faut dire qu'il y a beaucoup de photographes qui ont une activité à côté pour payer les factures aussi.
Heureusement, l'article est illustré par une photo (DR) de Pub pour le LUMIX GF5, un vrai truc de pro qui parait-t-il "saisit la spontanéité à chaque instant". Si l'autre blondinet de suédois il avait eu ça à Gaza, eh ben il aurait pas tous ces problèmes de post-production. C'est sûr.
Avant, chaque édition du World Press était l'occasion de critiquer systématiquement le choix du jury (surtout quand la photo primée touchait de près ou de loin au conflit israélo-palestinien. Là c'est Noël pour les crétins). Maintenant, c'est les photographes qu'on met en accusation. Poser la question: "Peut-on encore croire les images ?" a un charmant petit parfum de raccourci stalinien. Surtout venant de dégénérés qui bouffent des lasagnes au cheval et qui achètent une brosse à dents une fois tous les 3 ans, sans jamais ouvrir un journal.
La palme du Yoyo en bois du Japon revient "classiquement" à l'auguste chercheur qui anime le site "Cultures Visuelles" pour la fin de son analyse alambiquée prêtant d'obscurs desseins au lauréat du prix. Paul Hansen aurait multiplié les versions de sa photo en fonction de différentes destinations. Où comment comparer la photo du World Press sur différents sites (donc fatalement des fichiers archi manipulés et même recadrés par des tiers) avec un tirage photographique re-photographié (!) et la même photo à la une du journal, sans avoir jamais vu l'image originale du photographe. Un must à lire absolument tellement c'est drôle ici.
Frozen Piglet
Il y a aussi la belle histoire du photographe portugais de 25 ans qui a été primé (pour une photo refusée par les canards et jamais publiée) après avoir vendu tout son matériel pour payer ses factures et qui se retrouve sans appareil photo et sans boulot. De quoi faire pleurer mémère. C'est tellement beau qu'on dirait un fake. Je suis même pas sûr que Canon qui est sponsor du World Press va lui filer un 5D MKIII.